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L’université Senghor d’Alexandrie, en Egypte, une expérience à vivre

La vie que nous menons n’est rien d’autre qu’une suite d’expériences. Soit bonnes, soit mauvaises. Le plus important étant d’en tirer des leçons pour l’avenir et pour une meilleure construction de notre personnalité. Garder par-devers moi cette expérience serait faire preuve de méchanceté intellectuelle, d’un égoïsme scientifique. J’ai donc décidé de la partager avec vous.  Il s’agit d’un bref regard sur mes deux années passées au sein de l’université Senghor d’Alexandrie, en Egypte.  Créée en 1989, c’est une Université de langue française reconnue d’utilité publique internationale et opérateur direct des Sommets de la Francophonie. Elle offre depuis maintenant plus de 20 ans, des formations pluridisciplinaires et pluri-thématiques consacrées au développement durable dans un contexte de mondialisation.

Le début d’une aventure

Moi, aux pieds des pyramides au Caire, en décembre 2013, crédit photo : Bahi Vincent

Janvier 2013. J’étais très loin d’imaginer un séjour sur cette terre, qui abrite les pyramides ainsi que bien d’autres merveilles touristiques – encore plongé dans mes activités de promotion et de protection des droits humains. Jusque-là, le seul lien que je faisais avec l’Egypte, lorsqu’il m’arrivait d’y penser, c’était une partie de ma leçon, d’école primaire, que je récitais par cœur à l’époque avec toute mon énergie d’enfance : « L’écriture est née en Egypte. », « L’écriture est née en Egypte. », « L’écriture est née en Egypte. » Conscient de ce qu’un éventuel oubli pourrait me coûter, il fallait cette pression sur ma mémoire encore un peu plus vierge.

Ainsi, au cours d’un déjeuner dans l’un des quartiers résidentiels d’Abidjan, mon hôte me fit cette recommandation : « Il y a l’Université Senghor, en Egypte, qui offre des bourses. Va sur leur site, ça pourrait t’intéresser. » Je n’avais jamais entendu parler de cette institution académique mais ma curiosité m’a incité à visiter le site internet en question une fois rentré chez moi. C’était vraiment intéressant comme opportunité. Comme à mon habitude, j’ai décidé de partager le lien à mes contacts avant de soumettre ma candidature pour le Département Environnement, « spécialité Gestion de l’Environnement ». Juriste en droit international, mon intérêt pour les problématiques environnementales s’est renforcé après un cours de 40 heures en droit de l’Environnement suivi en Licence publique, dans une Université privée  à Abidjan.

18 mars 2013, après pratiquement deux mois d’attente, j’avais même fini par oublier ce projet en Egypte. Curieusement, ce jour là je n’avais pas reçu de mails importants. Alors que je consultais la rubrique spam dans mes boîtes professionnelle (celle de l’organisation que je dirigeais) et personnelle, mon attention a été attirée par un courriel que j’avais pris pour un pourriel bon à écraser rapidement. Lorsque j’ai avancé le curseur de la souris, j’ai été un peu plus rassuré en voyant à la fin de l’adresse ( @usenghor-francophonie.org ). C’est à ce moment que j’ai foncé à la découverte du mail. Avec  un sourire empreint de sérénité, j’ai lu : « Bonjour, J’ai le plaisir de vous informer que vous avez été admis (e) à passer l’épreuve écrite du concours de recrutement de la 14ème promotion de l’Université Senghor d’Alexandrie. ». Une étape importante de cette aventure venait de prendre forme, celle de la sélection de ma candidature au vu de mes dossiers. J’intensifiais désormais les préparatifs afin d’avoir une connaissance plus nette des différents problèmes et défis environnementaux auxquels fait face la Côte d’Ivoire et l’Afrique – ce, jusqu’au 9 avril, date indiquée pour les épreuves écrites. Après deux heures de réflexion et de rédaction, j’ai quitté la salle de composition avec beaucoup plus d’espoir. Ma vie poursuivait son cours normal, juste un peu partagée entre mes activités quotidiennes de militant des droits de l’Homme et l’attente des résultats de plusieurs formations auxquelles j’avais postulé. Le 23 mai, les choses devenaient de plus en plus sérieuses à la lecture du deuxième mail venant de ce visiblement sympathique expéditeur : « Mesdames, Messieurs, J’ai le plaisir de vous informer que vous avez été admis (e) à passer l’épreuve orale, dernière étape du concours de recrutement de la 14ème promotion de l’Université Senghor… »

La dernière étape dont il est fait mention dans ce mail n’en était pas vraiment une, puisqu’ayant été définitivement admis après l’entretien oral, une toute dernière étape encore plus fatidique restait à franchir…celle du test de dépistage du VIH SIDA. Le principe en la matière : les candidats déclarés séropositifs sont systématiquement rapatriés de l’Egypte avant même de profiter de la formation. [Un peu difficile à comprendre mais bon, c’est la règle.] Il s’avérait donc nécessaire de prendre les dispositions idoines à cet effet pour éviter des surprises désagréables une fois dans cette prestigieuse Université. En ce qui me concerne, j’étais quand même tranquille. Seulement, en pensant aux différents salons de coiffure par lesquels ma tête est passée et à tous les risques présents sur certains objets que nous manipulons souvent, j’étais un peu inquiet. Il m’arrivait même souvent de me dire intérieurement : « Bon, si c’est comme ça leur affaire là moi je laisse tomber hein ! » Pourtant, je venais de me faire dépister il y avait à peine deux mois (c’est un exercice auquel je me soumets régulièrement, avec une peur renouvelée bien évidemment). Une fois encore, tout se passe bien.

A la découverte de l’Université Senghor d’Alexandrie

Le bâtiment de l'Université Senghor d'Alexandrie en arrière plan, crédit photo : Google images
Le bâtiment de l’Université Senghor d’Alexandrie en arrière plan, crédit photo : Google images

Toute l’administration de l’Université occupe 10 étages d’un immeuble imposant situé en plein cœur de « Mancheya », une rue bien animée, abritant plusieurs commerçants. C’est un bâtiment qui se distingue de la plupart des immeubles d’Alexandrie par son architecture. Rapidement, les premiers contacts, les premières affinités, les premiers positionnements ont commencé à se faire entre les 23 nationalités qui composent la promotion 2013-2015 dont je faisais désormais partie. Cela a été une expérience inégalée d’intégration, sous toutes ses formes, dans un environnement si restreint, marqué par une convivialité et une complicité. A l’Université Senghor d’Alexandrie, c’est une bonne partie de l’Afrique qui se rencontre, qui se découvre. C’est aussi l’Haïti qui rejoint de ce pas l’Afrique pour renforcer cette unité autour de la langue française et des valeurs de solidarité, de démocratie et de diversité chères à la Francophonie. Nous étions encore plus fiers de représenter nos Etats respectifs à ce niveau lorsque, au cours de la rentrée inaugurale, le Recteur, le Professeur Albert LOURDE, s’adressant à l’assemblée, confie que sur les 3.500 candidats au départ, nous sommes 120 boursiers a être retenus pour ces deux années. Je faisais partie de ces 120 privilégiés et j’avoue que les autres n’ont pas démérité.

