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Sommet Climate Chance Afrique : Au delà des travaux, une fenêtre ouverte sur Abidjan

Une rencontre en cache très souvent une autre. Le Sommet Climate Chance Afrique qui s’est tenu du 28 au 29 juin 2018 à Abidjan n’a pas dérogé à la règle. Non seulement il a réussi l’exploit de réunir plus de 600 acteurs non-étatiques de 41 nationalités, dont 27 du continent africain, engagés pour l’environnement et la lutte contre le changement climatique; mais il a aussi permis à plusieurs de découvrir Babi (Abidjan) et ses mille et une merveilles, sur fond de nouvelles collaborations et de nouvelles amitiés. Laissez-vous emporter vers cette fenêtre ouverte sur Abidjan !

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Rue du Plateau, Abidjan. En route pour les travaux, malgré la pluie. 🙂 Crédit photo : E.L.

De Bassam à la Forêt du Banco, en passant par le Plateau et Cocody, les jeunes issus de la délégation de l’Office Franco Québecois pour la Jeunesse (OFQJ) et Les Offices Jeunesse Internationaux du Québec (LOJIQ) ne se sont pas faits prier pour emporter dans leur mémoire des souvenirs qui leur permettent de maintenir le pont entre la Côte d’Ivoire et leurs pays respectifs.

Tout débute par une visite éclair à Grand-Bassam

Il est environ 2 heures de l’après-midi, le lundi 25 juin, lorsque je reçois un message. L’expéditrice, Elizabeth, est la première participante de la délégation de l’OFQJ à fouler le sol ivoirien, et elle n’a aucunement l’intention de perdre du temps. Méticuleuse comme la plupart des membres de ladite délégation dont je fais partie, elle a déjà la « feuille de route » de son séjour à l’esprit : « En marge du Sommet, je dois visiter Bassam, le Marché d’Adjamé ou le marché artisanal de Marcory, la Cathédrale du Plateau, le Musée des Civilisations de Côte d’Ivoire… » Le programme s’annonce déjà très dense.

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Marché Artisanal CAVA, Abidjan, Commune de Marcory. Crédit photo : E.L.

Il faut donc mettre à profit chaque minute dont nous disposons afin de visiter le maximum des sites. Après un quart d’heure d’échanges, la décision est prise : Yannick, un sympathique collègue, propose de nous prendre à bord de son véhicule. Destination Bassam !

En moins d’une heure, nous y sommes. Elizabeth a le temps de contempler la mer et même de profiter de ses vagues.

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Plage de Bassam. Crédit photo : E.L.

Dès le retour à Abidjan, nous faisons escale dans la communauté villageoise de Blockauss. Là, les beaux restaurants en bordure de lagune ne laissent pas notre hôte indifférente. Elle est visiblement heureuse de ces rapides heures enivrantes qui agrémentent allègrement son séjour.

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Restaurant en bordure de lagune, à Abidjan, village de Blockauss. Crédit photo : E.L.

Sa sympathie et son dynamisme exceptionnel nous captivent, mon collègue et moi. Il faut lui trouver un nom à l’Ivoirienne : « AYA* ! On va t’appeler AYA ! ». Et lorsqu’elle s’interroge sur la signification de ce nom, pour garder le suspense, promesse est faite de lui en parler plus tard. 🙂

Derrière le Sommet Climate Chance Afrique, il y a aussi des Abidjan by night

L’astuce a été bien trouvée : elle permet aux participants des délégations OFQJ & LOGIQ de se faire une opinion de la ville d’Abidjan, dont les nuits chaleureuses dans des zones comme l’allocodrome de Cocody et la Riviera 2 sont l’une des caractéristiques. Comme une belle petite famille, nous nous retrouvons à ces endroits là pour dîner ensemble et partant, renforcer nos liens. Au menu : poulets braisés, poissons braisés, choukouya* de poulet, alloco*, escargots braisés… la bonne humeur aussi – sans compter les bières locales et le vin local.

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Abidjan By Night, Allocodrome de Cocody Riviera 2. Crédit photo : E.L.

Pour le plupart d’entre eux, c’est l’occasion de découvrir l’attieke* et sa saveur. Comme on le dit en Côte d’Ivoire, « Vraiment, on a mis Abidjan sur un pied ! » :).

Il y a également les nuits longues de l’hôtel où nous étions hébergés

Plutôt que de monter dans nos chambres respectives pour nous reposer après des journées de travail très chargées, on s’est parfois retrouvés dans le hall de l’hôtel pour papoter durant plusieurs heures. J’ai encore en mémoire ce jour où décidément, une faim collective s’est emparée de nous, parce que nous n’avons pas eu le temps d’aller dîner au restaurant. Il fallait nous mobiliser pour la combattre jusqu’à son dernier retranchement. 🙂

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Dans notre Q.G., 🙂 à l’Hôtel, à Abidjan, Commune du Plateau. Crédit photo : M.K.

Ce jour là, chacun a apporté ce qu’il avait en réserve en chambre, en vue de constituer notre « arsenal alimentaire ». Soudain, une surprise ! Un plateau de fruits nous est servi. Je dis Merci au passage à la gentille personne qui en a eu l’initiative ! Elle se reconnaîtra. Merci également à Ibrahim pour le paquet de viande séchée venu tout droit du Niger. C’était vraiment super !

Et ce n’est pas tout ! Nous avons gardé le meilleur pour la fin, à travers une visite effectuée au Parc national du Banco, une forêt luxuriante de 3574 hectares dressée en plein cœur d’Abidjan. Les absents ont eu tort ! Mouna et Marie-Eve pourront vous dire comment c’était génial !

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Mouna, Marie-Eve et moi en plein cœur du parc national du Banco. Crédit photo : M.Z.

Le Sommet Climate Chance Afrique n’a pas qu’accouché de bonnes résolutions pour le renforcement du combat des acteurs non-étatiques contre le changement climatique. Il a aussi accouché d’une famille de jeunes acteurs engagés pour le Climat !


*AYA : Aya est un prénom akan (groupe de peuples du Ghana et de Côte d’Ivoire). Il s’applique à une fille née le vendredi chez les Baoulé, un groupe ethnique du centre du pays. Le prénom correspondant pour les garçons est Yao.

*Choukouya : Viande braisée vendue sur le marché ou sur le bord du trottoir.

*Alloco : L’alloco ou alloko sont des bananes plantain frites que l’on trouve dans toute l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale.

*Attieke : L’attiéké est l’un des mets ivoiriens qui traverse les frontières. Fait à base de semoule de manioc, c’est un couscous traditionnel prisé de tous les Ivoiriens et des amis du pays.

M.Z.


L’essentiel à savoir sur le centre de transfert des déchets d’Anguédédou

Les Grecs ont eu raison trop tôt de dire «Ce qui menace les Hommes, ce n’est pas l’ignorance, c’est l’ignorance de l’ignorance parce qu’elle bloque le désir de savoir et donc la dynamique de la connaissance.» Conformément à ses engagements internationaux en matière de lutte contre les effets du changement climatique et soucieux du bien être des populations ivoiriennes, l’Etat de Côte d’Ivoire a décidé de construire un centre de valorisation et d’enfouissement technique et plusieurs centres de transfert des déchets dont celui d’Anguédédou (Est d’Abidjan).

