Université Senghor d’Alexandrie : le « guide » du Senghorien
« Verba volant, scripta manent ». En français, « les paroles s’envolent, les écrits restent ». Cette citation latine nous montre combien de fois l’écriture nous permet de constituer une mémoire accessible à tous et pour tous. Pour matérialiser cela, j’ai pensé à faire un clin d’œil à la promotion entrante (2017-2019) de l’Université Senghor d’Alexandrie en Egypte. Vous trouverez à travers ce billet qui vous est dédié, et qui, ma foi, servira également aux prochaines promotions, de « feuille de route » (permettez-moi l’expression), ou du moins, de « guide », les astuces pour un séjour réussi au bord du Nil. Bien sûr, tout cela n’est pas exhaustif. Ce sont juste des pistes utiles, car une chose est sûre, vous ferez votre propre expérience et après, vos regards /convictions ne seront pas forcément similaires aux miens.
Comment organiser les préparatifs ?
Dès l’annonce des résultats définitifs, l’urgence consistera à vous réunir en vue de préparer ensemble le départ qui implique plusieurs démarches : le paiement des frais d’inscription pour les boursiers, et des frais de scolarité et de vie pour les non boursiers, établissement collectif des visas, du carnet international de vaccination à l’Institut National d’Hygiène Public de Treichville, réservation des billets d’avion… Sur ce point, j’ose croire que vous êtes sur la bonne voie, au regard de votre sens élevé de l’organisation. Mais ce n’est pas tout !
Selon vos spécialités respectives et le choix de vos thèmes de mémoire, si vous pensez à des structures/organisations ou personnes physiques basées ici en Côte d’Ivoire qui peuvent vous fournir des données y relatives, c’est le moment de les recueillir sur une clé USB avant le voyage. Parce qu’une fois loin du pays, ce n’est pas toujours évident d’avoir [immédiatement] la suite à un mail, peu importe l’urgence. Si vous voulez, renvoyez le même mail le nombre de fois que vous souhaitez, mais si le destinataire n’a pas le temps à ce moment là, il ne répondra pas. À moins que vous choisissiez d’effectuer votre stage en Côte d’Ivoire pour pouvoir récupérer les documents souhaités une fois sur place. Dans tous les cas, un tel voyage ne se prépare pas à quelques jours de l’embarquement.
Après environ 9 heures de vol, les premiers pas en Egypte, au « Cairo airport »
Une fois les formalités d’arrivée terminées, les premiers contacts entre Senghoriens* se feront à cet endroit qui est l’un des premiers plus grands aéroports du continent. Vous aurez donc l’occasion de rencontrer les promotions issues d’autres pays de l’Afrique francophone. Le tissu familial Senghor va se tisser au fil de ces premiers échanges, en attendant la navette qui vous conduira à Alexandrie.
Vous avez tout de suite besoin d’une carte sim ? Normal ! C’est le premier réflexe de toute personne qui arrive fraîchement dans un pays étranger : se connecter au réseau et donner de ses nouvelles. Si vos ressources financières sont limitées, je vous suggère de patienter et de l’acheter hors de l’aéroport. Vous aurez la chance de l’avoir à un coût un peu plus réduit. Les principales compagnies de téléphonie mobile en Egypte sont Vodafone, Etisalat et Mobinil. Vous aurez le choix entre ces trois.
L’installation à Alexandrie, pas forcément « du tac au tac »
C’est l’une des étapes où il faut avoir le moral, le sens de la patience, voire de l’endurance. Trouver un appartement qui corresponde exactement à vos exigences n’est pas toujours une entreprise aisée. Alors c’est le moment de choisir le juste milieu entre exigences et adaptation. Toutefois, s’assurer que l’appartement dispose de tous les équipements nécessaires, et surtout vérifier l’état dans lequel ils sont.
De Mo’Men à Asafra, en passant par Khaled Ben Walid, pour ne citer que ces quartiers, des appartements vous seront proposés par les bailleurs, sous la supervision du service en charge de l’hébergement de l’Université. C’est aussi là le moment de manifester votre solidarité les uns envers les autres, sans distinction de nationalité, car la fatigue sera au programme, avec les bagages (valises et autres…) à faire descendre et monter dans les différents immeubles. La possibilité vous est offerte d’opter pour un appartement de 4 pièces (3 chambres salon), repartis entre trois auditeurs*, ou 3 pièces (2 chambres salon), repartis entre deux auditeurs. Les personnes qui le désirent et en ont les moyens peuvent choisir de vivre seul(e)s.