Au delà de la formation académique de haute qualité, l’expérience de l’Université Senghor contribue de manière remarquable à une formation humaine et culturelle à travers un dialogue des cultures. La dynamique d’intégration au sein de ce peuple égyptien sympathique, accueillant et généreux a été propulsée par des institutions francophones de renommée telles que le Centre d’Activités francophone (CAF) de la Bibliotheca Alexandrina, l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) et l’Institut français d’Alexandrie, pour ne citer que celles là. Leurs activités, plus enrichissantes les unes que les autres, ont constituées un pont de rencontre entre plusieurs Egyptiens francophones et moi. En clair, ce séjour au bord du Nil m’a beaucoup apporté : mon master en Développement « spécialité Gestion de l’Environnement », la connaissance de nouveaux concepts tes que la « Senghorine » et la « Mémorine » (les initié(e)s me comprendront), en passant par l’obtention de plusieurs prix dans différents concours organisés dans le cadre des activités de la Francophonie. J’oubliais, la plateforme dénommée « Outlook » m’a également beaucoup marqué ! (lol)

La cérémonie de remise des parchemins, le moment tant attendu

Avec mes Ami(e)s de la 14 eme promotion lors de la cérémonie de remise des diplômes, crédit photo : Dr Aboh Hugues Kouadio
Avec mes Ami(e)s de la 14 ème promotion, lors de la cérémonie de remise des diplômes, crédit photo : Dr Aboh Hugues Kouadio

Si vous voulez, il s’agit là du couronnement de mon séjour en Egypte puisque c’est bien cela qui justifiait ma présence dans cette partie du monde arabe. Comme un seul homme, mes ami(e)s de promotion et moi étions tous mobilisés en cette journée hautement solennelle pour recevoir le fruit de ces deux années de durs labeurs, de sacrifice et de privations qui en valaient la peine. Je me souviens encore, comme si c’était hier, de cette après-midi du 7 mai 2015 marquée surtout par les précieux conseils du Professeur Bertrand MBATCHI, Secrétaire général du Conseil Africain et Malgache de l’Enseignement Supérieur (CAMES). Au cours de son adresse faite à l’endroit des premiers responsables de l’Université, il a affirmé que « la délivrance des diplômes est un indicateur de la qualité d’une formation académique. »

Moi, lors de la cérémonie de remise des diplômes, de ma gauche vers ma droite, le Professeur Hassan-Nadir Kheirallah, Président de ladite Université; le Professeur Albert Lourde, Recteur et le Docteur Martin Yelkouni, Directeur du Département Environnement dont je suis issu, crédit photo : Yaya Sinayoko
Moi, lors de la cérémonie de remise des diplômes, de ma gauche vers ma droite, le Professeur Hassan-Nadir Kheirallah, Président de ladite Université; le Professeur Albert Lourde, Recteur et le Docteur Martin Yelkouni, Directeur du Département Environnement dont je suis issu, crédit photo : Yaya Sinayoko

Quant aux récipiendaires que nous représentions, il a souligné le fait qu’une partie de la crédibilité de notre parchemin repose sur notre capacité à rayonner dans la société. En vue de mieux étayer ses propos, il a évoqué plusieurs auteurs et leaders, dont Abraham Lincoln, qui mettait en garde en ces termes : « Si vous pensez que l’éducation coûte cher, essayez l’ignorance. » – avant de mettre un terme à son intervention par cette recommandation : « Soyez des modèles car, aujourd’hui, l’Afrique a besoin de cadres dynamiques, engagés, solidaires, ayant l’esprit d’initiative et de tolérance. Participez au mieux à la construction d’une société économiquement prospère. » Fort de ces conseils, j’ai pris la résolution de regagner la Côte d’Ivoire avec dans mes valises des idées novatrices visant à contribuer au développement économique du pays. En attendant d’investir véritablement le terrain, à la recherche d’opportunités professionnelles, après quelques jours de méditation et de réflexion, je passe le clair de mon temps au « Laboratoire » où je prépare des solutions innovantes en faveur de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique.

M.Z.


Paix et Justice 2015 : Ma paix, Ta paix

En 2015, la Cour Internationale de Justice (CIJ) et les Nations Unies vont célébrer leur 70ème anniversaire. Aujourd’hui dans un monde de plus en plus indépendant, la gouvernance mondiale est devenue plus importante que jamais. Les conflits régionaux peuvent potentiellement affecter les économies et les sociétés de l’autre côté du globe. Si nous voulons créer un monde meilleur où il fait beau vivre, la justice et la paix sont primordiales pour nous tous.

Après un projet hautement réussi en 2014, le projet paix et justice, une initiative du Ministère néerlandais des Affaires étrangères, et la ville de La Haye – la ville de la Haye et le Mouvement Caricaturiste sont à nouveau de concert pour créer un débat mondial sur la paix et la justice qui va impliquer les caricaturistes et les étudiants du monde entier.

Quelques participants au Projet Paix et Justice à l'entrée du Palais de la Paix, à la Haye, novembre 2014, crédit photo : Maxence Peniguet
Quelques participants au Projet Paix et Justice à l’entrée du Palais de la Paix, à la Haye, novembre 2014, crédit photo : Maxence Peniguet

Pour cette année 2015, nous avons choisi le thème Ma paix, Ta paix pour refléter la façon dont nous dépendons tous les uns des autres dans le souci de créer une paix durable. Nous devons comprendre la perspective de chacun pour construire cette paix. Dans ce large thème, le projet sera focalisé sur les femmes et la paix, la paix et la sécurité et la résolution pacifique des conflits.

Les ambassades du monde entier y participeront. Les ambassadeurs se joindront à des dessinateurs en vue d’animer des conférences dans les écoles et les Universités dans plusieurs pays. Les caricaturistes montreront l’importance de leur travail et les ambassadeurs parleront de la pertinence de la justice et la paix. Après la conférence donnée par les hôtes, les étudiants auront à faire des travaux pratiques. Il leur sera demandé de fournir des idées sur les solutions locales pouvant contribuer à la justice internationale. Ainsi, les étudiants pourront soumettre leurs idées sous forme de tweets, des croquis, des commentaires et des photos, et nos dessinateurs vont les transformer en dessins animés professionnels.

À la fin du projet, les meilleurs dessins animés seront sélectionnés par un jury international. Ceux-ci seront affichés au Palais de la Paix à La Haye, lors de la célébration de la Journée Mondiale de la Paix dans la semaine du 21 Septembre 2015.

Si vous voulez en savoir plus sur ce projet, ou si vous êtes intéressés à participer, veuillez contacter Magloire Zoro via zoromag1@yahoo.fr .

Comment participer à la salle de rédaction du projet Paix et Justice

Partagez vos pensées sur la paix et la justice dans la salle de rédaction du projet « project newsroom », et les dessinateurs professionnels venus de tous les coins du monde en feront des dessins animés. Vous pouvez envoyer une photo ou un croquis, un commentaire ou un tweet. Voici comment participer :

  • Via le Mouvement Caricaturiste

 Allez ici et connectez-vous avec le compte du projet, nom d’utilisateur : PeaceJustice et le mot de passe : mypeaceyourpeace.

Ensuite, allez à cette page pour mettre votre idée. Sélectionnez « Paix et Justice 2015: Ma paix, ta paix » comme « subroom » (sous-rubrique). Votre emplacement apparaîtra ici.

Alternativement, vous pouvez créer votre propre compte pour planter une idée. Pour le faire, allez sur cette page afin de configurer votre compte: Cela a l’avantage supplémentaire que vous recevrez des notifications et des commentaires sur votre idée par email.

  • Via Facebook

 Allez à www.facebook.com/CartoonMovement.

Faites-nous savoir votre idée, soit en écrivant un message ou commentaire, ou en téléchargeant un croquis ou des photos.

  • Via Twitter

 Tweetez votre idée de la justice et de la paix, avec le hashtag #PeaceJustice. Votre tweet apparaîtra dans la salle de rédaction du projet sur la circulation de bandes dessinées, et sera vu par notre réseau de dessinateurs.

