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Environnement : Rapprochons nous de la forêt du Banco !

Je suis un habitué de cette vitrine de conservation du patrimoine forestier. Elle est presque devenue ma seconde maison. Ce lundi 05 juin a été une fois de plus l’occasion pour moi de me rapprocher de la nature. La forêt du Banco fait malheureusement bien souvent, l’objet de préjugés sans réels fondements : « C’est un repère de bandits », « il y a des génies dedans qui provoquent les accidents sur l’autoroute ». On aura tout entendu. Pourtant, elle est sécurisée de jours comme de nuits par des patrouilles de la police forestière. Elle rend également d’énormes services écologiques à la ville d’Abidjan.

Un panneau qui traduit éloquemment la pensée du Père fondateur de la Côte d’Ivoire en faveur de la protection de l’environnement. Crédit photo : Magloire Zoro

Je l’ai découverte courant 2012. Une seule idée m’anime jusque-là. Désormais, partout où besoin sera, je m’engage à aider à mieux faire connaître ce site à tous ceux qui n’en ont (presque) aucune idée.

M.D. étudie dans le domaine de la modélisation climatique et s’intéresse particulièrement aux questions liées à la qualité de l’air. Comme la plupart des habitants de la Côte d’Ivoire, l’idée de passer même quelques petites minutes au cœur de cet imposant massif forestier ne lui a jamais traversé l’esprit. Après plusieurs visites reportées pour des raisons diverses, je suis parvenu à la convaincre de tenter cette expérience qui lui permettra de voir ce lieu autrement, positivement.

MD, émerveillée par la beauté et le calme de la nature. Crédit photo : Magloire Zoro

La pluie qui s’abattait cette journée-là n’a pas suffi à nous faire changer de programme. Mieux, M.D. était déterminée à « démystifier » la Forêt du Banco. Et je ne pouvais qu’en être heureux, compte tenu du caractère symbolique du moment choisi : la célébration de la Journée mondiale de l’Environnement.

A bord du taxi, le conducteur, un peu perplexe, avoue que lui, ne s’est jamais rendu au « Banco ». Je le rassure aussitôt, en lui promettant que ce sera une belle découverte pour lui. Une vingtaine de minutes plus tard, nous sommes à l’entrée principale, où sont installés des Agents de l’Office ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR) qui se chargent de contrôler l’accès. Là, il faut payer une autorisation d’entrée au Parc. Le coût s’élève à 1000 FCFA pour les nationaux, et 5000 FCFA pour les non nationaux.

Il n’a pas fallu longtemps à MD pour qu’elle comprenne la raison de mon attachement à ce lieu.

Pourquoi aller à la découverte de la Forêt du Banco ?

Le tout premier Parc de la Côte d’Ivoire avec 3474 hectares repartis sur les communes d’Attécoubé, d’Adjamé, et Yopougon fut créé en 1924 pour des expériences forestières. Il est ensuite érigé en station de recherches en 1929, pour enfin devenir un Parc national le 31 octobre 1953. Il dispose d’un arboretum créé depuis 1931, afin de développer des recherches et études expérimentales. Constitué de 800 espèces d’arbres dont les noms scientifiques sont perceptibles sur des écriteaux. Cependant, certains sont à peine lisibles et interpellent quant à leur réhabilitation.

Déformation du mot Ebrié (une ethnie du Sud de la Côte d’Ivoire), « Gbancô » signifie « source d’eau rafraichissante ». La forêt du « Banco » est baptisée par les personnes averties, « poumon vert d’Abidjan ». En effet, il absorbe environ 34000 tonnes de gaz carbonique par an, 104000 à 270000 tonnes de poussière par an et rejette 68000 tonnes d’oxygène dans l’atmosphère. Que serait la ville d’Abidjan et ses habitants  sans cet avantage écologique ?

Malgré tout, elle est très souvent l’objet de menaces permanentes

Une vue du niveau de dégradation de la Rivière « Banco », occasionnée par des eaux de ruissellement provenant du côté nord du Parc. Crédit photo : Magloire Zoro

En dépit de son fort potentiel écotouristique, elle n’est pas à l’abri de nombreuses atteintes : des eaux de ruissellement, issues de la commune d’Abobo au nord du Parc. Elles la traversent, et rendent la rivière impropre. Ce qui et cause des dégâts importants sur les ressources naturelles que renferme le « Banco « .

Je me souviens encore d’une anecdote partagée par l’un de nos guides. Celui-ci croyait bien faire de présenter au cours d’une visite, les différentes espèces de plantes aux amoureux de la nature qu’il recevait ce jour-là. L’une est reconnue pour ses vertus aphrodisiaques. « Ici, vous avez la plante du « curdent gouro », avait-il informé les visiteurs, attentifs. Quelques jours plus tard, il revient au même endroit, espérant pouvoir faire découvrir la précieuse plante à de nouveaux hôtes. A sa grande surprise, ce périmètre avait été désherbé (nettoyé proprement) comme on nettoie un champ d’ignames. Sans même laisser aucune racine ! Au fait quelqu’un est sans doute revenu (peut être nuitamment), tout récupérer. Depuis cet incident, il décida d’éviter de tout montrer.

Visiblement heureuse de cette promenade enrichissante, M.D. ne regrette pas d’être là, en ce temps pluvieux. D’ailleurs, nous étions les seuls visiteurs à ce moment là, accompagnés de Adamo, un jeune natif du village de l’école forestière.  Il faut vraiment aimer la nature pour le faire !

Le paisible village de l’école forestière, une sympathique communauté

L’école forestière. Crédit photo : Magloire Zoro

Nous nous reposons quelques minutes dans l’une des habitations de ce petit village de 11 familles. Je présente à M.D. quelques membres de la famille que je côtoie depuis mes premières visites. Ce village doit son nom à la présence d’une école forestière, vieille de 80 ans (créée en 1937). 16 ans avant l’érection de la forêt du Banco en Parc. Première école forestière de l’Afrique Occidentale Française (AOF), elle reçoit ses premiers élèves en 1938 et est sous tutelle du Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural.

Un tour dans les locaux de ladite école nous a permis de discuter avec le Lieutenant K.K.J., le Chargé d’études. Il nous apprend  qu’à l’origine, cet établissement dont l’effectif total s’élève à 73 élèves (17 femmes et 56 hommes) pour l’année académique 2016-2017, avait comme vocation la formation des agents techniques des eaux et forêts. « Avant, le nombre de candidatures s’élevait à 30.000 pour 800 places. Mais depuis la suppression de l’école forestière, le nombre de candidatures a nettement baissé. Sur 2000 à 3000, les organisateurs retiennent toujours 800 élèves. », Précise-t-il. Cette année, elle forme en pisciculture, étang, pisciculture en cage et enclos, techniques de pêches, technologie des engins de pêche, natation, nutrition en cage et enclos, canotages, confection des cages et enclos, construction d’étangs et barrages, physiologie de la reproduction des poissons, limnologie.

Comment intégrer l’école forestière ?

Bâtiment servant de dortoir aux élèves de l'école forestière. Crédit photo : Magloire Zoro
Bâtiment servant de dortoir aux élèves de l’école forestière. Crédit photo : Magloire Zoro

À cette question, le Lieutenant nous répond qu’il existe deux moyens : une formation qualifiante (d’une durée de 6 mois) avec un niveau minimum de 5eme et une formation diplômante, sur la base d’un concours, avec un niveau 3eme ou Baccalauréat. Les formations qualifiantes consistent à apprendre entre autres, à faire de l’élevage, saigner l’hévéa. Elle est sanctionnée par une attestation. Avant d’ajouter que le concours est organisé tous les ans par le Ministère de l’agriculture et du Développement Rural. L’âge requis est de 18 ans minimum, 32 ans maximum. Toutefois, le Chargé d’études, par ailleurs, Coordonnateur de l’école, regrette la difficulté d’accès à des partenaires financiers, disposés à accompagner les projets de fin de formation de leurs élèves.

Notre balade forestière s’est achevée par la visite de la Maison de la Nature, un bâtiment qui, au temps colonial, servait de résidence au Gouverneur Reste. Réhabilité par le Groupe SIFCA, ce musée représente une véritable école où l’on a l’occasion de beaucoup apprendre sur la faune et la flore du « Banco », et celles des autres Parcs.