Malheureusement, face à un si noble projet qui sera d’ailleurs le premier cas dans la sous région et dont tout ivoirien normal devrait être fier, il existe encore des citoyens qui, sans doute nostalgiques des salles de spectacles, s’investissent dans la désinformation, voire l’intoxication – ce qui est peut être même pire que la « décharge » dont ils redoutent la présence…

Dans la foulée, le Ministère de la Salubrité, de l’Environnement et du Développement Durable (MINSEDD) avec à sa tête le Ministre Anne Désirée Ouloto, a effectué une visite de terrain sur le site avec une délégation de journalistes, afin d’apporter la bonne information aux populations ivoiriennes. J’ai eu le privilège d’en faire partie. A l’issue de ladite visite, permettez-moi de partager avec vous, l’essentiel de ce qu’il faut savoir sur le centre de transfert d’Anguédédou.

centre de transfert des déchets
Le Ministre, sur le site du centre de transfert des déchets. Crédit photo : MINSEDD

Ce que n’est pas le centre de transfert d’Anguédédou

Non, Anguédédou n’est pas un Akouedo* bis !

Anguédédou n’est ni une décharge sauvage, ni une décharge contrôlée !

Anguédédou ne représente aucun risque pour l’environnement et la santé des populations !

Anguédédou n’est pas une poubelle !

Anguédédou n’est pas la gâchette d’une arme appuyée par le gouvernement ivoirien et orientée vers les riverains du site.

Centre de transfert des déchets
Les ouvriers en plein travaux sur le site du centre de transfert des déchets. Crédit photo : MINSEDD

Ce qu’est le centre de transfert Anguédédou

Sachez tout de suite que Anguédédou n’a rien à voir, alors là, ab – so – lu – ment rien à voir avec Akouédo. Quand on ne sait pas, on demande !

Le centre de transfert d’Anguédédou sera géré par ECO EBURNIE et ECOTIS SA, des entreprises sérieuses et internationalement reconnues. ECOTIS SA aura d’ailleurs son siège sur le site avec toutes les commodités nécessaires pour les 2000  employés. C’est à croire que ECOTIS SA et son prochain personnel aspirent soigneusement à un suicide collectif !

Anguédédou permettra une gestion moderne et industrielle des ordures ménagères et assimilées de la capitale économique ivoirienne et ses environs.

Anguédédou révolutionnera le système de gestion des déchets en Côte d’Ivoire en permettant aux populations de vivre autrement avec leurs déchets.

Anguédédou est un site intermédiaire qui permettra de transvaser les déchets collectés dans de grands conteneurs de 30 mètres cubes sans contact humain, pour une durée de 24 heures avant de les acheminer au centre d’enfouissement technique de Kossihouen.

À Anguédédou , les installations seront faites de sorte que les déchets ne touchent pas le sol.

Centre de transfert des déchets
Une vue de la future présentation du quai de déchargement du Centre de transfert des déchets. Crédit photo : MINSEDD

Quand notre statut nous donne une certaine influence sur le public, il faut s’en servir pour impacter positivement les populations, et non verser dans la désinformation. Le Centre de Transfert d’Anguédédou sera construit conformément aux standards et normes internationaux. Arrêtons de nous faire peur et soutenons les bonnes actions du gouvernement.


*Akouedo : Du nom du village qui abrite la plus grande décharge sauvage d’Abidjan

M.Z.


Les jeunes engagés pour le Climat se retrouvent à Abidjan, au Sommet Climate Chance Afrique

Après les 8ès Jeux de la Francophonie, le Sommet UE-UA et bien d’autres rencontres de grande envergure, Abidjan, la Capitale économique de la Côte d’Ivoire abritera dans quelques heures, un événement tout aussi important, mais cette fois-ci, dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques : Le Sommet Climate Chance Afrique 2018, puisque c’est de lui qu’il s’agit, permettra de rassembler les acteurs majeurs du continent autour d’une dizaine d’ateliers sur des thématiques spécifiques. Ceux-ci se résument en trois principaux objectifs.

Sommet Climate Chance Afrique
Avancée de la mer à Lahou Kpanda, une localité du sud-est de la Côte d’Ivoire, véritable symbole de l’érosion côtière. Cette image parle d’elle même. Crédit photo : M.Z.

Les objectifs du Sommet Climate Chance Afrique 2018

Co-organisé par l’association Climate Chance et l’Assemblée des Régions et Districts de Côte d’Ivoire (ARDCI), ce rendez vous déterminant en faveur du Climat se donne comme objectifs de :

  • Rassembler les acteurs non-étatiques africains dans leur diversité, et faire un point d’étape sur l’action climatique non-étatique en Afrique.
  • Travailler sur des feuilles de route africaines sectorielles et opérationnelles, faisant le lien entre les enjeux climat et développement, faisant une place importante aux enjeux forts d’adaptation du continent, proposant de faire le lien entre les fonds climat et les acteurs de terrain et impliquant les acteurs non-étatiques africains dans leur diversité.
  • Délivrer les messages communs, priorités d’action, engagements, propositions concrètes et recommandations des acteurs non-étatiques d’Afrique sur les enjeux climat, à porter dans les différents événements de l’agenda international climat, avec un focus sur l’accès aux financements.

L’Office Franco-Québécois pour la Jeunesse, toujours au rendez vous

Générateur d’opportunités et révélateur de compétences, l’Office Franco-Québécois pour la Jeunesse (OFQJ) accompagne chaque année des milliers de jeunes, notamment Français de 18 à 35 ans dans la réalisation de leur projet professionnel au Québec. Dans le cadre de ce Sommet, il soutient la participation de dix jeunes impliqués dans la lutte contre les changements climatiques en Afrique francophone.

J’ai le privilège de faire partie de ces heureux sélectionnés, avec qui je partagerai quatre nuits dans un hôtel de la place et sûrement de belles expériences du 26 au 30 juin.

Un programme alléchant

En plus des séances plénières, nous aurons entre autres, une table ronde jeunesse organisée par l’Institut de la Francophonie et du Développement Durable (IFDD) au Bureau du Québec à Abidjan, une Soirée de Gala du Sommet, et bien d’autres surprises. Surtout qu’Abidjan est une ville pleine de belles surprises !

Et passer quelques jours avec de dynamiques jeunes qui œuvrent activement à la protection de l’Environnement dans leurs pays respectifs, à travers la lutte contre le réchauffement climatique ne peut qu’être une expérience à la fois exaltante et enrichissante.

Un petit zoom sur quelques profils

1- Adrien Rama

27 ans, titulaire d’une Licence de Géographie et d’un Master en Urbanisme, Adrien est de nationalité française. Il fonde en 2015 l’association Horizons Urbains qui promeut l’échange des pratiques et savoirs entre professionnels de l’urbanisme.

En 2016, il rejoint le mouvement de la jeunesse pour l’Eau et le Climat. Son expérience en urbanisme lui donne une approche particulière des questions environnementales et climatiques. De nombreux voyages en Europe et en Asie lui ont permis d’observer différentes pratiques des acteurs de l’urbanisme face aux questions environnementales. Il  a déjà participé aux précédentes éditions de Climate Chance avec l’OFQJ pour le mouvement « La jeunesse pour l’Eau et le Climat ».

2- Marianne Azehoun

Titulaire d’un Master en Environnement Eau et Santé,  obtenu au sein de la Chaire UNESCO et ayant pour thème «Femmes et gestion raisonnée de l’Eau en Afrique de l’Ouest», Marianne est Hydrogéologue de formation. Les questions liées à la préservation des ressources naturelles ont toujours été un centre d’intérêt pour elle. De nationalité béninoise, elle est membre de plusieurs organisations de jeunes dont la « Représentation Nationale du Parlement Mondial de la Jeunesse pour l’eau » au Bénin et de l’Equipe nationale d’inventaire des Gaz à Effet de Serre (GES).