La vie étudiante à Senghor : deux cas
Soit tu la mènes avec une dose de « goumin* », soit tu t’en éloignes le mieux possible. Si tu décides de faire entrer le chagrin dans ta vie senghorienne, c’est très simple : il peut être endogène ou exogène. J’appelle ici « goumin endogène », celui que l’on contracte à Senghor même [par exemple, des couples amoureux qui se forment sur place, pendant la vie étudiante], et qui a été le fruit d’un « positionnement* » mal ficelé. Et le « goumin exogène », c’est celui qui retient encore toutes vos pensées vers l’être cher resté au pays, malgré les milliers de kilomètres qui vous séparent désormais. Les initiés comprendront… 😉
Peu importe votre état psychologique, restez fixés sur l’essentiel, l’objet de votre présence au sein de cette prestigieuse Université. Réfléchir sur la bonne formulation de votre sujet de mémoire, penser à trouver un encadreur, rechercher au jour le jour les structures d’accueil pour le stage professionnel (qui débutera normalement le début du mois de mai de l’année suivante : 2018), telles doivent être les principales articulations de la vie académique à Senghor. Sans oublier que plus l’auditeur se mettra vite à rédiger son Mémoire, moins, il sera stressé vers la fin des deux années.
Si pour le Poète français Charles Baudelaire, « le temps mange la vie », le Senghorien dirait qu’ « à l’Université Senghor d’Alexandrie, le temps mange le séjour » – tellement le programme est extrêmement chargé. Entre les heures de cours et les évaluations, vous n’aurez bien souvent que les soirées pour vous imprégner du quotidien de cette chaleureuse population égyptienne. En outre, votre esprit de créativité vous sera d’une grande utilité quant à l’animation de la vie étudiante.
Pour ce qui est des repas, oubliez les mets que vous avez l’habitude de manger. Ivoirien, oublie le « Garba », Camerounais, oublie le « N’Dolé », Burkinabè, oublie le « Benga » ! Pensez adaptation ! Acceptez et conformez vous à la culture de l’autre, marque de tolérance. Ne vous en faites surtout pas ! Vous allez aimer la plupart des repas. Cependant, attention la forme !
Selon les résultats d’une récente étude menée dans 195 pays et publiée dans The New England journal of Medecine, l’Egypte est le pays où le taux d’obésité est le plus élevé au monde : 35% de la population adulte est obèse. Au total, 80% de la population est atteinte de surpoids ou d’obésité. Donc…
A Senghor, la vie ne doit pas se limiter entre les différents paliers propres à chaque Département.
Découvrez la riche culture égyptienne, fréquentez les institutions francophones !
S’il y a des institutions grâce auxquelles vous ne risquez pas de connaître l’ennui en Egypte, c’est entre autres, le Centre d’Activités francophones de la Bibliotheca Alexandrina et l’Institut français d’Egypte à Alexandrie. Elles organisent régulièrement des activités auxquelles l’Université est parfois associée. Ces moments seront l’occasion pour vous d’apprendre davantage sur la culture égyptienne et partant, d’allier à votre connaissance académique, une connaissance culturelle.
Pour ceux qui se divertissent par le shopping, vous avez Carrefour (PLAYCE Egypte) et le supermarché Fathallah où vous pourrez faire vos provisions.
Je l’avais déjà annoncé, ces pistes n’ont pas la vocation d’être exhaustives. Je sais que par vous, j’apprendrai un peu plus de ce beau pays. Félicitations et bon séjour en Egypte !
*Senghoriens : Personnes admises au sein de l’Université Senghor d’Alexandrie en Egypte ou, ayant étudié dans cette Université
*Auditeur : L’Université Senghor d’Alexandrie appelle ses étudiant « auditeurs », car les formations sont destinées en général à de jeunes cadres africains, déjà dotés d’une expérience professionnelle
*goumin : Argot ivoirien qui renvoie généralement au chagrin d’amour
*Positionnement : Une expression utilisée par les Senghoriens pour désigner l’action de se mettre en relation avec un/une Senghorien(ne)
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