A l’issue de notre balade, nous sommes sortis de ce généreux couvert forestier par la marche (4 kilomètres), en  nous promettant de faire profiter de cette expérience à notre entourage.

M.Z.


Fonction publique internationale : La Côte d’Ivoire se cherche !

L’actualité récente dans la fonction publique internationale a été marquée par cinq faits importants :

Premièrement, l’élection en tant que président de la Commission de l’Union Africaine (UA), du Tchadien Moussa Faki Mahamat, en fin janvier 2017, à Addis-Abeba, en Ethiopie, lors du 28e Sommet de l’organisation panafricaine. Il occupait jusqu’ici le poste de Ministre des Affaires étrangères du Tchad.

Deuxièmement, la nomination en février 2017, de Monsieur Gilbert Fossoun Houngbo, ancien Premier Ministre du Togo (2008-2012) en tant que président du Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA). Un organisme spécialisé des Nations Unies dont la mission est l’éradication de la pauvreté en zone rurale dans les pays en développement.

Troisièmement, la nomination du Colonel Toussaint Muntazini Muzimapa  le 15 février 2017, en qualité de Procureur près la Cour pénale spéciale de la République centrafricaine, créée en juin 2015 pour juger les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis dans ce pays depuis le 1er janvier 2003.

Quatrièmement, la nomination, en la mi-décembre 2016, de Madame Amina J. Mohammed, ancien Ministre de l’Environnement de la République Fédérale du Nigéria en tant que Secrétaire Général Adjoint des Nations Unies.

Enfin, le limogeage d’un de nos compatriotes, Directeur Exécutif d’un obscure centre de recherche météorologique de la sous-région basée à Niamey.

Vous l’aurez constaté avec nous, au sein de ce parterre de personnalités africaines, ne figure aucun Ivoirien et même ceux qui y arrivent par leurs propres moyens ne bénéficient pas de la protection de leur gouvernement. Alors que cela est connu de tous, notre pays dispose des meilleures structures de formation dans la sous région – si bien que depuis plusieurs décennies, il s’agit là de l’un des facteurs qui fait de la Côte d’Ivoire une destination privilégiée en matière de formation des cadres en Afrique.

A l’époque du président Félix Houphouët-Boigny, les décisions concernant les nominations des Africains aux hautes responsabilités au sein des organisations internationales se prenaient ici, à Abidjan. Nous constatons avec beaucoup d’amertume que cette époque est vraiment révolue.

Les membres de l’Association des Fonctionnaires Internationaux Ivoiriens : Photo d`archive utilisée juste a titre d`illustration

Aucune volonté politique en faveur de la fonction publique internationale

Plus grave encore, il n’existe aucune volonté politique de remédier à cette situation. L’absence d’Ivoiriens à des hauts postes au sein de la fonction publique internationale contribue à l’isolement diplomatique de notre pays au niveau sous régional et international. La Côte d’Ivoire ne compte plus. La Côte d’Ivoire ne fait plus peur à personne. Nos amis et soutiens se font rares…C’est peut-être le prix de l’arrogance ou de l’indifférence.

Pourtant, les candidats sérieux ne manquent pas, tant au niveau de l’administration publique que du secteur privé.

Ce triste constat met nos autorités étatiques face à un autre défi important.  Celui d’avoir un plan de carrière pour nos Ambassadeurs, anciens ministres et hauts fonctionnaires les plus méritants, afin de lutter contre la clochardisation que l’on constate en ce moment, de ceux-là même dont les efforts pour le rayonnement du pays ne sont plus à démontrer.

Une association à la rescousse des fonctionnaires internationaux ivoiriens, mais balbutiante et ignorée par les autorités compétentes

Conscients des enjeux liés à la fonction publique internationale pour le développement économique du pays, et au regard des difficultés observées, ne voyant pas le gouvernement réagir, les fonctionnaires internationaux ivoiriens ont décidé de s’organiser (comme les fonctionnaires sénégalais, français, algériens, etc) à travers une association créée en 2014. Hélas, trois ans après sa création, l’Association des Fonctionnaires Internationaux Ivoiriens (AF2I),  est  balbutiante et peine même à être reçue par le nouveau Ministre des Affaires étrangères.

Ce n’est surtout pas avec cette attitude que nous aurons un jour un ivoirien au poste de Secrétaire Général (ou même adjoint) des Nations Unies, Chef d’une mission de maintien de la paix, représentant spécial du Secrétaire Général, Commandant d’une force de maintien de la paix, Président de la Commission de l’Union Africaine ou de la CEDEAO, etc.

Plusieurs millions de l’argent des contribuables sont engloutis dans une campagne euphorique afin que la Côte d’Ivoire dispose d’un siège de membre non-permanent au conseil de sécurité des Nations Unies. Il s’agit d’une initiative fort louable, dont les impacts sur la promotion de nos cadres dans la fonction publique internationale, sont plus que limités.

Pendant qu’il est encore temps, nous invitons le gouvernement ivoirien à entreprendre des actions concrètes en vue de faire la promotion de nos compatriotes au sein de  la fonction publique internationale et contribuer ainsi au rayonnement de notre pays dans le concert des nations. Nous n’atteindrons jamais l’émergence si nous ne sommes valablement représentés là où se prennent les grandes décisions d’investissement. A bon entendeur…..

Sié Palé à Doropo


Fonction publique internationale : pourquoi la Côte d’Ivoire est à la traîne ?

Plusieurs raisons peuvent expliquer la faible représentation des cadres de notre pays au sein de la fonction publique internationale. En effet, dans les années d’exercice du pouvoir par le Président Houphouët Boigny, il militait plutôt pour un maintien des cadres ivoiriens en Côte d’Ivoire afin de développer l’économie, ce qui en a fait à l’époque la vitrine de l’Afrique occidentale.

L’autre raison est la barrièrede la langue, le fait est que nos devanciers étaient beaucoup plus francophones qu’anglophones. Pourtant, l’anglais est la langue de travail indispensable pour intégrer la fonction publique internationale et y faire carrière.

Enfin, les cadres ivoiriens n’éprouvaient tout simplement pas le besoin de s’expatrier dans la mesure où la qualité de vie dont nous bénéficions à l’époque nous satisfaisait totalement. En effet, il y a quarante ans, la Côte d’Ivoire faisait partie des pays où il faisait vraiment bon vivre.

Le fait est que les Ivoiriens qui occupent des hauts postes de responsabilité dans la fonction publique internationale sont très rares (mis à part Alberic Kacou, Vice-président du Groupe de la Banque Africaine de Développement-BAD). Si on observe les dirigeants des organisations des Nations Unies et de divers organisations internationales, aucun ivoirien ne figure parmi les dirigeants africains. Le poste le plus important obtenu fut celui de l’actuel chef de l’Etat, en tant que Directeur adjoint du Fonds Monétaire International (FMI). Et depuis plus de vingt ans maintenant, plus rien. On va dire que le pays cherche ses marques…

Même si l’ampleur est moins grande, on observe la même situation au niveau des cadres et du personnel intermédiaire, pour la simple et bonne raison que la Côte d’Ivoire n’a pas encore élaboré de véritable politique visant à renforcer sa présence au sein des organisations internationales. Ceci est bien regrettable pour les trois raisons suivantes :

Premièrement, l’audience du pays au sein des instances internationales diminue significativement et son influence déjà faible dans le concert des nations se réduit comme peau de chagrin. Le pays est tout simplement absent des centres de décisions internationaux.

Deuxièmement, le pays se prive ainsi d’une manne financière importante qui proviendrait de la rémunération de ses compatriotes au sein des organisations internationales et qui pourrait être investie en Côte d’Ivoire dans des activités de développement.

Enfin, la Côte d’Ivoire ne bénéficie pas de l’expertise et de l’expérience internationale qu’auraient pu acquérir ses cadres s’ils avaient évolué au sein de la fonction publique internationale.