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Marianne Azehoun. Crédit photo : avec son aimable autorisation

3-  Kabirou Ibrahim Dan Bariah

Je l’appelle déjà affectueusement et virtuellement « Voiz ». Il est Nigérien, Ingénieur Agro-Environnementaliste spécialisé en protection de l’Environnement et amélioration des systèmes agraires sahéliens. Il est membre de «En Avant pour un Développement Propre et Durable» (EADPD) et de plusieurs réseaux et associations de jeunes au Niger et à l’international. Ancien volontaire International de Réciprocité en France, il a participé à la COY11*.

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Kabirou Ibrahim. Crédit photo : avec son aimable autorisation

Par ailleurs, il a bénéficié du programme des Offices Jeunesse Internationaux du Québec (LOJIQ) pour la mobilité de jeunes de l’Afrique subsaharienne au Québec dans le cadre du Colloque international sur la Sécurité Alimentaire et la nutrition à l’heure de changement climatique.

4- Elizabeth Laval

De nationalités canadienne et française, Elizabeth est Environnementaliste, passionnée de politique, engagée pour la justice sociale. Elle commence à collaborer avec Les Offices Jeunesse Internationaux du Québec (LOJIQ) dans le cadre du projet de la jeunesse francophone pour l’Eau, organisation avec laquelle elle fait sa première expérience auprès de l’OFQJ, dans le  cadre de la COP21. Parallèlement à cela, elle est Consultante internationale pour la FAO, en qualité de Spécialiste en changements climatiques.

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Elizabeth Laval. Crédit photo : avec son aimable autorisation

5-  Michèle Désirée Okala

Camerounaise, âgée de 30 ans, Michèle est Doctorante en Relations Internationales, spécialisée dans la coopération en matière d’Eau. Elle  coordonne le Réseau Eau et Climat des organisations de jeunes d’Afrique Centrale (RECOJAC).

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Michèle Okala. Crédit photo : avec son aimable autorisation

Elle a travaillé au niveau international avec le Parlement Mondial de la Jeunesse pour l’Eau et occupe actuellement le  poste de Secrétaire Adjoint au sein de l’Association Jeunesse pour l’Eau et le Climat.

6- Minjung Kim

Sud-Coréenne, elle réside en permanence en France pour finir ses études en Linguistique. Intéressée par les questions environnementales depuis toujours, elle découvre le mouvement de la Jeunesse pour l’Eau et le Climat en 2017. Partageant les valeurs et les objectifs du mouvement, elle décide alors de traduire le Livre Blanc en coréen afin de diffuser le message en Asie. Elle participe à l’assemblée générale fondatrice de l’association Jeunesse pour l’Eau et le Climat en Juin pour concrétiser son engagement et devient la secrétaire de l’Association Jeunesse pour l’Eau et le Climat.

7- Chambon Mouna

De nationalité française, Mouna est étudiante en Master de géopolitique à  l’Université Paris1 Panthéon-Sorbonne. Au cours de son parcours académique, elle s’est intéressée à l’impact du changement climatique sur les sociétés humaines et à la notion de justice climatique. Elle a ainsi réalisé un projet de recherche sur le lien entre genre et changement climatique au Vanuatu en 2016. A la suite de ce projet, elle a rejoint l’ONG CliMates, un think tank international sur les enjeux jeunesse et climat, au sein duquel elle a créé la section «genre et changement climatique». Mouna a déjà participé à la COP 22 à Marrakech et au Sommet Climate Chance à Agadir avec l’OFQJ.

AKWABA à toutes et à tous, et bon Sommet !


*COY11 : Une Conférence de la Jeunesse (COY pour Conférence of Youth en anglais) permet chaque année à des jeunes du monde entier de se rassembler avant la Conférence des Parties organisée par l’ONU.

M.Z.


L’OIPR organise un tournoi de maracana au sein du Parc national du Banco

Dans le cadre de la célébration de la Quinzaine Nationale de la Salubrité, de l’Environnement et du Développement Durable (QNSEDD), un tournoi de maracana doté du trophée Anne Désirée OULOTO a été organisé le samedi 16 juin par l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR) au sein de la forêt du Banco.

Camion podium utilisé pour la sensibilisation des populations. Crédit photo : M.Z.

Cette 6me édition fut encore une fois l’occasion pour cette structure en charge de la gestion des parcs et réserves en Côte d’Ivoire, de sensibiliser le public sur l’importance que représente ce patrimoine écologique, fort de ses 3474 hectares.

Haut lieu touristique et sanctuaire de la Biodiversité en Côte d’Ivoire, ce site est malheureusement méconnu des populations. Pourtant, on ne le dira jamais assez, le Parc national du Banco est le poumon vert de la ville d’Abidjan. Un véritable réservoir d’oxygène auquel nous dévons l’atténuation de la pollution atmosphérique. Une fois à l’intérieur, loin du vacarme urbain, vous êtes sûrs de respirer de l’air de qualité.

Chaque fois que j’en ai l’occasion, je tiens à partager la beauté de cette imposante forêt  située en plein cœur de la capitale économique du pays. Plutôt que de véhiculer des informations dont la plupart tirent leurs fondements de rumeurs, de croyances populaires, d’intoxication, j’invite chacun à apprendre à mieux connaître cette richesse environnementale dont dispose la Côte d’Ivoire.

Une vue des Supporters. Crédit photo : M.Z.

L’ OIPR le fait si bien à travers ce tournoi qui a mis en scène 10 équipes : celle du Ministère de la Salubrité, de l’Environnement et du Développement Durable (MINSEDD), de l’Agence Nationale de l’Environnement (ANDE), de l’Agence Nationale de Gestion des Déchets (ANAGED), de l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR), de la Radio Télévision Ivoirienne (RTI), de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA), de Coco-Base de la Riviera Palmeraie, des Amis Sportifs, du Club des amis du Maracana et de  l’Association des Ivoiriens Anciens stagiaires et boursiers de l’Agence Coréenne de Coopération Internationale (AIA-KOICA).

La pluie qui s’est abattue sur le Parc n’a aucunement freiné l’ardeur des différentes équipes. Comme quoi, le Parc national du Banco, loin d’être un « nid d’agresseurs » comme certains tentent de le faire croire, vous offre un excellent cadre de divertissement, tout en contemplant la beauté de la nature et l’urgence qu’il y a de la préserver pour nous et les générations futures.

Il est bon de noter que le trophée est revenu à l’équipe Coco-Base de la Riviera Palmeraie.

Ici, les vainqueurs du trophée manifestent leur joie avec à leur tête, Eric Patron, capitaine de l'équipe. Crédit photo : M.Z.

Une victoire « entachée » par les impressions de certains participants se doutant de l’impartialité de l’arbitre, l’équipe du MINSEDD occupant quant à elle, le deuxième rang.

M.Z.


Je m’engage à combattre la pollution plastique, et vous ?

Depuis 1974, le 5 juin est la journée mondiale de l’Environnement. Cette année, le thème est le suivant : « Combattre la pollution plastique ». Cette journée est l’occasion de réfléchir aux différents problèmes environnementaux, l’objectif est d’apporter des solutions concrètes et durables pour le bonheur des générations futures.  Une phrase pourrait résumer l’esprit de cette journée : comme l’a si bien dit la « citoyenne de la Terre » (la Norvégienne Gro Harlem Brundtland « La terre ne nous appartient pas, nous l’héritons de nos ancêtres et nous l’empruntons à nos enfants ».

C’est important de souligner le devoir qui nous incombe : préserver notre environnement contre toute forme d’atteinte, dont l’une des plus nuisible est aujourd’hui la pollution plastique. Et ne nous embarrassons pas de fioritures, la situation est réellement alarmante.

Un constat préoccupant…

Ces dix dernières années, nous avons produit plus de plastique que depuis les années 1930 (quand le plastique a été créé)  ! C’est dire l’ampleur que le plastique a pris dans nos vies !