Ensemble, œuvrons pour une paix durable dans le monde. Bonne participation à toutes et à tous !

Equipe du Projet Paix et Justice

Traduit de l’anglais par Abel Nsabimana


Ma CAN 2015 depuis l’Egypte

Après la défaite en phase finale face à l’Egypte en 2006 et la Zambie en 2012, sans oublier les nombreuses débâcles enregistrées, on n’y croyait plus, presque pas du tout. Désormais, supporter notre propre équipe nationale était devenu un acte suicidaire, un supplice psychologique, un engagement à prendre avec beaucoup de lucidité et de réserve. Ils en ont tous payé les frais, des premiers dirigeants aux joueurs eux-mêmes, en passant par les entraîneurs et le staff d’encadrement. Chacun était accusé d’être responsable des mauvais rendements de nos pachydermes. « Ceux-là, vous les supportez encore ? Vous êtes courageux hein ! », « Quand on compte sur eux ils nous déçoivent toujours », « Des plaisantins comme ça !!! Quand il s’agit de bien jouer dans leurs clubs là-bas il n’y a aucun problème hein !… », « Mais, affaire de 4 fois ballon d’or de Yaya là, c’est comment même et puis il joue « kaka » comme ça ?! ».

Supporters "Mazo" à Cocody-Riviera II en 2012 lors de la finale Côte d'Ivoire VS Zambie, crédit photo : Detto Lynx
Supporters « Mazo » à Cocody-Riviera II en 2012 lors de la finale Côte d’Ivoire VS Zambie, crédit photo : Detto Lynx

Ces exclamations de mécontentement et de déception se faisaient entendre ici et là, au point où passion du foot oblige, pour se donner le courage de toujours les supporter, on a trouvé une idée géniale, tellement bien inspirés : « Supporters Mazo ». Oui, vous avez bien lu, nous nous sommes baptisés « Supporters Mazos ». Ceux qui comprennent le sens de cette expression sauront pourquoi nous l’avons choisie dans la foulée des défaites auxquelles nous ne nous attendions toujours pas. Cependant, pour les personnes qui ne savent pas, le terme « mazo » a été inspiré du mot « masochisme » qui décrit l’attitude d’une personne recherchant le plaisir à travers la souffrance. Donc vous avez tout compris, nous les supporters ivoiriens en tout cas, on souffrait pendant et après les matchs de notre équipe. Mais on ne laisse pas, on est toujours dedans. Comme le disent mes ami(e)s du Cameroun: « on va faire  « commengue » ? »

Moi-même je n’étais pas aussi « mazo » que ça comme supporter, j’étais plutôt vigilant et raisonnable, un « mazo » modéré en fait ! Mais depuis que mon ami Naim Gamouda m’a transmis sa passion pour le foot à travers la visite du mythique stade Ajax d’Amsterdam, je suis devenu un vrai « Supporter mazo », mais toujours avec un « mazoya » dosé et silencieux. Il fallait faire dans la vigilance et la prudence !

Moi, au sein du mythique stade Ajax - Arena de Amsterdam en novembre 2014, crédit photo : Maxence Peniguet
Moi, au sein du mythique stade Ajax – Arena de Amsterdam en novembre 2014, crédit photo : Maxence Peniguet

Ainsi, le jour de la récente finale qui opposait la Côte d’Ivoire à son compagnon de longue date, le Ghana, je n’ai pas changé de stratégie. Pendant que mon voisin d’appartement Diallo se rendait dans un café égyptien (lieu habituel où la plupart des ami(e)s de l’Afrique subsaharienne suivaient les différents matchs en vue de vivre une ambiance collective), je me suis retiré tranquillement dans ma chambre, loin de tout ce qui pourrait me faire voir une vidéo du match. A partir de mon téléphone, je suivais simplement son évolution sur un site qui faisait juste les commentaires. Aucune image au rendez vous ! Malgré toute cette précaution, c’était difficile pour moi de lire certains commentaires. Parfois, je lisais en cacher regarder, comme si on m’y avait obligé. Au moins le choc était réduit, la souffrance était supportable. Mais quant aux Eléphants, ils devenaient difficiles à supporter. Jusque-là, après 120 minutes de match semblable à un film d’horreur, rien ! Un score toujours vierge.

Je décide donc de fermer mon téléphone pour dormir en paix, et voilà mon ami Stéphane qui m’appelle du Ghana. Sans même se gêner, assis devant sa télé depuis Accra, il me contraignait indirectement à partager ce douloureux spectacle des prolongations avec lui. Heureusement que je n’avais pas eu de ses nouvelles depuis un bon moment, sinon j’étais tenté de raccrocher mon téléphone, tellement la panique interne et solitaire était profonde. En plus, bizarrement, même lorsque notre communication s’interrompait à cause de la mauvaise qualité du réseau, il insistait pour me rappeler. Je me disais : « Mais il me veut quoi ? Il ne peut pas suivre le match seul ou quoi ? ».   Etant au Ghana pour un court séjour, Stéphane me racontait qu’ils se sont enfermés ses ami(e)s et lui pour suivre ce match décisif, bien qu’il y ait un espace fréquenté par la communauté ivoirienne où ils pouvaient se rendre après quelques minutes de marche. Selon lui, il était plus prudent de rester à la maison. Quelques instants plus tard, je reçois un autre coup de fil. Cette fois ci d’Abidjan – au bout de la ligne, une amie qui voulait prendre de mes nouvelles. Chose curieuse, au moment où l’heure est grave : le moment des tirs au but. Voilà encore un autre calvaire que je vais vivre malgré moi. Christie me faisait vivre tous les tirs en direct, accompagnés par moment des cris de détresse et de joie. Je baignais entre ce contraste sentimental, je transpirais, une véritable sueur froide, surtout que nous sommes en plein hiver. Malgré ce climat, je sentais une chaleur particulière, suspendu là, passivement au téléphone de mon amie – Jusqu’à ce qu’elle crie « Ils n’ont pas marqué !!! Ils n’ont pas marqué !!! C’est au tour de Copa Barry de tirer, s’il marque, on a la coupe !!! » Je dis Ah bon !!! Intérieurement, c’était trop facile comme rêve ! Surtout que ce schéma-là, je l’avais prédit dès les premières minutes du match, précisément à 21 heures d’Egypte sur mon mur facebook afin de répondre aux internautes qui n’avaient aucune confiance en Copa Barry. Je m’adressais à ces derniers en ces termes : « Apprenez à faire confiance SVP ! ! ! Depuis mon lieu de retranchement, loin des écrans de télévision et d’ordinateur, je tiens à vous rassurer que Copa Barry va vous surprendre agréablement ! Regardez-le seulement ! …Et puis s’il garde les buts là même là, ça fait quoi ? ? ? ! ! ! » A travers une telle interpellation, il s’agissait pour moi d’exhorter les uns et les autres à toujours développer des pensées positives peu importe les contingences de la vie.