Sénégal : un exemple à suivre

Le Sénégal se caractérise par une tradition séculaire, avec des résultats probants en matière d’intégration de ses cadres dans la fonction publique internationale. Dans plusieurs pays en Afrique, la majorité des chefs d’agence du système des Nations Unies et d’ autres organisations internationales sont Sénégalais et pour la plupart, ils méritent leur poste.

Toutefois, nous nous réjouissons de savoir que les fonctionnaires internationaux ivoiriens ont enfin décidé de s’organiser, même sans le soutien du gouvernement, en créant une association dénommée Association des Fonctionnaires Internationaux Ivoiriens (AF2I). Cette association a pour principale vocation la promotion des Ivoiriens dans la fonction publique internationale. Il s’agit là d’une réelle opportunité pour qu’enfin, la Côte d’Ivoire se dote d’une politique digne de ce nom, pour la promotion de ses cadres dans la fonction publique internationale. Un premier essai de mise en œuvre de cette stratégie pourrait être l’élection prochaine du Président du Fonds International de Développement Agricole (FIDA) : la Côte d’Ivoire pourrait présenter au moins deux ou trois candidats parmi ses anciens Ministres de l’Agriculture.

Alberic Kacou rempile

Les membres de l’AF2I, à l’issue de la deuxième Assemblée Générale Ordinaire. Crédit photo : Magloire Zoro

Au cours de sa deuxième assemblée générale ordinaire tenue le 28 décembre 2016 à Abidjan – Cocody, les fonctionnaires internationaux ivoiriens réunis au sein de l’AF2I et présents ce jour là, ont renouvelé leur confiance à Monsieur Alberic Kacou pour présider jusqu’en 2018 aux destinées de cette association qui mérite une attention particulière des autorités étatiques, au regard de ses missions.

A.B. & M.Z.


Climat : Dès ce 04 novembre, l’Accord de Paris s’impose aux Etats parties

Dans quelques heures, ce 04 novembre 2016, un événement majeur dans l’histoire de la planète retiendra l’attention de l’humanité : L’Accord de Paris entre en vigueur ! Nombreux sont ceux qui se demandent (sans doute) parfois, « C’est quoi cette histoire d’Accord de Paris » ? « De COP 21 » ? Des notions qui, de par leurs aspects techniques sont parfois considérées à tort comme étant essentiellement  une affaire « des grands », « des décideurs ». Comme on le dit chez nous, « des en haut de en haut ». Pourtant, nous subissons tous, autant que nous sommes, les effets liés au réchauffement climatique, exactement de la même manière, selon les régions.

Pour vous aider à vous familiariser aux défis auxquels nous faisons tous face dans la lutte contre les changements climatiques au sein de nos Etats respectifs, ces lignes vous conduirons au cœur de certains concepts dont la parfaite compréhension vous permettra de participer à cet élan mondial en faveur du climat – de sorte à vous permettre de savoir pourquoi ce vendredi pourrait être considéré comme un « vendredi vert », un jour historique dans cette longue marche pour la réduction des gaz à effet de serre.

Les  2 vendredis clés de l’Accord de Paris

Le vendredi 22 avril 2016, 175 parties (174 pays et l’Union européenne) ont signé l’Accord de Paris, à l’occasion de la « Journée de la Terre ».  Le Secrétaire Général des Nations unies, Ban Ki-Moon, s’est réjoui de ce record, à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU à New York : « C’est un moment d’Histoire. Jamais auparavant un aussi grand nombre de pays n’avait signé un accord international en une seule journée »Ces Etats démontraient ainsi leur volonté de répondre efficacement aux menaces du réchauffement climatique. Cependant, cela ne suffisait pas.

L’entrée en vigueur de cet Accord nécessitait sa ratification après 30 jours, par au moins 55 pays représentant au total 55 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). Car en droit international, si la signature reflète l’intention d’un pays à être tenu par un Accord et constitue une étape préalable à la ratification, à la lumière de la Convention de Vienne du 23 mai 1969 sur le droit des Traités, la ratification quant à elle, représente  l’acte international par lequel un Etat établit sur le plan international son consentement à être lié par un Traité. Par cet acte, l’Etat qui aura fait l’ensemble des démarches auprès des Nations Unies pour le faire savoir, s’engage donc à respecter les dispositions contenues dans ledit texte, en veillant à leur applicabilité.

Le mercredi 5 octobre 2016, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, annonce que l’Accord de Paris sur le changement climatique entrerait en vigueur le vendredi 4 novembre 2016 après avoir franchi les deux seuils indiqués plus haut (la ratification par au moins 55 pays, représentant 55% des émissions mondiales de gaz à effet de serre). Une avancée bien plus salutaire, au regard du nombre d’Etats parties à ce jour.

Au 2 novembre 2016, 94 Parties représentant 65,82 % des émissions de gaz à effet de serre ont ratifié l’Accord de Paris sur le climat

Parmi ces 94 pays ayant déposé leurs instruments de ratification au Secrétariat Général des Nations Unies, 20 sont des Etats africains et 8 sont des Etats de l’Afrique de l’Ouest, au nombre desquels figurent le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Guinée, le Mali, le Niger, le Sénégal, et la Sierra Leone. Les autres prendront certainement le train en marche. Quant à la Côte d’Ivoire, après avoir signé cet Accord le 07 avril 2016, elle le ratifie environ 6 mois plus tard, précisément le 25 octobre 2016.

Ratifier, c’est bien, mais changer de politique, de comportements, c’est encore mieux. Notre engagement n’aura de sens que si chacun de nous s’approprie les dispositions de ce texte juridique historique, tout en favorisant de[s] (petites) actions concrètes dans notre environnement immédiat, au sein de nos communautés respectives, vu que l’Etat ne peut tout faire. Toutefois, les populations devront être sensibilisées aux engagements relatifs à l’Accord de Paris, afin de mieux apprécier/contrôler sa mise en œuvre par les Etats parties.

Cette semaine, affichons notre plus beau sourire pour la planète !

Le symbole de l’opération #SmileForThePlanet, initiée dans le cadre de la célébration de l'entrée en vigueur de l'#AccordDeParis
Le symbole de l’opération #SmileForThePlanet, initiée dans le cadre de la célébration de l’entrée en vigueur de l’#AccordDeParis

Pour Madame Ségolène Royal, Présidente de la COP21 et Ministre de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer, en charge des Relations internationales sur le climat, « L’entrée en vigueur de l’Accord de Paris est un succès international : en moins d’un an, plusieurs dizaines de pays se sont mobilisés simultanément pour que les engagements pris lors de la COP21 soient appliqués rapidement. Cette victoire collective lance un mouvement irréversible : après plusieurs décennies d’activités fortement émettrices de gaz à effet de serre et d’exploitation excessive des ressources naturelles, la communauté internationale a montré sa volonté de bâtir un nouveau modèle de société et de « redonner le sourire à la planète ». Au delà des Etats, l’Accord de Paris nous interpelle tous !

Qu’entendons-nous par Accord de Paris, COP21, réchauffement climatique, gaz à effet de serre ?

Accord de Paris : L’Accord de Paris est un texte juridique international adopté à Paris le 12 décembre 2015 par 196 Etats, en vue de  limiter les émissions de gaz à effet de serre. Il s’agit du premier accord international sur le climat universel, c’est-à-dire qui engage tous les États-Parties et non pas seulement les pays développés comme le Protocole de Kyoto.

COP21 : C’est la 21 ème Conférence des Parties axée autour des questions climatiques (en anglais Conference of Parties). Les Parties sont au nombre de 196 : 195 Etats auxquels on ajoute l’Union européenne qui négocie au nom de ses 28 pays membres. Les COP ont lieu chaque année – entre novembre et décembre le plus souvent – depuis 1995. Cette année, la COP22 se déroulera à partir du 07 novembre à Marrakech, au Maroc. Celle-ci sera l’occasion entre autres,  de donner une impulsion politique aux négociations sur les règles d’application de l’Accord de Paris mais également des décisions pour rendre cet Accord pleinement applicable et accélérer sa mise en œuvre.