Savez-vous par exemple combien de sacs en plastiques vous utilisez personnellement chaque année ? Non ? Vous n’avez pas fait le calcul ? Au niveau mondial, le calcul a été fait : chaque année, nous utilisons jusqu’à 5 billions (5.000 milliards) de sacs en plastique. Ca ne vous parle pas beaucoup ? Cela correspond à  presque 10 millions de sacs plastiques par minute !

Chaque année un million de bouteilles en plastique sont achetées chaque minute dans le monde. En 2016, 480 milliards de bouteilles en plastique ont été vendues  ! Chaque année, 17 millions de barils de pétrole sont utilisés pour la production de bouteilles d’eau en plastique.

50% du plastique que nous utilisons est à usage unique ou jetable.
Ainsi, chaque année, jusqu’à 13 millions de tonnes de plastique se retrouvent dans les océans, faute d’être recyclés. Si nous ne changeons rien, en 2050, on trouvera plus de plastique dans les océans que de poissons. La quantité de plastique qui finit dans les océans est suffisante pour faire l’équivalent de quatre fois le tour de la Terre en une seule année, et peut persister dans l’environnement jusqu’à 1000 ans avant de complètement se désintégrer.

Le plastique représente 10% de tous les déchets générés. Aujourd’hui, près d’un tiers des emballages en plastique que nous utilisons échappent aux systèmes de collecte et finissent par polluer notre environnement.

En Côte d’Ivoire, ce sont plus de 200 000 tonnes de sachets plastiques qui sont produits chaque année par les industries. La quasi-totalité des déchets plastiques sont abandonnés çà et là dans la nature, obstruant et dégradant les ouvrages d’assainissement et de drainage.

Pourtant…

La thématique de la préservation et valorisation des océans et des mers est l’objectif n°14 des 17 Objectifs de développement durable (ODD) adoptés en 2015 par l’Assemblée générale des Nations unies.

L’objectif 14 de Développement Durable, affirme que notre eau de pluie, notre eau potable, notre météo, notre climat, nos côtes, une grande partie de notre nourriture, et même l’air que nous respirons… tous sont alimentés et régulés par la mer. Aussi, tout au long de l’histoire, les océans et les mers ont été essentiels pour le commerce et le transport. Plus de 3 millions de personnes dépendent de la biodiversité marine et  côtière pour subvenir à leurs besoins.

Une pollution qui menace la vie marine et humaine

Chaque année, les tonnes de plastique qui finissent dans les océans, causent la mort de 100.000 mammifères marins. 40% des océans du monde sont fortement touchés par les activités humaines, y compris la pollution, l’épuisement des ressources halieutiques et la disparition des habitats côtiers.

Des sacs plastiques ont été retrouvés sur le sommet du mont Everest, sur les calottes polaires et dans les endroits les plus profonds de l’océan.

En ce qui concerne la santé humaine, la consommation d’espèces animales ayant ingéré du plastique provoque chez l’être humain des problèmes digestifs importants et est à l’origine de certains cancers selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

En Côte d’Ivoire, n’est pas rare d’observer ces déchets plastiques dans les villes, les marchés, les zones rurales, les berges lagunaires et côtières. Pourtant, notre pays a pour but d’être émergent à l’horizon 2020,  dans moins de 2 ans !

Il est plus que jamais temps de joindre l’action à la réflexion

Pour ce faire, à travers l’excellente initiative de l’association No plastic in my sea,  j’ai décidé de partager avec vous les gestes que je compte intégrer définitivement dans mes habitudes :

1. Les pailles en plastique : Boire avec une paille en plastique ? Quel intérêt ? Ça fait peut être chic, mais je les trouve complètement inutiles. Tu achètes même du jus de « bissape », on te tend une paille en plastique… Vous ne me verrez plus utiliser cet objet en plastique qui se retrouvera ensuite dans les océans pour des dizaines d’années. Je vous encourage à en faire autant. Des actions sont d’ailleurs menées dans plusieurs pays pour son interdiction, tant les pailles en plastiques polluent nos océans. C’est le cas du gouvernement britannique qui prévoit d’interdire les pailles (et les cotons tiges en plastique) d’ici fin 2018. Un exemple qui devrait nous interpeller.

 

 

2. Les bouteilles de « sucrerie » en plastique : Je m’engage à ne plus acheter ce types de bouteilles de « sucrerie », en privilégiant les bouteilles  en verre. Les bouteilles en plastique se sont imposées  dans les années 60 -70, mais elles n’existaient pas auparavant et ça ne manquait à personne !

3. Les verres jetables : Inutile d’insister si vous me proposez une boisson dans un verre jetable. Ce serait peine perdue : inévitablement  je  refuserai poliment. Et si vous commenciez apporter un verre ou une tasse à café réutilisable au bureau ?

4. Sacs plastiques : Cela fait un peu plus d’un an que je garde toujours avec moi un sac de type biodégradable, surtout lorsque je dois faire des emplettes. Il me permet d’éviter la pollution plastique.

 

 

 

 

 

5.Amoureux de la nature, j’encourage toute personne désirant participer à mes balades dans la nature, en bordure de mer, à se conformer à mes engagements… et assurez vous de ne pas être en possession de sacs plastiques si l’idée vous venait de faire un tour chez moi !Et vous, quel sera votre engagement durant le #noplasticchallenge ?

Engageons-nous à #CombattreLaPollutionPlastique, afin d’agir  pour la bonne préservation de l’environnement, mais aussi et surtout, pour conserver les ressources marines dont nous dépendons pour notre avenir.

M.Z.


Je vous invite à la découverte de Grand-Lahou !

Dans le cadre de la 3ème édition de sa sortie touristique #AkpanyTour2018, Akpany Blog a organisé le 28 avril dernier à Grand-Lahou, une activité qui a rassemblé une trentaine de personnes. L’objectif était de découvrir les richesses culturelles de la « Cité aux trois eaux ».
Lorsque j’ai reçu l’invitation à participer à cette excursion, je n’étais pas très chaud au départ. Mais ma passion pour la nature et les découvertes m’a fait changer d’avis. J’ai donc tenu à partager avec vous cette riche expérience.

Pourquoi la « Cité aux trois eaux » ?

Un couple dans une pirogue pleine de noix de coco

Selon notre guide du jour, le nom Grand-Lahou est issu d’une déformation de la langue Avikam : « Agrakalahou ! » – Une malédiction proférée contre les colons à l’époque du commerce triangulaire, par les parents des bras valides pris de force (comme esclaves), et qui signifie : « Avant d’arriver à destination, périssez en haute mer ! ». Les « Gaous » aussi pensaient qu’on leur disait : « Au revoir ! Rentrez bien… ! » lol.

Le village, Brafédon, ancien site de l’actuelle ville balnéaire où nous avons déposé nos valises est situé entre la mer et la lagune Tagba (d’une superficie de 190 Km2), et entretient une limite avec le fleuve Bandama. Ce qui fait de cette ville située à environ 100 kilomètres à l’Ouest d’Abidjan, la « Cité aux trois eaux ».

Avant les années 50, Brafédon était sur le cordon littoral jusqu’à ce que le village soit délocalisé en 1951, compte tenu de l’avancée de la mer.

Un voyage plutôt marqué d’impatiente

Chez le Chef du village de Brafédon

Partis d’Abidjan dès 8 heures, nous sommes arrivés à Brafédon à 11 heures. Sur place, une équipe d’Akpany Blog qui était déjà là nous a accueillis. Rapidement, les premières présentations sont faites par l’un des membres du Comité d’organisation.

Chacun de nous a désormais une idée plus ou moins nette de ce qui nous attend sous ce soleil imposant et des sympathiques personnes qui nous tiendrons compagnie durant cette journée de découvertes.