Le Café qui accueillait les plus courageux désirant suivre les matchs de la CAN à la télé, "Brince of sea" à Khaled Ben El-Walid, à Alexandrie en Egypte, géré par le sympathique Ibrahim, crédit photo : Magloire Zoro
Le Café qui accueillait les plus courageux désirant suivre les matchs de la CAN à la télé, « Brince of sea » à Khaled Ben El-Walid, à Alexandrie en Egypte, géré par le sympathique Ibrahim, crédit photo : Magloire Zoro

Cette puissance de la pensée positive m’aide à surmonter plusieurs obstacles dans mon parcours. Sans le savoir à l’avance avec exactitude, la suite des événements venait ainsi de me faire passer pour un visionnaire auprès des personnes qui me suivent sur ce réseau social. J’entendais Christie et sa famille jubiler à la folie après le coup de sifflet final : « On a la coupe !!! » Entendais-je. J’avais l’impression d’être à Abidjan, mon amie n’avait pas eu le temps de fermer son téléphone, moi non plus ! (C’était gâté à « Babi »). Je vivais ce show à travers les sons qui me parvenaient du téléphone de Christie. De Yopougon à Cocody, en passant par Adjamé, Abobo, Williamsville, Plateau, toutes les ambiances possibles dans ces communes d’Abidjan se faufilaient à ce moment-là dans ma tête. « Eh Dieu !!! Donc on a gagné coupe là comme ça heinnn ???!!! » m’étais-je interrogé, comme si je n’étais pas tout à fait convaincu. Alors que la réalité était bien là, après 23 ans, nos retrouvailles avec les amis voisins du Ghana venaient ainsi de se solder par un second sacre des Éléphants de Côte d’Ivoire. Quelle joie !!! Quelle fierté de me reconnaître en cette victoire qui j’espère, donnera un coup d’accélérateur au processus de réconciliation en cours, de sorte que chaque Ivoirien, chaque Ivoirienne et tous les amis de la Côte d’Ivoire continuent à croire davantage en ce pays. Ce soir-là, la fête fut belle au sein de la communauté ivoirienne soutenue par les communautés sœurs présentes à Alexandrie. La date du 08 février 2015 restera gravée dans la mémoire collective ivoirienne.

M.Z.


C’est quoi le vélo à votre avis ?

En septembre 2012, lorsque je mettais sur mon profil Facebook une photo où l’on me voyait à vélo, en plein cœur d’une forêt située au centre ouest de la Côte d’Ivoire, je savais déjà l’effet de surprise qu’une telle image pouvait créer sur ce réseau social. Cette photo avait été d’ailleurs l’une des photos les plus « likées » de ma page, avec plus de 100 mentions « J’aime ». En tout cas, les gens ont aimé, et parmi la centaine de commentaires, je pouvais lire entre autres, avec sourire : « Les beaux moments des vacances, il y a de cela des années en arrière ! »  « J’aimais beaucoup rouler à vélo », « Ha, ça c’est un très beau tableau ! », « Un recours et en même temps un retour aux sources ! lol », « Je ne te savais pas aussi doué avec les BABANIKOGO de nos chers parents ruraux ! lol chapeau ! », «Merci mon petit pour cette photo qui en dit long ! ». Chacun y allait de son commentaire.

Moi en 2012 sur un vélo qui a beaucoup servi pour les champs, crédit photo : Jean le Dur
Moi en 2012 sur un vélo qui a beaucoup servi pour les champs, crédit photo : Jean le Dur

Je venais ainsi de susciter une vive nostalgie chez les uns tandis que les autres en faisaient un objet de railleries. Pourtant, comme l’a si bien évoqué l’un des commentateurs, cette photo en disait vraiment long. En effet, derrière le geste banal que je venais de faire en la choisissant pour mon profil, je voulais non seulement joindre le naturel à l’agréable, mais en même temps attirer l’attention de mes ami(e)s sur l’utilité de ce moyen de déplacement au sein de nos sociétés. Il s’agissait pour moi de briser un certain complexe quand on sait que, sur ces réseaux sociaux, la plupart des utilisateurs veulent toujours paraître chics, posant soit à des endroits de haut standing, soit au volant de grosses cylindrées, qui bien souvent ne leur appartiennent même pas. Mais comme on le dit ici: «On va faire comment, il faut bien pouvoir prendre des points auprès des Petites !»

En Côte d’Ivoire, le vélo est couramment appelé « BABANIKOGO ». C’est une expression Malinké, une langue du nord de la Côte d’Ivoire, qui traduit la salutation faite à un père qui vient d’effectuer des travaux champêtres. Ainsi, dans les zones rurales, une fois Papa rentré des champs au coucher du soleil, les membres de la famille qu’il trouvera dans la concession devront crier en cœur « BABANIKOGO !!! »  Ils n’ont même pas besoin d’attendre qu’il leur adresse en premier une salutation, surtout gare à celui qui failli à cette règle. Ce jour-là, il paiera le plus lourd tribu de la fatigue du chef de famille liée aux travaux champêtres. Cette appellation du vélo nous amène aisément à la place principale qu’occupe cet engin à deux roues dans le pays. Avec un coût accessible en moyenne pour les populations paysannes, c’est le moyen de déplacement le plus utilisé dans cette partie du pays, à tel point que celui qui offre un vélo pour les champs au villageois qui rêvaient d’en obtenir sera béni par ce dernier de la manière la plus remarquable possible.

A côté du vélo utilisé pour les travaux champêtres, il y a celui qu’on trouve le plus souvent en ville, appelé VTT (Vélo Tout Terrain) ou vélo de courses. C’est ce type de vélo que les parents qui ont des moyens offrent parfois en guise de cadeaux à leurs progénitures. Celles-ci trouvent là un moyen de frimer au quartier. En ce qui me concerne, j’ai eu droit à mon premier VTT lorsque j’étais en classe de quatrième. A cette époque, en dehors de l’importance que revêt cet engin à usage sportif ou en tant que moyen de déplacement, je n’avais aucune idée de son aspect écologique. Il a fallu que je sois en Hollande, en novembre dernier, pour me rendre compte que le vélo devrait davantage être reconnu par tous, populations et autorités comprises, afin que nous nous débarrassions de cette erreur d’appréciation à son égard.

Aux Pays-Bas, notamment à Amsterdam, presque tout le monde se déplace en deux-roues, si bien que les vélos sont omniprésents dans les rues. La « petite reine », comme l’appellent les néerlandais, constitue l’un des moyens de déplacements les plus privilégiés dans ce royaume. Une telle appellation vient du fait que la reine des Pays-Bas est une fervente utilisatrice du destrier à deux roues. Comme quoi, lorsque l’exemple vient d’en haut, il est bien sûr beaucoup plus facile de mettre tout le monde au vélo, sans distinction aucune. Dans les rues, je pouvais voir des mamans, et même des mémés, à vélo avec des « porteuses » dans lequel se trouvent leurs enfants. Pour être précis, ce n’est pas parce qu’ils ne possèdent pas de véhicules ou parce qu’ils n’ont pas les moyens d’en acheter ! La plupart du temps, ce choix répond à un souci culturel, mais surtout écologique.

Vue d'un parc à vélos en plein cœur de la Haye, crédit photo : Magloire Zoro
Vue d’un parc à vélos en plein cœur de la Haye, crédit photo : Magloire Zoro

Un soir, à la sortie d’un dîner dans un beau restaurant de la place, la délégation dont je faisais partie décide d’accompagner l’ambassadeur des Organisations internationales aux Pays-Bas à la porte au moment où il décide de regagner sa résidence. Après les civilités d’usage, je jetais des coups d’œil furtifs ici et là pour voir dans quelle voiture dernier cri il allait monter. A ma grande surprise, ainsi qu’à celle de tous mes camarades présents ce jour, cette autorité néerlandaise enfourcha tranquillement sa bicyclette et prit la route. Cela nous a fait beaucoup réfléchir ! En outre, j’étais très loin d’imaginer qu’il pouvait y avoir des parking à vélo aussi vastes, tels que je les ai découverts dans ce pays. La première fois, je me disais : « Mais ici on vend des vélos un peu partout hein ! » Pourtant, c’était des parkings. Depuis lors, j’ai gardé à l’esprit l’idée que nos Etats gagneraient à coopérer avec la Hollande en vue de changer la conception que nous avons du vélo et promouvoir son usage car, pour ce que je sais, en matière de qualité de vie, l’utilisation du vélo apporte beaucoup au Royaume des Pays-Bas.