Réchauffement climatique : Une étude publiée par le journal numérique Ouest-France révèle que les indicateurs du réchauffement climatique sont plus que jamais alarmants : Hausse des températures et de la concentration en CO2, montée des eaux, recul des glaces, typhons de plus en plus violents. Selon elle, la planète pourrait battre cette année son troisième record annuel consécutif de chaleur depuis le début des relevés en 1880. Ainsi, pour les neuf premiers mois de 2016, la température s’est située 0,98 °C au-dessus de la moyenne du XXe siècle (qui était de 13,88 °C), surpassant de 0,12 °C le précédent record de la même période en 2015. Ces chiffres nous interpellent !

Gaz à effet de serre : Un gaz « à effet de serre » (GES) est un composant gazeux présent dans l’atmosphère terrestre qui absorbe les rayons infrarouges émis par la surface de la Terre. Cette absorption du rayonnement thermique par les GES contribue à réchauffer l’atmosphère, qui elle-même réchauffe la surface terrestre, créant ainsi l’effet de serre.

M.Z.


Pourquoi le Burundi n’échappera pas à la Cour pénale internationale ?

C’est fait. Ils ont mis les pieds dans le plat. Ils ont osé. Traduisant ainsi en acte, la volonté de certains états membres de l’Union Africaine (UA) de se retirer de la Cour pénale internationale (Cpi). Les chefs d’accusation dont ils se prévalent pour donner vie à leurs envies sont entre autres : Une cour sélective dans ses poursuites – une cour influencée par les grandes puissances – une cour qui menace (« gravement ») la souveraineté des Etats, surtout africains – avec une procureure « instrumentalisée », « bourreau » de ses propres « frères » africains !

C’est sans doute fort de tous ces griefs que les dirigeants burundais ont décidé de signer le désamour entre leur pays (en proie à de graves violences depuis avril 2015) et le Statut de Rome (texte fondateur régissant le fonctionnement de cette juridiction internationale). En le faisant, ils entendent barrer la voie à la Procureure Fatou  Bensouda qui, depuis lors, tient Bujumbura dans son collimateur.

Il a fallu la sortie d’un rapport accablant d’experts de l’ONU sur de graves violations des droits de l’Homme dans cet état, et la création d’une commission internationale d’enquête par le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU pour que les autorités burundaises appuient (une fois de plus) sur la gâchette pour tuer – cette fois ci, l’espoir de toutes ces victimes qui attendent (impatiemment) dans un désert de justice, avec une grande soif de réparation.

Voilà ce que dit l’examen préliminaire de la Cpi à propos du Burundi

A en croire la cour, l’examen préliminaire sur la situation au Burundi a été annoncé le 25 avril 2016. Selon les informations alors disponibles, plus de 430 personnes avaient été tuées, au moins 3 400 avaient été arrêtées et plus de 230 000 avaient été forcées à chercher refuge dans les pays voisins. L’examen préliminaire porte essentiellement sur des actes de meurtre, d’emprisonnement, de torture, de viol et d’autres formes de violences sexuelles ainsi que sur des cas de disparitions forcées survenus au Burundi depuis avril 2015.

A la lumière du Statut de Rome (article 53-1), un examen préliminaire ne constitue en aucun cas une enquête mais un processus par lequel  les renseignements disponibles sont examinés afin de déterminer en toute connaissance de cause s’il existe ou non une base raisonnable pour ouvrir une enquête au regard des critères posés par le texte qui comprend à ce jour 123 états Parties, après le retrait du Burundi.

Partir, est-ce la solution ?

Le Burundi, premier Etat au monde à prendre une telle initiative se fait ainsi le chantre de l’impunité en Afrique et partant, dans le monde. Son Président Pierre Nkurunziza, à travers cette action (« d’envergure ») tristement célèbre méprise de manière éloquente les victimes qui ont droit à faire entendre le cri de leurs douleurs auprès d’une oreille beaucoup plus crédible et rassurante. Et c’est là l’une des principales raisons d’être de la Cpi : Aider les victimes à retrouver une vie digne et à prendre part à la vie de leur communauté, tout en contribuant à l’instauration d’une paix durable à long terme, et en favorisant également la justice réparatrice et la réconciliation.

En outre, en qualité de juridiction de dernier ressort, elle s’efforce de compléter les juridictions nationales et non de les remplacer (article 1 du Statut de Rome). Alors pour moi, la plupart des idées reçues relatives à la Cpi constituent un prétexte pour ces dirigeants qui croient pouvoir impunément défier le bon sens de l’humanité. Ce qu’ils oublient peut-être, c’est que les crimes relevant de la compétence de la Cour sont imprescriptibles (article 29 du Statut de Rome) – peu importe le temps que va mettre le processus, une fois qu’il est enclenché, il finira par mettre le grappin sur l’individu identifié, sans tenir compte de sa qualité officielle : qu’il soit chef d’État ou de gouvernement, membre d’un gouvernement ou d’un parlement, de représentant élu (article 27 du Statut de Rome)

Même les immunités ou règles de procédure spéciales qui peuvent s’attacher à la qualité officielle d’une personne, en vertu du droit interne ou du droit international, n’empêchent pas la Cour d’exercer sa compétence à l’égard de cette personne (article 27). C’est pourquoi je l’ai toujours considérée comme une juridiction qui agit très patiemment, mais (parfois) concrètement. D’ailleurs, Madame la Procureure reste très ferme quant à sa volonté de mettre fin aux activités de ces dirigeants véreux : « Les critiques des Africains contre ma personne me font mal, mais cela ne me décourage pas dans ma détermination à faire mon travail ». A bon entendeur…

Pourquoi je pense que le Burundi n’échappera pas à la Cpi ?

L’article 13 du Statut de Rome dispose que « la Cour peut exercer sa compétence à l’égard d’un crime visé à l’article 5 conformément aux dispositions du présent Statut :

  1. si une situation dans laquelle un ou plusieurs de ces crimes paraissent avoir été commis est déférée au Procureur par un Etat partie, comme prévu à l’article 14, c’est le mode de saisine de la Cour par un Etat partie.
  2.  lorsqu’une situation dans laquelle un ou plusieurs de ces crimes paraissent avoir été commis est déférée au Procureur par le Conseil de Sécurité des Nations Unies agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies ;
  3. Si le procureur a ouvert une enquête sur le crime en question en vertu de l’article 15.

Donc cette course effrénée de l’Etat burundais en vue de sortir de la Cpi finira par être freinée par la justice pénale internationale, pour le plus grand bonheur des nombreuses victimes. Wait and see…

M.Z.


Côte d’Ivoire : le peuple attend au seuil de la troisième République

La révision constitutionnelle en Côte d’Ivoire fait couler beaucoup d’encre et de salive. Surtout, depuis la diffusion de l’avant-projet de nouvelle Constitution sur les réseaux sociaux. Tout le monde en parle. Malheureusement, en la matière, le niveau de compréhension de la pertinence de cette initiative n’est pas la chose la mieux partagée.  Juristes, novices du droit, citoyen lambda – chacun a son mot à dire sur ce projet voulu par le Président Alassane Ouattara. Les positions sont de plus en plus tranchées, les suspicions évoluent, les tensions montent parfois.

Pendant ce temps, les défenseurs de ce texte s’évertuent à rassurer les populations, avec (parfois) un « pouvoir de persuasion » qui jusque-là, est (presque) incompatible avec le sens élevé de vigilance d’une partie du peuple.  « Les premiers bénéficiaires de cette Constitution, c’est vous. La commune d’Abobo a souffert de toutes les crises en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, cette Constitution vient libérer notre commune. » Telle est la déclaration attribuée à un membre du gouvernement, s’adressant aux populations de la commune dont il dirige la Municipalité. Je connais des amis d’Abobo qui jusque-là, sont en train de chercher dans cet avant-projet, un chapitre ou une disposition qui les sortira de leurs conditions actuelles de vie.

L'hémicycle de Côte d'Ivoire à l'occasion de la cérémonie solennelle d'ouverture de la deuxième session ordinaire 2016. © Photo : Yefien
L’hémicycle de Côte d’Ivoire à l’occasion de la cérémonie solennelle d’ouverture de la deuxième session ordinaire 2016. © Photo : Yefien

Au fait, plutôt que de tenir de tels discours, n’est-il pas opportun de prendre le temps nécessaire en vue d’expliquer clairement à travers des émissions (de débats) télévisées, radiophoniques – des campagnes de sensibilisation (de proximité) aux populations, les enjeux de ce référendum ? Parce qu’en l’état actuel des choses, le manque d’informations et de connaissances sur le sujet est vraiment palpable.