Nous sommes ensuite conduits chez le Chef du village afin de recevoir ses bénédictions pour la suite du programme.

Cap sur la lagune Tagba !

En route pour la balade lagunaire

On embarque. Trente cinq personnes dans un bateau artisanal, sinon une pirogue moderne (dotée d’un moteur), j’ai commencé à me demander s’il était vraiment nécessaire pour moi de prendre part à cette balade lagunaire. Je n’ai pas le temps d’aller au bout de ma réflexion que le « capitaine de bord », sinon le piroguier met en marche le moteur.

Lagune Tagba

Et c’est parti ! Nous sommes en plein cœur de la lagune Tagba, où nous avons pu voir plusieurs sites touristiques plus attrayants les uns que les autres. Destination : le mythique village, Lahou Kpanda, anciennement Cap Lahou, autrefois  passage des esclaves avant leur embarcation. Il est l’un des symboles de l’érosion côtière, ce phénomène environnemental auquel les autorités gouvernementales peinent à trouver une solution.

Avancée de la mer à Lahou Kpanda : cette image parle d’elle même

Ses habitants, majoritairement des pêcheurs, ont érigé sur les lieux des constructions de fortune en bambou et feuilles de palmier qu’ils déplacent régulièrement de quelques dizaines de mètres chaque fois que les vagues se font plus proches. Comme le dirait un ami, ils sont pris en sandwich entre la mer et la lagune.

Village de pêcheurs, Lahou Kpanda

Et si rien n’est fait, ce village sera condamné à disparaître sous l’océan Atlantique dans les prochaines années avec son lot de réfugiés climatiques. N’empêche, pour l’heure, les bambins profitent de la vie !

Bambins de Lahou Kpanda

Le moment tant attendu

Un peu plus d’une heure sur la lagune Tagba, en passant par l’embouchure du fleuve Bandama, on aperçoit par endroits les vagues en pleine agitation de l’autre côté de la bande de terre, ce fut un véritable exercice de sérénité !

Surtout avec la pirogue qui de temps à autre semblait déséquilibrée, accompagnée des mises en garde de notre fameux « capitaine de bord » : « Svp ne vous appuyez pas trop sur un côté… »; « Restez assis de manière équilibrée ! »; « Sortez vos mains de l’eau ! L’endroit  où nous nous trouvons, des poissons barracudas peuvent vous attaquer s’ils voient un corps étranger bouger dans l’eau… ».

Je ne sais pas qui parmi nous va me dire qu’il n’a pas eu une grande frayeur juste quelques minutes.  En tout cas j’adore la nature et les découvertes mais là je me disais intérieurement: « Eh Dieu, c’est nature là qui va me tuer un jour ! » En un mot, j’avoue que la peur s’est emparée de moi au cours de la traversée. Une peur saine !  

Après ces instants sensationnels, nous marquons enfin un arrêt sur l’île « Singapour » (située entre la lagune Tagba et l’océan Atlantique)  pour le déjeuner. J’étais tellement soulagé [comme la plupart des participants] de descendre de la pirogue pour me retrouver sur une bande de terre que je n’avais plus faim… Mais au vu des mets locaux soigneusement présentés, je me suis vite ressaisi. Vous-mêmes voyez un peu :

J’ai oublié son nom, mais c’était doux 🙂
Mon Plat 🙂
Crabes poilus (Le Kébé en langue locale)

Quelques « confidences » :

*J’ai remarqué qu’aucun des participants n’a eu le courage de nager dans les vagues où nous étions. Rester assis tranquillement sur la bande de terre est mieux. Lol

Avec des Jeunes Avikams

* J’ai découvert un jeu initié par les organisateurs (jeu de mimes) dont le principe était assez complexe pour moi, mais il fallait s’y prêter car le but était de s’amuser un peu. Je me suis donc surpris en train d’imiter un gorille et un papillon ! Eeeh vraiment ! lol

* Grâce à cette belle journée, j’ai rencontré une jeune entrepreneure super dynamique, créatrice de la marque de vêtements Buterfly Clothes. Une marque que je kiffe grave déjà !

* Plus nous rencontrons dans notre quotidien des personnes sympathiques, plus nous sommes relaxes. Au cours de cette expérience, j’ai fait la rencontre de personnes plus sympathiques les unes que les autres au point où j’ai eu l’impression que l’équipe de Akpany Tour procédait par casting pour recruter ses participants. J’aimerais bien garder contact le plus longtemps possible avec certains.

La photo de Famille avant le Départ

* J’ai rencontré des jeunes ressortissants de Grand Lahou (précisément de Brafédon) très dynamiques, ambitieux et plein d’espoir, avec qui j’ai gardé le contact car je compte y retourner…

M.Z.


Allez au sara 2017, vous serez enjaillés*!

Si vous cherchez un endroit à Abidjan où vous ne pourrai pas du tout vous ennuyer, c’est bien le Salon ouest-africain de l’Agriculture et des Ressources Animales (SARA) qui se tient depuis le 17 novembre 2017 (Route de l’Aéroport Félix Houphouët Boigny) et dont la clôture est prévue pour dimanche prochain.

A sa 4ème édition, cet événement s’est positionné comme le salon de référence agricole, animale et forestière de l’Afrique sub-Saharienne, visant à promouvoir et développer toutes les richesses du secteur agricole ivoirien et partant, Ouest africain.

Que vous réserve le SARA ?

Mon récit relatif à cette première visite ne sera pas long. Je vais tout simplement  vous conduire, à l’aide des prises de vues effectuées, au cœur du Pôle Elevage qui a particulièrement retenu mon attention. Au fait, il y a des choses dans la vie, il faut voir pour croire et renforcer ta connaissance…Vous-mêmes voyez un peu…

Je commence par mon coup de cœur, ce taureau né à Bingerville, Abidjan. Il pèse 1600 kilogrammes

Appréciez les cornes de cette espèce de bœuf, originaire du Tchad

Ses cornes n’ont pas été gonflées par une quelconque méthode scientifique hein ! C’est naturel !

Bon, une race de grosse poule (Brahma), avec des plumes jusqu’aux pattes lol

Si on ne dit pas d’une poule qu’elle est velue, on peut dire qu’elle est « plumue » non ? lol

Coucou au pauvre dromadaire solitaire

C’est pas petits béliers !

Il est calé (le cochon) lol…Il a 4 ans et est de race « largewhite »

Mes Gars de Ouagadougou sont dans la place !

Même les autruches (les plus grands de tous les oiseaux actuels) sont présentes au SARA

Et le bonus…le manioc venu du Ghana…Comment le trouvez vous ? 

Et ce n’est pas tout ! Pas mal de surprises vous attendent au #SARA2017.

N’hésitez surtout pas à faire découvrir les merveilles du SARA à vos touts petits

Il s’agit là d’un excellent carrefour de découvertes, de rencontres et d’opportunités à ne manquer sous aucun prétexte ! D’ailleurs, je compte y retourner le week-end prochain, parce que l’un de mes Frangins m’a parlé du « Village SARA » où on peut manger les principaux mets africains, sur fond de ZOUGLOU* ( à partir de 16h). A très bientôt donc !

M.Z.


Enjailler* : Vient de l’anglais « enjoy » (apprécier) et de l’argot ivoirien avec comme définition « charmer » ou « s’amuser ».

ZOUGLOU* : Qui n’est plus à présenter…Ce que dit Wikipédia : Le zouglou est un genre musical populaire et urbain né en Côte d’Ivoire. Il relate les réalités sociales diverses vécues par la jeunesse ivoirienne et porte tantôt des messages humoristiques, tantôt des messages politiques, ou bien, plus souvent, délivre des conseils sur la vie.


