Réserve Naturelle de Dahliafleur, la dernière née des Réserves Naturelles
Comme la plupart de mon temps libre, le week end écoulé, j’étais à la découverte d’un nouveau site écologique. Cette fois-ci, avec une Amie accompagnée de ses Neveux à qui elle voulait offrir une balade pour les vacances. Après quelques hésitations, notre choix a été vite fait : La Réserve Naturelle de Dahliafleur, dont nous voyons toujours le panneau lorsque nous empruntons la voie qui mène à Bingerville (au feu tricolore du « Nouveau Goudron »).

Ayant plusieurs fois visité le parc national du Banco, pourquoi ne pas changer un peu ?
En route pour la Réserve Naturelle de Dahliafleur
Après une trentaine de minutes de route, nous sommes au cœur de la Réserve, où nous sommes très bien accueillis par de sympathiques et professionnels Agents de l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR).

L’un d’eux, visiblement le Chef Secteur, avec un air interrogateur, avança vers nous, accompagné d’un Commando forestier. « Bonjour Chef, désolé de vous déranger. Nous sommes là pour visiter le site. Est-ce possible ? Si oui, quelles en sont les conditions ? »
Notre premier interlocuteur nous assure qu’il n’y avait aucun problème à visiter la Réserve, avant de nous indiquer les conditions à remplir.

Peu avant de suivre l’Agent mis à notre disposition pour la randonnée pédestre, s’approchant de nous, le Chef Secteur lança à notre endroit : « Vous venez de quel pays ? » – « Nous sommes Ivoiriens et nous vivons ici en Côte d’Ivoire. », avons-nous répondu. Curieux de savoir la motivation de sa question, il nous confie que très rares sont les Ivoiriens qui s’intéressent à de tels endroits. « La plupart de nos visiteurs sont des Européens, notamment des Allemands », précise-t-il.
Dahliafleur, une Réserve frappée par la crise sociopolitique de 2002

D’une superficie de 175 hectares, La Réserve Naturelle de Dahliafleur est un domaine public confié à l’Italien Barbeta, sur la base d’un accord tacite entre lui et Feu Félix Houphouët Boigny, en vue de gérer ledit espace pour la reproduction de fleurs. Selon cet accord, si pour des raisons quelconques, Barbeta n’arrivait plus à poursuivre son activité, le site devait revenir dans le patrimoine de l’Etat.

C’est ainsi qu’en 2001, après la mort de celui-ci, l’Etat récupère le domaine d’utilité publique de Dahliafleur dans son patrimoine.
Aujourd’hui, avec 148 hectares, la gestion de la Réserve Naturelle de Dahliafleur a été confiée à l’OIPR par Décret N° 2013-127 du 20 février 2013, faisant d’elle, la dernière née des Réserves Naturelles gérées par cette structure du Ministère en charge de l’Environnement.

De sa mise en valeur par Barbeta à la date de l’implication de l’OIPR, quelques superficies ont sautées, sûrement sous l’effet de l’urbanisation.
Dahliafleur, un paysage riche de sa biodiversité et attrayant
Du nord au sud, elle est séparée par la haute tension de la Compagnie Ivoirienne d’Electricité (CIE), qui part d’Abidjan à Bingerville, et constitue l’une des principales servitudes de la Réserve.
Nous avons comme aménagements, la piste principale, faite en tunnel de Bambous, ensuite la piste pédestre, ornée de fleurs. Après quelques kilomètres de marche, les visiteurs peuvent apercevoir en bordure d’une mare, des oiseaux migrateurs. Une façade lagunaire splendide qui fait l’objet de sollicitations pour des pique-niques.

La végétation de Dahliafleur est semblable à celle de la Forêt du Banco. A savoir une forêt dense sempervirente et une forêt subéquatoriale, avec des arbres qui peuvent avoir 30 à 35 mètres de hauteur, voire 50 mètres par endroits. On y trouve les essences telles que le Dabéma, les fromagers, pour ne citer que ces deux, sans oublier ses énormes lianes.
Au niveau des plantes horticoles, il y a le palmier royal, plusieurs espèces de Bambous (des bambous dont les diamètres sont importants et des bambous ordinaires).

Au niveau des animaux, en plus des civettes et gazelles, l’on note la présence de crocodiles, varans, et bien d’autres reptiles.
Dahliafleur, un autre poumon vert de la ville d’Abidjan, à côté de la Forêt du Banco
Le rôle de cette forêt en pleine ville d’Abidjan, entourée des opérations immobilières consiste à permettre à toute la population de cet environnement de non seulement s’égayer, mais aussi et surtout, de préserver leur santé.
Captant le dioxyde de carbone émanant des véhicules et de la décharge d’Akouedo située à un kilomètre à vol d’oiseaux du site, Dahliafleur procure beaucoup d’oxygène à la population environnante. Ce qui limite les maladies respiratoires.
Ce site protège des érosions, le village Abatta Carrière qui est pratiquement vers la lagune.
« Si cette forêt là n’existait pas, Abatta aurait disparue… », Prévient le Colonel Zirignon Michel, Chef Secteur.

Aujourd’hui, avec la gestion de l’OIPR, plusieurs projets allant dans le sens du renforcement de l’aménagement de Dahliafleur sont en cours. En attendant, vous y êtes invités dans le cadre d’activités de divertissement, des visites guidées d’éducation environnementale et pour les célébrations de mariages, baptêmes, etc.
Ensemble, œuvrons pour la promotion et la valorisation de notre riche patrimoine écologique.
PS : Merci au Colonel Zirignon Michel, Chef Secteur de la Réserve Naturelle de Dahliafleur, de nous avoir permis de recueillir ces précieuses informations.
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