D’abord, qu’entend-on par Constitution ?

Interrogés par un journaliste de la Radio Côte d’Ivoire sur ce qu’ils entendent par la notion de « Constitution », appréciez les réponses de quelques citoyens de la ville d’Abengourou : « La Constitution d’un pays, c’est pour arranger le pays.» définit de manière très simple une habitante de cette localité située à l’Est de la Côte d’Ivoire. Quant à un autre, il ne sait même pas de quoi il s’agit. Et sa réponse est sans appel : «  Constitution ? Moi je ne maîtrise pas les choses comme ça ! »

Pourtant, ils font partie de ces nombreux citoyens qui seront convoqués dans les urnes, dès la fin de ce mois d’octobre, à dire OUI ou NON à la clé juridique qui permettra à la Côte d’Ivoire d’ouvrir la porte à la troisième République. Sans forcer la serrure en principe… Sont-ils prêts à accomplir en toute conscience ce devoir citoyen ? Bien malin qui pourra répondre.

Même au Parlement, ils ne sont pas prêts, mais ils vont voter mardi

Une vue des Députés, à l'occasion de la cérémonie solennelle d'ouverture de la deuxième session ordinaire 2016. © Photo : Yefien
Une vue des Députés, à l’occasion de la cérémonie solennelle d’ouverture de la deuxième session ordinaire 2016. © Photo : Yefien

« Pourquoi bénéficier de quatre jours pour voter là où des experts ont mis quatre mois pour travailler ? Nous sommes 250, et je ne crois pas qu’il y ait des experts en droit parmi nous. » s’est inquiété l’un des représentants du peuple, monsieur Kouadio Konan Bertin. Au regard de la difficulté qu’ont eu les occupants actuels de l’hémicycle à s’accorder sur ce (court) délai de quatre jours pour se prononcer, je me demande bien pourquoi on court si vite ? Le projet est noble, oui. Mais pourquoi vouloir (presque) claquer la porte de la deuxième République ? Comme le disait l’autre [au fait j’ai oublié son nom]  : « Doucement, quand nous sommes pressés. »

Imaginons, que chacun de ces 250 députés ait à donner son point de vue sur les principales dispositions, amendements qui seront (forcément) discutés par chacun des 250 députés, avant d’adopter le document final – le chemin est vraiment long pour le tenir en quelques jours. Mais bon, ce problème peut s’amoindrir quand on sait que parmi ces élus, il y a ceux qui participent aux débats, et il y a ceux qui assistent/supportent les débatteurs.

Quelques points de satisfaction

Après avoir lu et relu cet avant-projet, je partage avec vous quelques points pour lesquels je pourrais voter en faveur de sa promulgation.

Sensible aux questions environnementales et ayant toujours en mémoire la douleur du drame vécu par les populations ivoiriennes en août 2006 – dont certains portent encore les séquelles, je suis heureux de savoir que la nouvelle Constitution criminalise le déversement des déchets toxiques en son article 27. Désormais, le transit, l’importation ou le stockage illégal et le déversement de déchets toxiques sur le territoire national constituent des crimes.

En outre, on sait tous comment affaire de maison est compliquée, surtout ici à Abidjan. Dans la Constitution qui sera soumise au vote du peuple, l’Etat en fait une préoccupation majeure à travers l’article 38. Et ce n’est pas tout ! L’article 40 met en lumière le renforcement des dispositions étatiques en faveur de la protection de l’environnement et de la promotion de la qualité de vie. En plus, comme le montre l’article 56, le calendrier électoral est désormais constitutionnalisé – ça va éviter beaucoup de dérapages. Il y a même un article (57) où le législateur a fait une répétition, tellement c’est important…  La disposition relative à l’épanouissement intellectuel, social, et professionnel de la jeunesse fait également l’objet de renforcement à travers l’article 34.

Sans oublier l’intégration de la Constitution, les droits de l’Homme et les libertés publiques dans les programmes d’enseignement scolaires et universitaires ainsi que dans la formation des forces de défense et de sécurité, et des agents de l’administration (article 28).

Tout ça, c’est beau, vraiment intéressant à la lecture. Toutefois, une chose est de consacrer juridiquement ces différentes volontés politiques, une autre, est que les populations en ressentent les effets dans leurs vies quotidiennes.

Mais ce que je trouve quand même suspect

Le Président de l'Assemblée Nationale et l'Ex Président de la République, M. Henri Konan Bédié, à l’occasion de la cérémonie solennelle d’ouverture de la deuxième session ordinaire 2016. © Photo : Yefien
Le Président de l’Assemblée Nationale et l’Ex Président de la République, M. Henri Konan Bédié, à l’occasion de la cérémonie solennelle d’ouverture de la deuxième session ordinaire 2016. © Photo : Yefien

Quand on dit à l’article 55 que le Président choisit un vice-Président de la République, qui est élu en même temps que lui, là, ça peut passer un peu, à mon avis. Mais en même temps, lorsque le législateur met vers la fin du texte, à l’article 179 « Le Président de la République en exercice à la date de la promulgation de la présente Constitution nomme le vice-Président de la République, après vérification de ses conditions d’éligibilité par le Conseil constitutionnel… » Franchement, ici je ne comprends plus. Il y a comme une combinaison qui ne tient pas, une contradiction.

Pourquoi ne pas attendre 2020 pour faire élire par le peuple le Président et son vice-Président ? Quelle idée de nommer un vice-Président ? Pourquoi si tôt ? Même si on sait bien qu’il existe déjà un vice-Président de fait. Ou bien ça répond à un souci de faire multiplier les « appels », après un célèbre « appel » qu’on connaît depuis quelques années ? [Suivez mon regard…] Et qu’est ce qui peut bien inspirer la désignation d’un tiers des Sénateurs par le Président de la République (article 87) ? Un autre point majeur d’inquiétude : la question de la suppression de la limite d’âge. Est-ce une mesure vraiment bien pensée ? A qui profite-elle pour 2020 ? Selon moi, maintenir une telle disposition dans cette loi fondamentale qu’est la Constitution serait la consécration du pouvoir viager, et donc antidémocratique.

J’espère que la mouture qui résultera de la séance plénière des Députés mardi prochain sera toilettée avec le plus grand soin.

M.Z.


Société civile : L’association des fonctionnaires internationaux ivoiriens, une initiative innovante pour le Ministère des Affaires Étrangères absent !

Le samedi 13 août 2016 à 15 heures précises, c’est un Café de la place, sis à Abidjan – Cocody,  qui a abrité la première Assemblée Générale Ordinaire (AGO) de l’Association des Fonctionnaires Internationaux Ivoiriens (AF2I).  Il s’agit d’une association dotée d’une double mission, celle de former un réseau de solidarité entre fonctionnaires internationaux ivoiriens afin de veiller au bien être de chacun des membres d’une part, et d’apporter leur contribution au développement de leur pays d’autre part. Initialement prévue dans le mois de mai, cette importante rencontre était l’occasion pour les membres de faire le bilan moral et financier de leurs activités, et de présenter la mise en œuvre du plan stratégique après deux ans d’existence.

Le regard du Président de l’AF2I sur ces deux années de parcours

« La tâche ne fût pas aisée, certains pensaient même que nous n’arriverions jamais à aller au-delà de l’assemblée générale constitutive tellement les défis étaient nombreux. Nous avons néanmoins, au cours des derniers mois,  réussi à consolider l’association en finalisant toute la procédure administrative pour sa reconnaissance officielle par les autorités de notre pays et à mettre en place une structure administrative pour son fonctionnementNous nous réjouissons de savoir que nous sommes de plus en plus connus auprès de nos compatriotes exerçant dans la fonction publique internationale et qu’un réel engouement existe aujourd’hui vis-à-vis de l’association.» Telle est la substance des propos liminaires de Monsieur KACOU Alberic, Président de ladite association et actuellement en poste à la Banque Africaine de Développement (BAD), en qualité de Vice Président en Charge des Ressources Humaines et Services Institutionnels. Il a ensuite passé en revue quelques points qui, selon lui, ont toute leur importance dans les acquis de l’association au cours des 20 derniers mois écoulés.