M.Z.


Voyage au cœur du droit international (Dernière partie)

Vous aurez aujourd’hui, à travers ces lignes, de plus amples informations sur le projet «Paix et Justice», cette excellente initiative du Ministère néerlandais des Affaires étrangères. Mais avant, permettez que je partage avec vous les étapes intéressantes et fort enrichissantes de mon séjour néerlandais.

La journée du mercredi 19 novembre a été un peu plus calme, mais riche en découvertes et en informations sur le monde médiatique néerlandais. Ce jour-là, après un sommeil approximatif, j’ai retrouvé les autres participants dans le bus qui devait nous transporter pour la visite.

Des médias à la pointe de la liberté d’expression

Destination Hilversum, une commune néerlandaise, dans la province de la Hollande-Septentrionale. Reposant dans un silence tombal, cette petite ville bourgeoise a cependant une particularité: elle accueille la plupart des entreprises de radio et de télévision néerlandaises, dont la Radio Netherlands Worldwide qui prenait également part à l’initiative du gouvernement néerlandais en faveur de la paix et de la justice. En effet, il faut y avoir été pour mesurer l’ampleur de la considération que ce royaume accorde à ce « quatrième pouvoir » que sont les médias et qui malheureusement peine parfois à s’exprimer au sein de nos Etats en Afrique. Une idée qui m’a traversé l’esprit ce jour-là était que chaque dirigeant issu de ces Etats, qui piétinent parfois ou un peu trop souvent (c’est selon) la liberté d’expression, devrait programmer dans son agenda au moins une visite dans cette « ville des médias néerlandais » pour à la fois comprendre et prendre des orientations plus saines.

La délégation des Journalistes à l'entrée du siège de la RNW, crédit photo : M. Zoro
La délégation des Journalistes à l’entrée du siège de la RNW, crédit photo : M. Zoro

Une visite dans les différents départements de la RNW m’a permis d’avoir davantage de respect pour l’esprit d’originalité et de productivité du journaliste néerlandais. Là-bas, il existe une émission spéciale, la seule émission aux Pays-Bas à collaborer avec la police néerlandaise en vue de mettre fin à la « carrière » des criminels et bandits de grands chemins.  La stratégie de Osporing Verzocht repose sur les appels anonymes de ses auditeurs, qui permettent à la police de bénéficier d’indices nécessaires à leur mission.  Au moment de notre visite, j’ai pu noter que 17 personnes ont été mises aux arrêts grâce à cette collaboration singulière et 11 criminels sont toujours en cavale. La suite de cette journée a été marquée par une séance d’échanges, dans l’une des salles de formation. Elle a eu pour objet les idées reçues sur la Cour pénale internationale (CPI). Puis nous nous sommes penchés sur les activités de Ivoire justice, une plateforme qui traite essentiellement des affaires judiciaires de la Cour pénale internationale en rapport avec la Côte d’Ivoire. J’étais, comme tous les autres membres de la délégation, satisfait d’avoir beaucoup appris sur le métier de journaliste et l’importance de son indépendance.

La fin du séjour était de plus en plus proche.  Les jours se succédaient tellement vite dans ce pays qui bouge à 200 km/heure. Je m’étais déjà approprié la vision de ce noble projet, celle de concilier l’ancrage des valeurs de paix et de justice au sein de nos sociétés avec l’indépendance journalistique.

Ainsi, la journée du jeudi se voulait plutôt académique. C’est le Dr  Olivier Ribbelink de l’Institut T.M.C. Asser   qui a accueilli la délégation pour une rencontre autour du thème « Comment les tribunaux de La Haye et les organisations pour la justice internationale sont reliés les uns aux autres, comment communiquent-ils ? » Ce fût une table ronde très enrichissante.

Au cours de cette journée au pas de course, l’un des points forts a été le déjeuner au Ministère de la sécurité et de la justice. Dans ce bâtiment de haute importance pour le gouvernement néerlandais, dont les moyens d’accès nous rappelaient que nous n’étions nulle part ailleurs qu’au Ministère de la sécurité et de la justice des Pays-Bas, nous avons, au cours du repas, été entretenu par nos hôtes sur l’organisation des activités du Ministère dans le domaine du droit international. J’ai eu connaissance de l’existence d’un important traité dont font partie le Royaume des Pays-Bas, la République argentine, le Royaume de Belgique, la République du Sénégal et la République de Slovénie. Il s’agit d’un traité multilatéral en matière d’entraide judiciaire et d’extradition pour la poursuite nationale des crimes internationaux les plus graves. Mais curieusement, parmi les Etats parties à cet instrument juridique, je ne comprends pas pourquoi il n’y a que le Sénégal comme Etat africain (Ou bien les autres ne sont pas au courant de ce texte ?). Bon, apparemment chacun a ses priorités. Cap sur la Maison de l’Humanité, là où nous attendaient impatiemment des étudiants de l’Ecole supérieure de La Haye (HHS) pour un dialogue sur la «Paix et la Justice». Mais avant, j’aimerais bien parler de l’équipe du projet «Paix et Justice», qui a coordonné toutes ces activités jusque-là.

« Influentials programme »

Mme Ingrid De Beer, Chef du Projet Paix  et Justice
Mme Ingrid De Beer, chef du projet Paix et Justice, crédit photo : Ramaz Melashvilli

Il s’agit de l’équipe de gestion du projet «Paix et Justice» dont la mise en œuvre s’articulera en quatre parties:

1°) L’organisation aux Pays-Bas de visites de personnes influentes et intéressées par les questions de paix, de justice et de résolution des conflits. Ces visites portent essentiellement sur les tribunaux et institutions basées à La Haye et pourraient également être offertes à des résidents néerlandais.

2°) Les visites en dehors des Pays-Bas, dont les principaux acteurs seront les présidents des tribunaux basés à La Haye, les personnalités du monde universitaire, les ONG, le maire de La Haye, pour ne citer que ceux-là.

3°) L’organisation de sessions d’éducation à la paix, à la justice et à la résolution des conflits pour les diplomates, les stagiaires et le personnel des organisations internationales.

4°) Les sessions de discussions sur la paix et la justice, en l’occurrence le « Hague Talks » qui comprendra également un aspect lié à l’éducation aux valeurs de paix et de justice à partir de 2015 – et qui vise à faire de La Haye une cité internationale de la paix et de la justice. Dirigé par Mme Ingrid De Beer, la stratégie de « Influentials programme » repose principalement sur un appel à contribution des personnes influentes dans leurs domaines respectifs afin de permettre à ces dernières de prendre part à des programmes de sensibilisation aux valeurs de paix et de justice dans le monde. A ce jour, ce projet compte 160 organisations internationales basées à La Haye ainsi que des institutions académiques œuvrant pour un monde pacifique, juste et plus sécurisé. Pour 2015, les activités retenues seront entre autres la célébration de la Résolution 1325 des Nations Unies sur les femmes et la paix, le 70e  anniversaire de la Cour internationale de justice et de l’ONU, le week-end de la paix (au Palais de la Paix, bien entendu) et des événements prévus en Egypte, en Côte d’Ivoire, aux Etats-Unis, en Chine et en Inde. Il aura notamment la création de réseaux sociaux francophones dans le souci de donner une approche plus globale au « Hague Talks », une composante importante de ce projet. Qu’en est-il exactement ?