Pourboire : On ne donne pas parce qu’il faut absolument en donner

« Les gens sont avares à *Babi ici hein, même monnaie 100f, il laisse pas… » ou encore, « Quand tu vois lui là, est ce qu’il peut donner pourboire à quelqu’un ? »… Qui n’a jamais entendu ces propos autour de lui, ou quel gérant/serveur dans un café, restaurant, buvette…ne s’est jamais surpris en train de murmurer de telles remarques ? Affaire de pourboire, parlons-en !

Comme le Blogueur Edouard Borie, ces interrogations taraudent parfois l’esprit de plus d’un : Faut-il ou non laisser un pourboire ? Suis-je vraiment obligé ? Si oui, combien ? Et puis au fait, pourquoi donne-t-on un pourboire ?

Mais d’où nous vient l’expression « pourboire » ?

Coutume aux origines britanniques, son premier but était de remercier un employé pour la qualité du service rendu. Côté anglo-saxon, ça donne « To Insure Promptness » (Tip), pour dire « comment s’assurer un service rapide et efficace de la part du serveur ? » Comme on le voit, il ne s’agit pas d’un geste automatique, encore moins d’une obligation. Il reflète plutôt le degré de satisfaction du client.

Malheureusement, ce réflexe parfois perçu à tort comme du snobisme risque de disparaître, tant certains restaurants et autres espaces similaires n’encouragent pas le client dans ce sens.

Au fait, qu’est ce qui peut empêcher un client de laisser un pourboire ?

Pour les personnes abonnées aux restaurants parce que n’ayant pas la possibilité de cuisiner elles-mêmes ce dont elles ont envie, manger ou même prendre un pot « dehors » est presqu’un fardeau quotidien.

Des gérants/serveurs dépourvus de toute marque d’attention

Parfois, je me demande si certains serveurs ont la pleine conscience des efforts consentis par le propriétaire pour créer son business. Pour eux, le client est loin d’être un roi. Ils sont eux-mêmes rois de leur domaine d’activité. Le client n’a qu’à se contenter de cette [triste] réalité. Pas la peine de s’attendre à un miracle…

La qualité du service, oublie ça ! De ton installation jusqu’à ton départ, toutes les étapes manquent de finesse. « Ta facture ? ça fait 2350F ! » On te balance ça au visage sans aucune formule esthétique. Sinon pour bien faire, c’est sur un petit morceau de feuille d’un cahier double ligne que le serveur vient [gaillardement] te la remettre.  Et gare à toi si tu n’as pas de monnaie…

On les reconnaît facilement… Assis à leur lieu de travail, à l’aise comme à la maison, il faut t’armer de patience et de sang froid pour ne pas gâcher le petit moment que tu auras à y passer. Parce qu’il peut arriver que tu attendes plus d’un quart d’heure avant qu’il y ait quelqu’un pour s’occuper de toi. Et comment ?… Si le calvaire ne se limitait qu’à ça, mais non !

Environnement insalubre

Mon premier réflexe avant de m’installer dans un espace que je ne maîtrise pas, c’est de vérifier l’état des toilettes et les conditions dans lesquelles les repas sont cuisinés (si possible) afin de m’assurer que je ne suis pas là pour prendre rendez-vous avec une maladie. Plusieurs fois, j’ai dû perdre l’appétit au moins toute une journée, rien qu’en voulant procéder à de telles vérifications. Chacun de nous a plus ou moins vécu ce genre d’expérience.

Enfin, je ne peux pas prétendre passer en revue ici, tout ce qui peut inciter un client à réclamer même la toute dernière pièce de sa monnaie, en se promettant de ne plus jamais revenir.

Il appartient donc aux propriétaires, gérants et serveurs de restaurants et autres, de traduire dans leurs comportements vis-à-vis du client, le sérieux que reflète parfois leur entreprise vue de façade, ou d’y mettre du sérieux en vue de multiplier leur chiffre d’affaire. Tout le monde y gagne ! … Et Heureusement qu’il existe des exceptions !

M.Z.


*Babi : Abidjan


Université Senghor d’Alexandrie : le « guide » du Senghorien

« Verba volant, scripta manent ». En français, « les paroles s’envolent, les écrits restent ». Cette citation latine nous montre combien de fois l’écriture nous permet de constituer une mémoire accessible à tous et pour tous. Pour matérialiser cela, j’ai pensé à faire un clin d’œil à la promotion entrante (2017-2019) de l’Université Senghor d’Alexandrie en Egypte. Vous trouverez à travers ce billet qui vous est dédié, et qui, ma foi, servira également aux prochaines promotions, de « feuille de route » (permettez-moi l’expression), ou du moins, de « guide », les astuces pour un séjour réussi au bord du Nil. Bien sûr, tout cela n’est pas exhaustif. Ce sont juste des pistes utiles, car une chose est sûre, vous ferez votre propre expérience et après, vos regards /convictions ne seront pas forcément similaires aux miens.

Comment organiser les préparatifs ?

Dès l’annonce des résultats définitifs, l’urgence consistera à vous réunir en vue de préparer ensemble le départ qui implique plusieurs démarches : le paiement des frais d’inscription pour les boursiers, et des frais de scolarité et de vie pour les non boursiers, établissement collectif des visas, du carnet international de vaccination à l’Institut National d’Hygiène Public de Treichville, réservation des billets d’avion… Sur ce point, j’ose croire que vous êtes sur la bonne voie, au regard de votre sens élevé de l’organisation. Mais ce n’est pas tout !

Selon vos spécialités respectives et le choix de vos thèmes de mémoire, si vous pensez à des structures/organisations ou personnes physiques basées ici en Côte d’Ivoire qui peuvent vous fournir des données y relatives, c’est le moment de les recueillir sur une clé USB avant le voyage. Parce qu’une fois loin du pays, ce n’est pas toujours évident d’avoir [immédiatement] la suite à un mail, peu importe l’urgence. Si vous voulez, renvoyez le même mail le nombre de fois que vous souhaitez, mais si le destinataire n’a pas le temps à ce moment là, il ne répondra pas. À moins que vous choisissiez d’effectuer votre stage en Côte d’Ivoire pour pouvoir récupérer les documents souhaités une fois sur place. Dans tous les cas, un tel voyage ne se prépare pas à quelques jours de l’embarquement.

Après environ 9 heures de vol, les premiers pas en Egypte, au « Cairo airport »

Une fois les formalités d’arrivée terminées, les premiers contacts entre Senghoriens* se feront à cet endroit qui est l’un des premiers plus grands aéroports du continent. Vous aurez donc l’occasion de rencontrer les promotions issues d’autres pays de l’Afrique francophone. Le tissu familial Senghor va se tisser au fil de ces premiers échanges, en attendant la navette qui vous conduira à Alexandrie.

Vous avez tout de suite besoin d’une carte sim ? Normal ! C’est le premier réflexe de toute personne qui arrive fraîchement dans un pays étranger : se connecter au réseau et donner de ses nouvelles. Si vos ressources financières sont limitées, je vous suggère de patienter et de l’acheter hors de l’aéroport. Vous aurez la chance de l’avoir à un coût un peu plus réduit. Les principales compagnies de téléphonie mobile en Egypte sont Vodafone, Etisalat et Mobinil. Vous aurez le choix entre ces trois.

L’installation à Alexandrie, pas forcément « du tac au tac »

C’est l’une des étapes où il faut avoir le moral, le sens de la patience, voire de l’endurance. Trouver un appartement qui corresponde exactement à vos exigences n’est pas toujours une entreprise aisée. Alors c’est le moment de choisir le juste milieu entre exigences et adaptation. Toutefois, s’assurer que l’appartement dispose de tous les équipements nécessaires, et surtout vérifier l’état dans lequel ils sont.