Ce sont entre autres l’obtention auprès des autorités ivoiriennes, du principe de l’acquisition d’un siège social dans le cadre du développement institutionnel de l’association, l’opérationnalisation du principe de l’orientation de la carrière consistant à aider les membres dans l’avancement de leur carrière, l’élaboration d’un code de conduite régissant les activités de l’AF2I et appliqué dans la plus grande rigueur,  l’accompagnement dans les projets d’accession à la propriété immobilière, le recrutement d’une coordinatrice administrative et la création d’une base de données fiable de fonctionnaires qui permettrait à terme, de concevoir un compendium de compétences de leurs compatriotes au sein de la fonction publique internationale, dans le but d’aider à la promotion des plus méritants.

Cependant, il fait remarquer que malgré les avancées considérables connues depuis décembre 2014, des défis restent encore à relever. Parmi ceux-ci, la question du paiement régulier des cotisations sans lesquelles les objectifs que se sont librement assignés les membres ne pourront être atteints, et l’adhésion de plus de membres. Poursuivant son intervention, il a exhorté ses camarades membres à la mise en œuvre, à l’instar du Sénégal et d’autres pays africains, d’une véritable politique de promotion des cadres ivoiriens au sein des organisations internationales auxquelles appartient la Côte d’Ivoire, en vue d’aider par leurs actions, à conduire le pays à l’émergence à l’horizon 2020. Pour clore ses propos, il a adressé ses vœux de succès à l’association pour les années à venir.

Quid du bilan moral couvrant la période 2015-2016 ? 

Les principaux axes de ce bilan s’articulent autour de réalisations et perspectives, défis et propositions. Le présentateur de ce point de l’ordre du jour était Monsieur BAMBA Abou, Secrétaire Général de l’AF2I et actuellement en poste au Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), en qualité de Coordinateur régional. A la lumière de son exposé, depuis sa création, l’AF2I a mené un nombre important d’activités plus pertinentes les unes que les autres, tant au niveau du développement institutionnel de l’association, de sa stratégie de communication, de la coordination, de l’orientation et carrière, des bases de données des fonctionnaires internationaux ivoiriens, des conseils techniques, que des relations extérieurs. L’assemblée a pu constater ce résultat non moins satisfaisant à travers une présentation détaillée des différentes tâches effectuées pour chaque activité.

En termes de défis, les idées retenues sont, de disposer d’un siège permanent et opérationnel dans les meilleurs délais, de permettre l’adhésion d’un nombre de membres actifs à la hauteur du potentiel de l’AF2I, de doter l’association d’une bonne stratégie de mobilisation de fonds, de pourvoir au remplacement de certains membres du bureau dans les meilleurs délais.

Il ressort de ce bilan qu’en seulement 20 mois d’existence, l’AF2I laisse voir des résultats probants, si bien qu’elle s’est imposée à ce jour comme un groupement de référence et interlocuteur de choix. Si le bilan moral, de ce point de vue, est jugé satisfaisant, il n’en demeure pas moins que l’association gagnerait à développer une présence sur le terrain, insiste Monsieur BAMBA.

Les membres de l'AF2I présents à l'Assemblée Générale Ordinaire. Crédit photo : Magloire Zoro
Les membres de l’AF2I présents à l’Assemblée Générale Ordinaire. Crédit photo : Magloire Zoro

Pour ce qui est du plan stratégique, élaboré par le Bureau Exécutif de l’AF2I, il s’agit d’un plan couvrant la période 2015-2016 et qui s’articule autour des cinq points suivants: La Communication et les Relations extérieures, l’Orientation et les Carrières, les Partenariats avec le secteur privé et le secteur public, l’Investissement en Côte d’Ivoire et la Coordination et la gestion de l’AF2I. En ce qui concerne sa mise en œuvre, Monsieur Siméon EHUI Vice Président de l’AF2I, par ailleurs en poste au siège de la Banque Mondiale à Washington ayant rejoint le pupitre, après avoir partagé le contenu dudit plan avec l’assistance, souligne que « Beaucoup d’efforts ont été réalisés dans le cadre de cette mise en œuvre ».

Quant à Madame KOUYE Pauline, Trésorière Adjointe de l’AF2I et en poste au Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), en qualité de Chargée de Programme Genre, Culture et Droits Humains, elle a levé un coin de voile sur l’état du compte bancaire de l’AF2I, ouvert dans une banque de   la place le 25 mars 2015. Ce, avant d’encourager les membres à payer leurs cotisations.

Programme d’activités du bureau de l’AF2I couvrant août 2016 à décembre 2017 et amendement des textes

A ce titre, une dizaine d’activités, les plus prioritaires ont été élaborées sur la base du plan stratégique. Ce sont l’acquisition du siège, l’élaboration d’une stratégie de mobilisation d’au moins 100 membres, la mise en place d’une stratégie de mobilisation de fonds, la consolidation de la base de données, la mise en place du programme Jeunes Experts Associés (JEA/JPO) ivoirien financé par le gouvernement, le renforcement des services orientation carrières, le renforcement de la coordination administrative, la mise en œuvre d’une stratégie de communication continue, et l’organisation des prochaines Assemblée Générales Ordinaires (AGO). Selon Monsieur BAMBA Abou, ayant en charge cette présentation, le budget prévisionnel total est de 9.800.000 Fcfa.

Les débats ayant marqués l’adoption des textes de l’association ont été sanctionnés par quelques propositions visant à améliorer le fonctionnement de l’AF2I. Ainsi, l’assemblée a noté l’idée du renforcement et de l’amélioration de la présence sur les réseaux sociaux, l’institution d’une carte d’adhésion, la mise en place d’une commission technique permettant de décentraliser les pouvoirs afin de faciliter l’exécution des tâches et l’organisation de réunions virtuelles. Répondant aux préoccupations de certains membres, le Président de l’AF2I, qui est la première association du genre, a mis en mission Monsieur YOUSSOUF DIARRA, fonctionnaire pour le compte du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) afin que celui-ci présente a l’assemblée et dans un délai raisonnable, une stratégie de renforcement de la présence de l’AF2I sur les réseaux sociaux.

Une surprise était au rendez vous

Les membres de l'AF2I transmettent leurs félicitations à leur Président, M. KACOU Alberic, pour son élection au poste de Vice Président de la BAD en Charge des Ressources Humaines et Services Institutionnels. Crédit photo : Magloire Zoro
Les membres de l’AF2I transmettent leurs félicitations à leur Président, M. KACOU Alberic, pour son élection au poste de Vice Président de la BAD en Charge des Ressources Humaines et Services Institutionnels. Crédit photo : Magloire Zoro

Au cours du rafraîchissement tenu sur la terrasse de ce sympathique Café, les pairs du Président de l’AF2I, membres de l’association présents à l’AGO ont, de façon unanime, tenu à lui transmettre leurs vives félicitions et traduire leur fierté quant à son élection au poste de Vice Président de la BAD en Charge des Ressources Humaines et Services Institutionnels. Prenant la parole, il a tenu à exprimer le sentiment d’agréable surprise qui l’anime.

Cependant, un grand absent

Lorsque je me rendais à cette assemblée, j’étais loin de m’imaginer l’absence d’une institution comme le Ministère des Affaires Etrangères, en ce sens que ces fonctionnaires internationaux ivoiriens, de par leurs positions et activités respectives, jouent un rôle indéniable dans le renforcement des relations entre les organisations qu’ils/elles représentent et l’Etat de Côte d’Ivoire. De ce fait, leur contribution au rayonnement du pays au delà des frontières ivoiriennes n’est plus à démontrer. Arguments légitimes et solides qui devraient susciter une plus grande implication de cette structure étatique dans les activités de l’AF2I. A ce sujet, les fonctionnaires internationaux ivoiriens qui n’entendent ménager aucun effort afin de mener à bien leur initiative, disent compter sur une franche collaboration de leur Ministère de tutelle pour l’atteinte de leurs objectifs. Rendez vous a été pris pour le mois de décembre prochain, période retenue pour l’organisation de la prochaine Assemblée Générale Ordinaire.