Le « Hague Talks »

En effet, le succès de cette idée géniale constitue l’une des plus grandes attentes du projet «Paix et Justice» : Le « Hague Talks »  ou les « Débats de La Haye ». C’est une plate-forme de réflexion, numérique et physique, élargie et approfondie autour des questions de paix et de justice. Le but de cette trouvaille est de promouvoir, par des moyens interactifs, la participation d’ONG, d’institutions internationales basées à La Haye, de journalistes, de blogueurs, d’étudiants et d’autres parties prenantes, les idéaux de paix et de justice. Il a comme vocation d’être un lieu de rencontres pour les jeunes et décideurs politiques de tous bords ayant un esprit créatif et novateur.

Session de "Hague Talks" à la Maison de l'Humanité en compagnie des étudiants de l’Ecole supérieure de la Haye (HHS), crédit photo : Ramaz Melashvilli
Session de « Hague Talks » à la Maison de l’Humanité en compagnie des étudiants de l’Ecole supérieure de la Haye (HHS), crédit photo : Ramaz Melashvilli

Ouvert à un large public, tant à la Haye qu’ailleurs, ces échanges seront l’occasion pour les uns et les autres d’apporter de manière remarquable une contribution à une véritable démocratisation dans les Etats respectifs – surtout les plus fragiles – et ce, à travers une meilleure compréhension de l’impact  des processus menant à la paix et à la justice. La  réputation de La Haye en tant que centre d’excellence mondiale pour la paix et la justice s’en trouvera ainsi consolidée.

En ce qui concerne la rencontre pour laquelle nous étions ce jour-là à la Maison de l’Humanité, elle était axée sur un partage d’expériences des membres de la délégation. L’exercice consistait à montrer, suivant les origines respectives des intervenants, comment les valeurs locales, les opinions mondiales, les systèmes de médias et les attentes du public peuvent conduire à des approches différentes de la paix et de la justice – et le cas échéant, comment surmonter les éventuels défis. C’était le lieu pour les étudiants que nous avons rencontré de montrer leur intérêt pour les activités de blogueurs ainsi que leur volonté à s’engager sur cette voie de la liberté d’expression à travers les réseaux sociaux. Je me souviens encore que, juste à la fin de la discussion, j’ai été accosté à la fois par deux jeunes étudiantes néerlandaises visiblement préoccupées et qui avaient soif de tout savoir sur la vie de blogueurs. Ce sens de curiosité a particulièrement retenu mon attention.

Une vue des intervenants sur le Projet Paix et Justice lors du "Hague Talks", crédit photo : Ramaz Melashvilli
Une vue des intervenants sur le Projet Paix et Justice lors du « Hague Talks », crédit photo : Ramaz Melashvilli

Je répondais aux différentes questions qu’elles me posaient tout en pensant à l’heure qui s’écoulait. Le temps imparti pour cette activité était déjà à son terme, il est passé si vite ! C’est l’heure, il fallait partir pour l’hôtel. Malheureusement, mes deux interlocutrices sont restées sur leur fin, car elles n’ont pas obtenu de réponses à toutes leurs questions. L’initiative « Hague Talks » est vraiment originale.  Je suis impatient de voir se développer la communauté francophone du « Hague Talks » qui, je crois, ne tardera pas à naître. En fait, plus qu’un projet, je dirais que le « Halgue Talks » est à même de faire des membres de sa communauté des acteurs de changement pour l’avènement d’un véritable monde de paix et de justice. J’avoue que je suis rentré de ce voyage encore plus engagé dans la promotion de ces idéaux à travers le monde, notamment au sein des Etats fragiles ou fragilisés.

M.Z.


Voyage au cœur du droit international (Deuxième partie)

C’est déjà mardi. Sur la montre que j’avais au chevet du lit, il était enfin 7 heures, alors que j’étais encore dans mon lit, le regard plongé dans le décor du plafond de ma chambre. Malgré tout le confort qui caractérisait cet endroit, j’avoue que je n’ai pas fermé l’œil de toute la nuit. Il fallait rester éveillé, veiller sur l’horloge dont l’aiguille tournait au rythme du temps qui avançait avec peine. Pas question de dormir et prendre le risque de manquer cette occasion, compte tenu de la fatigue qui m’habitait ce soir-là. Depuis dimanche, dès l’arrivée de la délégation dont je faisais partie, les consignes données par les organisateurs du projet «Paix et Justice» étaient claires : « Ici en Hollande, nous tenons beaucoup à la ponctualité. Faites un effort pour ne pas être en retard… ». J’ai tout de suite compris que l’historique notion de l’« heure africaine » avait dépassé les frontières de mon beau et riche continent. Mais intérieurement, je me suis dit : « En tout cas, moi je ne suis pas concerné, je suis tout de même un adepte de la conscience horaire ! ».

Revigoré par cette idée, je me lève du lit en vue de me préparer pour la journée, animé par la joie d’être à quelques minutes de la réalisation d’un rêve caressé depuis plusieurs années : celui de pouvoir visiter le siège de la Cour pénale internationale (CPI), cette juridiction tant décriée sous nos tropiques – j’en reparlerai sous peu – et de rencontrer ses principaux acteurs. En effet, longtemps avant la soutenance, en 2012, de mon Master en droit communautaire et intégration économique, avec pour thème l’Internationalisation de la justice pénale, je nourrissais un intérêt particulier pour cette curieuse cour qui, non seulement a comme mission de sanctionner pénalement les chefs d’Etat responsables des crimes les plus odieux, mais en même temps, se préoccupe de la réparation des dommages endurés par les victimes.

Le Blogueur Daouda Coulibaly à l'entrée du siège de la CPI, crédit photo : M. Zoro
Le Blogueur Daouda Coulibaly à l’entrée du siège de la CPI, crédit photo : M. Zoro

Dès 8 heures précises, je rejoins les autres participants dans le car qui doit nous transporter à la CPI. Certains informent leurs proches de l’évènement (« Aujourd’hui on s’en va rencontrer Fatou !», en parlant de la Procureure en exercice) tandis que d’autres préparent déjà les questions qui fourmillent dans leur esprit. Il y en a tellement, des griefs contre cette juridiction née de la volonté des Etats, pour qui les crimes graves touchant l’ensemble de la communauté internationale ne sauraient rester impunis. Après quelques minutes de route, nous sommes enfin au siège de la Cour pénale internationale, situé en plein cœur de La Haye. Erigé derrière une grille de protection en fer forgé, cet immeuble, qui sert de bureau à la Procureure gambienne Fatou Bensouda en attendant son déménagement, prévu en décembre 2015 à son nouveau siège présentement en construction. L’immeuble était antérieurement occupé par l’opérateur de télécommunications néerlandais KPN. Pour celui qui est vigilant en tout cas, il verra des caméras soigneusement disposés à plusieurs endroits, à tel point que moi-même je me sentais obligé par moments de contrôler mes moindres gestes (pour ne pas paraître bizarre sur leur écran de surveillance là-bas), bien qu’étant irréprochable. De source digne de foi, ses frais de location au profit de la CPI coûtent au gouvernement néerlandais 6 millions d’euros par an, soit 4 milliards de francs CFA environ. Cela démontre une fois de plus l’importance que ce peuple accorde à la promotion du droit, de la paix et de la justice. Une fois les conditions sécuritaires d’accès remplies, nous sommes chaleureusement accueillis à la réception avant de prendre place dans une salle aménagée pour la rencontre avec les représentants de la Cour.