De Mo’Men à Asafra, en passant par Khaled Ben Walid, pour ne citer que ces quartiers, des appartements vous seront proposés par les bailleurs, sous la supervision du service en charge de l’hébergement de l’Université. C’est aussi là le moment de manifester votre solidarité les uns envers les autres, sans distinction de nationalité, car la fatigue sera au programme, avec les bagages (valises et autres…) à faire descendre et monter dans les différents immeubles. La possibilité vous est offerte d’opter pour un appartement de 4 pièces (3 chambres salon), repartis entre trois auditeurs*, ou 3 pièces (2 chambres salon), repartis entre deux auditeurs. Les personnes qui le désirent et en ont les moyens peuvent choisir de vivre seul(e)s.

La vie étudiante à Senghor : deux cas

Soit tu la mènes avec une dose de « goumin* », soit tu t’en éloignes le mieux possible. Si tu décides de faire entrer le chagrin dans ta vie senghorienne, c’est très simple : il peut être endogène ou exogène. J’appelle ici « goumin endogène », celui que l’on contracte à Senghor même [par exemple, des couples amoureux qui se forment sur place, pendant la vie étudiante], et qui a été le fruit d’un « positionnement* » mal ficelé. Et le « goumin exogène », c’est celui qui retient encore toutes vos pensées vers l’être cher resté au pays, malgré les milliers de kilomètres qui vous séparent désormais. Les initiés comprendront… 😉

Peu importe votre état psychologique, restez fixés sur l’essentiel, l’objet de votre présence au sein de cette prestigieuse Université. Réfléchir sur la bonne formulation de votre sujet de mémoire, penser à trouver un encadreur,  rechercher au jour le jour les structures d’accueil pour le stage professionnel (qui débutera normalement le début du mois de mai de l’année suivante : 2018), telles doivent être les principales articulations de la vie académique à Senghor. Sans oublier que plus l’auditeur se mettra vite à rédiger son Mémoire, moins, il sera stressé vers la fin des deux années.

Si pour le Poète français Charles Baudelaire, « le temps mange la vie », le Senghorien dirait qu’ « à l’Université Senghor d’Alexandrie, le temps mange le séjour » – tellement le programme est extrêmement chargé. Entre les heures de cours et  les évaluations, vous n’aurez bien souvent que les soirées pour vous imprégner du quotidien de cette chaleureuse population égyptienne. En outre, votre esprit de créativité vous sera d’une grande utilité quant à l’animation de la vie étudiante.

Pour ce qui est des repas, oubliez les mets que vous avez l’habitude de manger. Ivoirien, oublie le « Garba », Camerounais, oublie le « N’Dolé », Burkinabè, oublie le « Benga » ! Pensez adaptation ! Acceptez et conformez vous à la culture de l’autre, marque de tolérance. Ne vous en faites surtout pas ! Vous allez aimer la plupart des repas.  Cependant, attention la forme !

Selon les résultats d’une récente étude menée dans 195 pays et publiée dans The New England journal of Medecine, l’Egypte est le pays où  le taux d’obésité est le plus élevé au monde : 35% de la population adulte est obèse. Au total, 80% de la population est atteinte de surpoids ou d’obésité. Donc…

A Senghor, la vie ne doit pas se limiter entre les différents paliers propres à chaque Département.

Découvrez la riche culture égyptienne, fréquentez les institutions francophones !

S’il y a des institutions grâce auxquelles vous ne risquez pas de connaître l’ennui en Egypte, c’est entre autres, le Centre d’Activités francophones de la Bibliotheca Alexandrina et l’Institut français d’Egypte à Alexandrie. Elles organisent régulièrement des activités auxquelles l’Université est parfois associée. Ces moments seront l’occasion pour vous d’apprendre davantage sur la culture égyptienne et partant, d’allier à votre connaissance académique, une connaissance culturelle.

Pour ceux qui se divertissent par le shopping, vous avez Carrefour (PLAYCE Egypte) et le supermarché Fathallah où vous pourrez faire vos provisions.

Je l’avais déjà annoncé, ces pistes n’ont pas la vocation d’être exhaustives. Je sais que par vous, j’apprendrai un peu plus de ce beau pays. Félicitations et bon séjour en Egypte !


*Senghoriens : Personnes admises au sein de l’Université Senghor d’Alexandrie en Egypte ou, ayant étudié dans cette Université

*Auditeur : L’Université Senghor d’Alexandrie appelle ses étudiant « auditeurs », car les formations sont destinées en général à de jeunes cadres africains, déjà dotés d’une expérience professionnelle

*goumin : Argot ivoirien qui renvoie généralement au chagrin d’amour

*Positionnement : Une expression utilisée par les Senghoriens pour désigner l’action de se mettre en relation avec un/une Senghorien(ne)

M.Z.


15 ans de la CPI : 15 questions à Fadi El Abdallah, son porte-parole

À la Conférence de Rome de 1998, marquant l’avènement du Traité fondateur de la Cour pénale internationale (CPI), les Déclarations les plus significatives qui furent faites au sujet de cette institution judiciaire très innovante émanaient de l’Afrique. Sans le soutien de nombreux pays africains, le Statut de Rome n’aurait peut-être jamais été adopté. En effet, l’Afrique est la région la plus largement représentée parmi les membres de la Cour (avec 34 États parties). Cette confiance et ce soutien ne viennent pas seulement des gouvernements mais aussi de la société civile de ces pays.

Quatre ans plus tard, le 1er juillet 2002, après sa ratification par 60 États membres dont le premier fut le Sénégal, le Statut de Rome entre en vigueur. Fort malheureusement, il n’aura pas fallu attendre longtemps pour que l’on assiste à une véritable levée de boucliers à l’encontre de la Cour dont la vocation est pourtant salutaire : juridiction internationale permanente qui vise à lutter contre l’impunité en poursuivant les crimes les plus graves commis sur le territoire des États membres ou par leurs ressortissants – sans tenir compte de la qualité officielle ou non, du  suspect (article 27 du Statut de Rome). Ce qui donne la possibilité à la CPI de poursuivre même un Président en exercice.

De 2002 à 2017, qu’est ce qui n’a pas marché ?

Je ne veux pas croire que cette disposition soit l’une des raisons de ce désamour entre la CPI et la plupart des États africains, surtout ceux qui ont librement signé et ratifié le texte fondateur, manifestant ainsi leur engagement à être lié par celui ci.

Contre vents et marrées, le Bureau du Procureur Fatou Bensouda reste inébranlable. Serein, il poursuit son combat en faveur des victimes des nombreuses crises que connaissent nos États. Entraînant des crimes qui choquent la conscience de l’humanité.

Aujourd’hui, la Cour a 15 ans. Mais jusque là, elle reste méconnue, voire inconnue pour certains qui lui font un procès…A tort, ou à raison ? Pour ces personnes là, le Chef de l’Unité des Affaire publiques, Porte-parole de la CPI, Monsieur Fadi El Abdallah a accepté de répondre à mes questions. 15 questions qui pour moi, taraudent (parfois) l’esprit de plus d’un.

Du fonctionnement de la Cour à son vœu le plus cher à ce jour, en passant par la situation en Côte d’Ivoire, cette interview, ma foi, apportera certainement un petit plus à votre regard sur cette juridiction. Et je souhaite que ce plus vous permette de mesurer son importance pour l’humanité, de lui faire confiance et de la soutenir.

Quelles sont les premières affaires de la CPI et ses premières décisions rendues depuis sa création ?

24 affaires ont été ouvertes pour 39 individus. Il y a eu neuf condamnations et un acquittement. Six suspects sont détenus par la Cour. Six affaires sont au stade du procès, deux en phase d’appel et trois en phase de réparations. 14 suspects sont encore en fuite, les mandats d’arrêt à leur encontre n’ayant pas encore été exécutés.