M.Z.


Sécurité à Abidjan : quand le racket s’invite dans les opérations de rafle

Son mode opératoire est toujours décrié, ses motifs sont parfois méconnus des populations, et celles-ci ne sont pas très souvent informées (à travers un communiqué par exemple). Comme si elles n’avaient pas le droit de circuler librement. Les agents commis à la tâche se montrent parfois avares en courtoisie.

Il est à peine 23 heures. Je me retire à environ 5 minutes de mon lieu d’habitation sis à Abidjan, Cocody-RTI. Jusque là, tout allait bien, je ne me souciais de rien – marchant à pas comptés avec mon téléphone portable en main pour répondre à un message. Cette nuit là, j’espérais trouver une cabine téléphonique en vue de prendre des unités. Une fois en face d’un restaurant de la place, mon attention fut attirée par trois jeunes gens visiblement paniqués. Au moment où je m’apprête à leur demander ce qu’il se passe, je me rends compte quelques secondes plus tard que nous sommes encerclés par environ quatre agents de la police nationale. Sans aucune forme de procès, l’un d’entre eux lance à notre endroit : « Eh vous quatre là, vous êtes raflés. C’est une opération de rafle systématique. Allez ! Montez dans le véhicule. »

« Monsieur s’il vous plaît, vous pouvez vérifier mes pièces d’identité, je suis juste à côté-là, je me suis retrouvé ici parce que j’ai besoin de transférer du crédit sur mon téléphone pour un appel urgent », essayais-je de me défendre. Peine perdue. Mon interlocuteur me rétorqua : «Monsieur montez, on n’a pas besoin d’explications, montez rapidement on va quitter ici !». Pour éviter de me faire brutaliser, je m’exécute – pendant ce temps, l’un des interpellés a pu se soustraire du groupe grâce à l’agilité de ses jambes.

En route pour la préfecture de police

Le véhicule démarre en trombe, l’un des agents indique la destination : « Préfecture de police ! ». Un peu plus loin, un autre infortuné va grossir notre nombre déjà trop suffisant pour les places assises dans le pick-up. A peine le véhicule se gare à son niveau que l’homme, un peu interloqué, explique ce qu’il fait dans la rue à cette heure : « Je viens du travail Chef, j’ai déjà appelé à la maison même, on a laissé le portail ouvert pour moi… Pardon Chef… Pardon… Pardon… » supplie-t-il, au point où j’avais beaucoup de compassion pour lui. J’aurais souhaité qu’ils vérifient juste ses pièces et le laissent partir en paix, mais il finit par nous rejoindre, tout abattu.

Au fait, la moindre résistance peut conduire ces forces de l’ordre ( ?) parfois agités à vous brutaliser. Sans oublier les railleries que vous essuierez durant tout ce temps en leur compagnie, et dont ils sont les seuls à avoir le secret. Parvenus à l’entrée de l’institution hôte, les Policiers de garde s’excitent à la vue du véhicule qui nous transportait : « Aaah bonne arrivée ! Allez ! Ya matelas là bas, on a bien dressé ça pour vous. » Un autre ajoute : « Faut leur trouver des « moussos »* pour la nuit hein !… » ironisent-ils. En fait tout est fait pour saper le moral des citoyens qui ont commis le crime parfait de se retrouver sur leur chemin. On sent d’ailleurs que la plupart d’entre eux ont la nostalgie des traitements qu’ils ont subis au cours de leur formation militaire. Du coup, c’est parfois avec plaisir qu’ils en font la triste restitution auprès des populations.

Enfin dans la cour de la préfecture de police pour les modalités d’accueil

L’accueil n’est pas aussi sympa que cela. Sur ce site, vous devez savoir que vous n’êtes pas n’importe où. Et les agents ayant en charge de vous accueillir font très bien leur travail en la matière. Apparemment heureux de voir ce beau monde, l’un d’eux annonce les couleurs : « Ici c’est le centre de transfusion sanguine, vous allez donner votre sang cadeau aujourd’hui…Ils sont gros gros comme ça… s’ils te piquent le sang coule en même temps… » Faisant allusion aux moustiques qui ont pu se développer « grâce » à l’insalubrité qui caractérise les cellules où nous passerons la nuit. Pour rester dans le même registre (de raillerie), un officier révèle : « Eeh moi quand j’étais étudiant on me raflait heinn ! Presque chaque jour j’étais raflé… Façon ça fait mal !!! Donc je dis un bon jour je vais me venger… »

Avant de regagner les cellules, des listes sont ouvertes, sur lesquelles étaient recensés nos noms, prénoms et domaines d’activité. Après avoir renseigné ladite liste, je m’accoude sur les rebords de l’arrière du 4X4, attendant sereinement d’être conduit avec les autres dans le sous sol nauséeux de la préfecture de police.

Une « élégante » corruption

L’un des agents trouve sans doute une belle occasion d’avoir un peu d’argent pour sa nuit. Il avance vers moi, et me demande pourquoi je suis là. Après lui avoir répondu comment j’ai été raflé, il tente de me rassurer : « … Si tu as quelque chose, donne-moi. Tout de suite même je demande aux autres de te déposer là où ils t’ont pris, devant chez toi. » Je n’avais pas la somme sollicitée, et vu mon état de santé fragile ces dernières années, je me sentais obligé de saisir la perche en lui proposant la moitié afin d’éviter le supplice psychologique lié à mon imminente présence dans cette cellule nauséabonde. Je lui remets alors une bonne partie de ce qui restait dans ma poche comme sous. Galvanisé, il s’adresse à son collègue qui tenait la liste sur laquelle figurait mon nom : « Jeune, lui là, c’est mon petit frère heinn, il faut enlever son nom sur la liste, et puis en retournant sur le terrain, partez avec lui. » Celui-ci ne semblait pas d’avis. Il m’intima l’ordre de suivre les autres, déjà en file indienne pour occuper le sous sol. C’est ainsi que mon futur libérateur me demande de le suivre. Il me fait installer dans une cellule tout aussi inconfortable, mais avec moins de monde et de promiscuité, où j’ai partagé un peu plus d’une heure avec environ 6 autres détenus – avant d’être libéré plus tard vers 2 heures du matin. Heureusement que j’avais encore de quoi à emprunter un taxi.

Ce que je retiens de cette expérience

Crédit photo : Page facebook de la Plateforme de Lutte Contre le Racket
Crédit photo : Page facebook de la Plateforme de Lutte Contre le Racket

Je suis profondément déçu de constater qu’au nom d’une quelconque opération de sécurisation de la ville d’Abidjan, certains agents chargés d’assurer la sérénité des personnes s’illustrent si négativement en se servant de ces mesures pourtant louables, comme des épouvantails à l’endroit des populations. Quelle est l’opportunité d’une opération de rafle systématique si le racket s’y invite, de sorte qu’après avoir perçu une certaine somme, l’interpellé est libéré peu de temps après sans toutefois prendre le soin de vérifier son identité ? A quoi servira véritablement une rafle systématique caractérisée par du deux poids deux mesures, où les catégories de détenus ayant pu obtenir leur libération eux-mêmes ou par leurs proches profitent aussitôt du vent précieux de liberté (sans vérification d’identité) au détriment de ceux qui n’ont malheureusement pas eu ces privilèges ? En plus, à la limite, ceux qui sont libérés au cours de la nuit devraient être raccompagnés chez eux par ces agents de police. Mais hélas ! Ils doivent se débrouiller, comme je l’ai fait moi-même.

Je suis également peiné d’avoir été conforté dans l’idée que chez nous (ici), la prison, parfois dépourvue de son caractère normatif, fait plutôt prévaloir son rôle punitif et rime avec souffrance psychologique et physique du détenu. Un état qui aspire à l’émergence à l’horizon 2020, mais où les choses se déroulent comme si une fois qu’une personne se retrouve derrière les barreaux, elle passe désormais au stade de sous Homme. Au point où l’état de dégradation avancé de certains lieux de détention se présenterait comme un critère qualitatif déterminant, avec des agents de police eux même exposés à ces dégradations.