L’heure de sortir les griefs

Des Représentants de la Cour lors de la rencontre, crédit photo : M. Zoro
Des Représentants de la Cour lors de la rencontre, crédit photo : M. Zoro

C’était le moment tant attendu, celui d’aborder tous les sujets possibles en lien avec l’office de la CPI, des questions brûlantes, qui fâchent parfois, des plus sensibles aux moins importantes. En effet, comme je l’ai mentionné il y a quelques années dans l’une de mes publications, la plupart des Etats africains considèrent la CPI comme le cheval de Troie de l’impérialisme, un club d’amis néocolonialistes, une justice qui embraye à deux vitesses. Ils estiment également qu’il s’agit d’un instrument au service des Etats puissants tels que la France et les Etats-Unis, qui l’utilisent pour réduire au silence les chefs d’Etats africains gênants.

S’il est vrai que certains journalistes et blogueurs étaient présents dans le souci de mieux comprendre le fonctionnement de la CPI, d’autres, par contre, étaient porteurs de ces nombreuses idées reçues sur cette justice pénale. Mais, il y a une chose je n’ai jamais compris et que je cherche toujours à comprendre: parmi les 122 Etats Parties au Statut de Rome, qui régit la CPI, 34 sont des Etats d’Afrique, 18 de l’Asie et du Pacifique, 18 de l’Europe Orientale, 27 issus des Etats d’Amérique Latine et des Caraïbes, et enfin 25 sont du groupe des Etats d’Europe occidentale et autres Etats. Le constat est clair : notre continent est celui qui a manifesté à ce jour le plus d’intérêt pour l’existence de cette juridiction. C’est-à-dire que, s’il y a un classement à faire, l’Afrique est première au rang des Etats qui animent la CPI et je ne crois pas qu’on l’y ait obligée.

Une entrée du centre de détention de la CPI à Sheveningen, crédit photo : M. Zoro
Une entrée du centre de détention de la CPI à Sheveningen, crédit photo : M. Zoro

De plus, les interventions de la CPI dans certaines affaires en Afrique sont bien souvent voulues par les autorités étatiques. Les cas de la Côte d’Ivoire, du Mali, de la République démocratique du Congo, de l’Ouganda et de la République centrafricaine sont édifiants. D’ailleurs, l’un de nos hôtes, M. Abdoul Aziz, de la Section d’Appui aux Conseils auprès de la CPI, n’est pas allé du dos de la cuillère pour répondre aux détracteurs de cette juridiction internationale. Il a souligné un point : « sommes-nous fiers de toutes nos institutions judiciaires africaines ? Donnent-elles réponses aux victimes ? ». A ce moment-là, je me suis rendu compte à travers certains murmures et balbutiements que les avis des uns et des autres au sujet de la CPI commençaient à se modérer. A la fin de la rencontre, l’un des participants lance à l’endroit de ses confrères journalistes : « En tout cas j’ai beaucoup appris sur la CPI. Tout ça là je ne savais pas ! Mais pourquoi la CPI aussi ne communique pas sur ces questions ? », s’offusque-t-il. Je crois que sur le plan de la communication, la CPI doit davantage redoubler d’efforts afin de se faire accepter définitivement par ceux qui sont encore sceptiques. Certaines personnes pensent à tort que le siège de la cour est un lieu de détention. C’est le cas de quelques ami(e)s qui, à travers des messages, me disaient «Si tu es à la CPI, salue Gbagbo hein ! Pardon n’oublie pas de saluer Jean Pierre Bemba pour moi». Pour survivre, la CPI a vraiment intérêt à se faire connaître.

Ce jour-là, j’ai regagné ma chambre avec empressement, afin d’observer un bon moment de repos avant d’entamer l’étape suivante.

M.Z.


Voyage au cœur du droit international (Première partie)

Entre le rêve et la réalité, il y a vraiment un pas. Oui, et un tout petit pas. Il suffit juste d’y croire, tout en menant des actions – aussi petites soient-elles – dans le sens de sa réalisation. Il y a de cela quelques années, alors que j’étais encore étudiant en droit, les noms de certains cours et tribunaux internationaux revenaient régulièrement dans la plupart des programmes relatifs au droit international. A cette époque, il n’était pas tout à fait évident pour moi d’imaginer qu’un jour, quelque part sur le bord du Nil, en Egypte, loin de mes cours de droit international public, j’aurais eu l’opportunité de côtoyer ces institutions, ainsi que leurs acteurs. Pourtant, cela a été possible grâce au programme « Influentials » : une initiative conjointe du Ministère néerlandais des Affaires étrangères et de la ville de la Haye.

En effet, il s’agissait pour les premiers responsables de la diplomatie néerlandaise d’œuvrer pour la promotion des cours et tribunaux ayant leur siège à la Haye, capitale du droit international et carrefour mondial pour les actions en faveur de la paix, de la justice et de la sécurité internationales. Ainsi, animé par la volonté de donner une forme à son idée, l’organisation du projet « Paix et Justice » – puisque c’est de cela qu’il s’agit – a connu un franc succès grâce à la collaboration de l’Agence NL et de la Radio Netherlands Worldwide (RNW). Cela a permis au gouvernement néerlandais de réunir aux Pays-Bas, du 16 au 22 novembre 2014, des journalistes et blogueurs africains francophones s’intéressant tout particulièrement aux questions de la paix, de la justice et de la résolution de conflits. Je faisais donc partie de cette délégation privilégiée, invitée dans ce pays qui abrite l’un des plus grands ports du monde, celui de Rotterdam.

Le Palais de la Paix de la Haye. Crédit photo : M. Zoro
Le Palais de la Paix de la Haye. Crédit photo : M. Zoro

Pour l’instant, je vous ferai l’économie des difficultés qui ont émaillé mon chemin vers La Haye. Cependant, j’ai toujours nourri l’idée selon laquelle plus l’intérêt que l’on accorde à une cause est grand et noble, mieux il faudrait s’armer de détermination en vue de surmonter d’éventuels obstacles. Eu égard aux maux qui minent nos sociétés respectives, que ne ferait-t-on pas pour la promotion de la paix et de la justice ? Pour moi, manquer à cette opportunité d’apporter ma contribution à l’édification de ce monde pacifique et juste s’apparenterait à un crime de lèse-majesté, un désaveu des principes qui me sont chers. En un mot: un refus d’œuvrer à l’avènement de ce monde nouveau, ce monde où le droit international serait davantage au service de tous les Etats, sans faire la part belle aux plus puissants; un monde où toutes les institutions judiciaires veilleraient à l’application stricte du droit pour le bonheur des Etats et des populations mondiales.

L’enjeu était donc important, voire tentant : aller à la découverte de ces incontournables juridictions internationales, basées à La Haye, afin de lever un coin de voile sur leur fonctionnement. Ainsi, la première journée de cette activité nous a conduits au Palais de la Paix de la Haye, cette institution vivante du droit international ouverte en 1913 afin d’assurer la paix mondiale dans un contexte de conflit. Création de l’architecte français Louis Cordonnier, ce « Palais de rêve pour la paix mondiale » abrite plusieurs organisations dont la Cour internationale de Justice, organe judiciaire principal des Nations Unies, la Cour permanente d’Arbitrage, la plus ancienne organisation intergouvernementale dans le domaine de l’Arbitrage international, et l’Académie de droit international de La Haye. Cela fait de ce gigantesque bâtiment le siège du droit international le plus remarquable de la société globalisée. Pour y avoir été, je peux dire que cet édifice imposant n’est rien d’autre que l’expression de la grande vision et conviction qu’avaient ses bâtisseurs de la possibilité d’un monde meilleur. Le décor de l’enceinte en dit long sur le sérieux que mettaient les acteurs de ce Palais à promouvoir les idéaux de paix et de justice. Une fois l’entrée principale franchie, l’on peut lire au sol un écriteau en latin indiquant à l’endroit des visiteurs « Que la lumière de la justice nous illumine tous ». C’est donc habité par l’espoir qu’apportera cette lumière exceptionnelle que j’ai dû regagner mon hôtel, tout en pensant à la prochaine étape, qui doit nous conduire au siège de la Cour Pénale Internationale.