Quel est le budget de la CPI pour l’an 2017 ?

Le Budget-programme de la CPI pour 2017 est de 141.6 million d’euros. [ soit environ 93 milliards de FCFA – NDLR ]

Comment son fonctionnement est-il financé ?

La Cour est financée par les contributions des États parties, 124 actuellement, qui contribuent chacun à la hauteur de leurs ressources, notamment la hauteur de leur PIB et leur population.

Quels sont les principaux contributeurs ?

Le plus grand contributeur au budget de la CPI est le Japon, suivi par l’Allemagne.

Son niveau de financement a-t-il évolué depuis sa création ?

Le budget de la Cour a logiquement augmenté à mesure que les activités de la Cour ont augmenté, tout particulièrement au début de ses activés et pendant toute la phase de mise en place logistique de l’institution. Il est cependant plus stable ces dernières années. Le budget 2017 a augmenté de 3.6% par rapport à celui de 2016 par exemple.

Existe-il des États membres qui ne sont pas à jour de leurs cotisations ? Si oui, quelles pourraient en être les raisons ? Le Statut de Rome dispose-il de moyens de pression à cet effet ?

Les contributions des États parties en temps opportun sont importantes pour la stabilité financière de la Cour et ses opérations.

Selon l’article 112 du Statut de Rome, un État partie qui est en retard dans le versement de ses contributions financières perdra son droit de vote à l’Assemblée des États parties (AEP)… l’Assemblée peut néanmoins permettre à cet État de voter s’il est convaincu que son défaut de paiement est dû à des conditions indépendantes de sa volonté.

L’AEP a également créé un fonds de réserve pour permettre à la Cour de gérer toute augmentation imprévue de la charge de travail en cours d’année, par exemple, l’ouverture d’une nouvelle enquête.

Quels sont les rapports de la CPI avec les autorités ivoiriennes qui jusque là, n’ont pas transféré l’ex première dame Simone Gbagbo ? La Cour espère-t-elle un jour recevoir cette accusée ?

La Côte d’Ivoire a d’une façon constante coopéré avec la CPI, y compris pour la remise de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé à la Cour, et pour les activités d’enquêtes et autres demandes en lien avec les procédures en cours. Nous espérons que les autorités ivoiriennes continueront cette coopération, y compris en ce qui concerne les demandes de remise de suspects à la Cour, selon le cadre juridique établi par le Statut de Rome. Le mandat d’arrêt délivré par les juges de la CPI en février 2012 à l’encontre de Mme Gbagbo est encore en cours, et la Côte d’Ivoire demeure dans l’obligation de remettre cette dernière à la Cour. Les juges de la CPI avaient rejeté l’exception d’irrecevabilité soulevée par les autorités ivoiriennes qui ne pourraient la soulever une seconde fois qu’avec l’autorisation des juges.

Existe-il encore des mandats d’arrêts sous scellés en ce qui concerne la Côte d’Ivoire ?

La Cour a émis 3 mandats d’arrêts publics à ce jour.

Le bureau du procureur de la CPI poursuit ses enquêtes de façon impartiale sur tous les crimes commis en particulier lors des violences post-électorales entre novembre 2010 et avril/mai 2011, quels que soient les auteurs potentiels et leurs affiliations.

La Côte d’Ivoire paye-t-elle ses cotisations ? Quel est le montant ?

Oui, la Côte d’Ivoire paye une contribution au budget de la CPI. Sa contribution en 2016 s’élevait à 20 898 euros [ Soit environ 14 millions de francs CFA – NDLR ].

Après 15 ans d’existence, quelle stratégie compte adopter la CPI en vue de [re]gagner la confiance de la plupart des États africains ?

Les États parties africains ont joué un rôle important dans la création de la CPI et plus généralement en vue de renforcer les mécanismes de responsabilisation et de lutte contre l’impunité pour les crimes graves. Ce sont des objectifs partagés. Chaque État a le droit souverain de décider de rejoindre ou non la CPI et de rester, ou non, partie au Statut de Rome. Néanmoins, le soutien et l’adhésion de tous les États sont essentiels pour pouvoir traduire en justice les auteurs de crimes et protéger les victimes dans le monde entier.

Quel pourrait être son message en vue de rassurer l’Union Africaine qui œuvre pour un retrait collectif des États africains ?

La CPI a entamé un dialogue soutenu avec les États et appelé à une plus grande coopération pour renforcer conjointement le système de justice pénale internationale.

Pourquoi les procédures sont-elles si longues ?

La CPI est une institution judiciaire très innovante où tous les participants sont confrontés à une diversité de nouveaux défis matériels et procéduraux, alors que les procédures ont lieu souvent loin des lieux des crimes. Les crimes poursuivis par la CPI sont de nature spécifique et bien souvent il s’agit de crimes de masse qui nécessitent un nombre de preuves très important. Les procédures sont complexes et il existe de nombreuses questions qui doivent être résolues dans les coulisses au cours d’une affaire. Il est aussi important de toujours voir l’accélération des procédures à travers le prisme des droits de la Défense, car un procès plus rapide doit cependant pouvoir assurer l’équité de la procédure.

Les priorités de la présidence de la CPI sont justement d’améliorer l’efficacité des procédures et tous les organes de la Cour participent activement à des réformes importantes vers cet objectif. Au cours des derniers mois notamment, les juges ont entrepris des efforts collectifs sans précédent pour accélérer le processus pénal en adoptant des meilleures pratiques et en révisant les méthodes de travail. Ces efforts ont déjà donné des résultats très positifs et visibles.

À quand la fin du procès Laurent Gbago et Blé Goudé ?

Il n’y a pas de date exacte fixée par les juges pour la fin du procès. Une quarantaine de témoins ont comparu pour l’accusation et après que l’accusation ait présenté son affaire devant les juges, ce sera au tour de la défense d’appeler ses témoins. À la fin de cela, les juges entreront en délibération pour le prononcé du jugement. Ce processus peut prendre plusieurs mois.

À quand l’élection du prochain procureur ?

Fatou Bensouda a été élue le 12 décembre 2011 et a assumé ses fonctions de procureur le 15 juin 2012 pour un mandat de 9 ans. Son mandat se terminera donc en juin 2021.

Quel est le vœu le plus cher de la CPI à l’occasion de son 15ème anniversaire ?

Les quinze dernières années ont montré que la justice pénale internationale fonctionne, et qu’elle est vraiment nécessaire. La CPI a prouvé de façon pratique qu’elle était capable de poursuivre, par le biais d’un processus judiciaire équitable, les auteurs des crimes les plus graves tels que l’utilisation d’enfants soldats, les attaques armées contre les populations civiles, la violence sexuelle en période de conflit et la destruction de patrimoine culturel. La CPI soutient les droits de la défense tout en s’adressant aux victimes et en veillant à ce qu’elles soient effectivement représentées.

Le 15ème anniversaire de sa mise en marche est l’occasion pour la Cour d’inciter la communauté mondiale à redoubler d’efforts pour la soutenir.

La Cour a besoin d’un appui suffisant et concret pour enquêter et poursuivre. La Cour dépend de la coopération pour recueillir des éléments de preuve, arrêter ses suspects, protéger ses témoins et faire appliquer ses peines.

La Cour a aussi besoin du soutien universel de tous les États pour pouvoir traduire en justice les auteurs de crimes et protéger les victimes dans le monde entier.

Propos recueillis par MZ

Joyeux anniversaire à la Cour !

PS : La CPI lance la campagne #Avoir15ans marquant son 15ème anniversaire. Pour participer, cliquez ici.