Ce qui me révolte, ce n’est pas du tout le fait que la police fasse son travail, c’est plutôt la manière dont ce travail est exécuté.

Pour une sécurité plus fiable en Côte d’Ivoire, il nous faudrait des agents de police plus responsables.

« Mousseau »* : Femmes

M.Z.


Société civile : l’ONG Sillons d’Espoir s’engage au profit des populations vulnérables

Le jeudi 02 juin 2016, à 10 heures, c’est un sympathique restaurant de la place, à Abidjan – Cocody qui a servi de cadre pour la tenue de l’assemblée générale constitutive de l’ONG Sillons d’Espoir. J’ai eu le privilège de prendre part à cette rencontre initiée par la présidente fondatrice  de ladite association dont le siège est basé en France, Mme Nicole T.Galo. Faisant leurs premiers pas au sein de la société civile ivoirienne, cette ONG qui enregistre déjà à son actif plusieurs actions humanitaires pour le bien être des communautés, entendait employer les moyens idoines permettant de lui conférer une existence légale. Ainsi, après avoir partagé avec l’assemblée leur vision, les membres du bureau exécutif présents ont procédé à la lecture et à l’adoption des statuts et règlement intérieur.

Des buts qui répondent aux besoins des populations les plus vulnérables

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Selon ses Animateurs, l’ONG Sillons d’Espoir  a pour but de lutter contre la pauvreté et l’analphabétisme, de défendre les droits fondamentaux et apporter assistance et aide, sous quelque forme que ce soit aux victimes de guerre, de défendre et promouvoir les droits des enfants victimes de violences physiques, verbales et sexuelles et de mener des programmes d’action ou de campagnes de témoignages, d’informations ou de sensibilisation au respect de la dignité humaine. Elle a pour vocation d’être un créneau visant à apporter aide et soutien à l’enfance africaine en difficulté. La force de conviction avec laquelle les représentants nationaux de cette ONG présentaient leurs différentes actions à court et à long terme a particulièrement retenue mon attention. Pour moi, il s’agit indubitablement de l’une des associations sur lesquelles l’on peut fonder un véritable espoir.

L’un de ses principaux projets en cours est la réhabilitation d’une salle de 3 classes de l’école primaire et de la toiture de la maternité de Zorofla, dans le département de Zuenoula, au centre ouest de la Côte d’Ivoire.

Avec l’imminente existence légale de l’ONG Sillons d’Espoir, c’est la famille de la société civile ivoirienne qui s’agrandit.

M.Z.


Discop Africa – Abidjan 2016 : L’Ina, une opportunité pour les acteurs de l’audiovisuel et des nouveaux médias africains

Lancé en 2008, DISCOP AFRICA s’est imposé comme le rendez-vous incontournable et le plus attendu d’Afrique pour les industries de la création et de la vente de contenus audiovisuels, où, pendant trois jours, se rassemblent, acheteurs, vendeurs, distributeurs et producteurs de films, de programmes TV, de droits d’adaptation et de chaînes packagées. Pour cette édition, c’est l’hôtel Sofitel Abidjan Ivoire qui a eu l’honneur de recevoir les participants du 30 mai au 02 juin 2016. Cet événement de grande envergure m’a permis de rencontrer les deux représentants d’une entreprise unique au monde, leader de la formation aux métiers de l’audiovisuel et des nouveaux médias.

Doté d’une dimension de service public, depuis 40 ans, l’Institut national de l’audiovisuel (Ina) accompagne les opérateurs audiovisuels du monde entier, en développant pour eux des programmes de formation sur-mesure. En termes de contenus, l’Ina, c’est 80 ans d’archives radio, 70 ans d’archives télé, soit 15 millions d’heures conservées dont 1,5 million d’heures d’images et de sons numérisés et accessibles en ligne sur le site professionnel – si bien que selon Monsieur Maxime SANSON, Chargé d’Affaires internationales pour le compte de cette entreprise révolutionnaire, «Les contenus de l’INA sont uniques, on ne les  retrouve nulle part ailleurs et ils concernent tout le monde. A nous de les faire connaitre et de les rendre accessibles. »

La présence de l’Ina au Discop Africa – Abidjan, une opportunité pour les acteurs de médias africains

Les représentants de l’Ina au stand du marché de Discop Africa, Maxime Sanson, Chargé d’Affaires Internationales, et Sandrine SACARRERE, Responsable des Ventes Internationales, crédit photo, Magloire Zoro
Les représentants de l’Ina au stand du marché de Discop Africa, Maxime Sanson, Chargé d’Affaires Internationales, et Sandrine SACARRERE, Responsable des Ventes Internationales, crédit photo, Magloire Zoro

La présence de l’Ina à cette édition de Discop-Africa est motivée par la proposition de sa nouvelle offre «PRIVILÈGE». «Une offre à fortes volumétries pour répondre aux besoins de contenus audiovisuels exprimés par les gouvernements, les institutions et les médias publics. Elle est particulière en ce sens qu’elle est adaptée aux pays africains, avec des prix qui ont été considérablement revus à la baisse et des droits larges pour satisfaire la demande de ces acteurs publics ; dans une dynamique aussi bien de conservation d’une mémoire nationale que d’exploitation des images et des sons. » a précisé Sandrine SACARRERE.

L’offre privilège, une excellente opportunité pour les pays africains

Une vue du nombre de documents relatifs à quelques pays africains, identifiés par l'Ina
Une vue du nombre de documents relatifs à quelques pays africains, identifiés par l’Ina

La révolution numérique estompe les frontières et fluidifie la transmission du savoir et de la culture. En Afrique, de nombreux pays, confrontés à ces nouveaux enjeux technologiques, font appel au savoir – faire de l’Ina en matière de préservation de la mémoire audiovisuelle, mais aussi à ses nombreux contenus TV & radio qui s’adressent à chacun de ces pays. Cette offre repose entre autres sur une sélection de contenus exhaustive en lien avec le pays, sa culture et son histoire, des usages adaptés aux besoins de ces Etats, en termes de projets patrimoniaux, productions audiovisuelles, diffusion broadcast, des droits d’exploitation à large périmètre (tous médias sauf publicité, zone Afrique, 10 ans), un forfait modulable échelonné sur 3 à 5 ans, et un enrichissement annuel en nouveaux contenus.

Première ressource mondiale de contenus audiovisuels numérisés fondée en 1975, ce statut, sans équivalent à l’échelle internationale fait de l’Ina le dépositaire et le mandataire de contenus audiovisuels uniques au monde.

L’Ina bien accueilli par les participants au Discop Africa

Pour sa première participation, il est clair que l’Ina a suscité un bel engouement chez les acteurs étatiques, non étatiques, ainsi que les particuliers, dont certains – quelques agents d’un média de masse de la place, ont approché en ma présence les représentant dudit institut en vue d’exposer leurs préoccupations professionnelles liées au renforcement de capacités et leur besoin de bénéficier d’une formation de la part de l’Ina. «La Côte d’Ivoire est au cœur d’une dynamique particulièrement intéressante. Nos récents échanges l’illustrent bien ; que ce soit avec le Ministère de la Communication autour du projet formidable d’un Conservatoire national des archives ou encore avec le  Directeur général de la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI), M. Ahmadou Bakayoko, à qui s’adressent particulièrement nos offres de contenus comme PRIVILÈGE et nos formations accompagnant la transition numérique» confie M.SANSON.

Il est bon de noter que les interventions de l’Ina durant cette rencontre ont reposé sur deux activités principales au vu de l’agenda du Discop Abidjan : un panel tenu le 31 mai 2016 autour du thème « La distribution de contenu – relation entre le Cinéma et la télévision », puis, le 2 juin 2016, un atelier de 90 minutes ayant pour thème « Comment préserver et valoriser votre contenu radio et TV ? L’expérience de l’Ina ». L’Ina a pu ainsi faire découvrir à son public la multiplicité de ses activités et services, ainsi qu’une grande variété de contenus audiovisuels.

M.Z.