M.Z.


Université Senghor d’Alexandrie : Une Rentrée inaugurale sur fond de signature d’Accord de partenariat

10716172_760679363978470_869506623_nFidèle à sa tradition, c’est sur un fond d’ambiance de retrouvailles que l’Université Senghor d’Alexandrie en Egypte a célébrée ce 21 septembre 2014 la rentrée inaugurale du Master 2 de sa XIVeme promotion dans la salle de conférence « Paul Desmarais » et ce, en la présence de plusieurs personnalités du monde politique, diplomatique et universitaire.

En sa qualité de premier responsable de l’Université Senghor, le Professeur Hassan Nadir qui naturellement fût le premier à prendre la parole a introduit son allocution par un mot de bienvenue à ses illustres invités dans la ville perle des Méditerranées avec son phare qui fait d’elle une merveille du monde. Pour le Président de l’unique Université de la Francophonie, la ville d’Alexandrie est un centre industriel avec 40% des industries de l’Egypte. C’est ce pays qui, malgré la crise sociopolitique due à la récente révolution et la lutte contre le terrorisme retrouve peu à peu sa stabilité.

Le premier intervenant à cette cérémonie solennelle en veut pour preuve l’élaboration du projet de construction du canal de Suez pour lequel 64 milliards de Livres Égyptiennes (LE) ont été mobilisés en un temps record. C’est d’ailleurs l’assurance suscitée par cette stabilité remarquable ainsi que la qualité des formations dispensées par cette prestigieuse Université qui constituent les principales causes de la motivation des cadres africains à séjourner au bord du Nil, renchérit le Président. En outre, le Professeur Hassan Nadir, lors de son allocution, a annoncé, à la satisfaction générale de l’assemblée, la signature d’un Accord entre l’Université Senghor d’Alexandrie et l’Université de Szeged, en Hongrie. C’est par une note d’encouragement à l’endroit de l’ensemble des Etudiants qu’il mit fin à son allocution.

Le deuxième intervenant fût Son Excellence Abdel Aziz, Représentant du Président de la République Arabe d’Egypte au Conseil Permanent de la Francophonie. Selon lui, l’Université Senghor d’Alexandrie reflète les valeurs de solidarité et de fraternité si chères à la Francophonie. « Nous sommes convaincus que la Francophonie joue toujours un rôle essentiel pour soutenir les pays en voie de développement… », affirme-t-il. Ce soutien est traduit de fort belle manière par l’Université Senghor pour répondre aux besoins des jeunes du continent. Au terme de son intervention, le Représentant du Président de la République Arabe d’Egypte n’a pas manqué de saluer la signature de ce nouvel Accord entre ces deux grandes institutions académiques.
Après lui, c’est au tour de M. Martonyi, ancien Ministre des affaires étrangères et Président du Conseil Universitaire Francophone (CUF) de Szeged de prendre la parole.

Saluant la signature de la convention de partenariat avec l’Université Senghor d’Alexandrie, il précise que celle-ci permettra d’accueillir un Campus Senghor au Centre Universitaire francophone de Szeged. Poursuivant ses propos, il révèle que la raison de cette signature est tout à fait naturelle, si bien qu’un point commun existe entre les deux Universités : le partage de la langue française. En vue d’étayer ses propos, il fait sien cette citation de Abdou Diouf issue de son discours prononcé à Paris le 11 décembre 2013 lors de la rencontre des trois espaces linguistiques : « La Francophonie œuvre aussi à l’intensification du dialogue des cultures et des civilisations, et au rapprochement des peuples par leur connaissance mutuelle. » avant de conclure, « C’est dans un esprit d’échange ayant pour objectif l’enrichissement mutuel que l’Université de Szeged, classée parmi les 500 à 600 meilleures Universités du monde, signe cet Accord. »

Appelé à rejoindre le pupitre, le Ministre de la Justice de Hongrie, M. Laszlo Trócsányi après s’être attardé sur ses liens d’amitié avec le Recteur de l’Université Senghor d’Alexandrie a partagé cette réflexion : « Comment un Hongrois peut s’attacher à la Francophonie ?…En Hongrie, près de 200.000 habitants parlent le français mais ils ne se reconnaissent pas tous pour autant francophones, parce qu’être francophone, c’est partager les valeurs de la Francophonie. »

Cette brève intervention du Ministre de la Justice de Hongrie à laissé place à celle du Professeur Albert Lourde, Recteur de l’Université Senghor d’Alexandrie, dernier intervenant de la cérémonie. En sa qualité de militant actif de la Francophonie, il a mis l’accent sur ses valeurs et sur la place qu’occupe aujourd’hui l’Afrique au cœur de cette organisation internationale. Sous le regard attentif des invités et de ses Etudiants, il soutient que la Francophonie défend une cause universelle, un bien commun de l’humanité et le droit de chacun à garder son identité. Ensuite, il note que malgré cet élargissement de la Francophonie à toutes les régions du monde, l’Afrique constitue sa base, une Afrique qui incarne pour la Francophonie son passé, son présent et son avenir. Après les Campus Senghor de la Côte d’Ivoire, du Burkina, de Djibouti, de Perpignan, du Togo, du Maroc et un autre qui sera bientôt ouvert au Sénégal, l’Université Senghor est ainsi en voie d’atteindre son objectif consistant à former 10.000 cadres supérieurs africains pour les 10 prochaines années. C’est cette noble volonté qui justifie le projet d’externalisation de cette Université de langue française reconnue d’utilité internationale, avance M. Albert Lourde.

Parlant de la signature de l’Accord de partenariat, Monsieur le Recteur a exprimé la joie de l’Université Senghor de nouer des relations au cœur de l’Europe, avec cette Université hongroise au passé glorieux. Son allocution a également été marquée par des conseils adressés à l’ensemble des Etudiants et un mot de bienvenue à l’endroit des 18 nouveaux étudiants, ce qui fait remonter l’effectif actuel à 180 cadres en formation au sein de l’Université Senghor d’Alexandrie. Selon M. Albert Lourde, « L’Université Senghor, c’est l’ensemble de la communauté universitaire d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Notre devoir est donc de la préserver. Soyons tous ensemble à la hauteur de cette ambition. » C’est sur ces mots représentants un véritable appel à l’engagement pour la cause de la Francophonie que la cérémonie pris fin avec la signature de l’Accord entre l’Université Senghor d’Alexandrie et l’Université de Szeged.

Magloire ZORO
zoromag1@yahoo.fr


C’est de ce monde que nous voulons

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De l’Amérique à l’Afrique, en passant par l’Europe, l’Asie, l’Océanie, nous aspirons tous à un mieux être, nous rêvons d’un monde meilleur, ce monde où chaque citoyen ne sera pas prompt à jeter la pierre aux autorités administratives de son pays, de sa région ou de sa localité, ce monde de citoyens plus responsables et dotés d’esprit d’initiative, de créativité.

Comme c’est beau, une telle vision du monde, ce village planétaire, un monde où l’on ne s’attardera pas à spéculer sur les défauts de l’autre mais au sein duquel notre objectif premier devrait se réduire à la mise en exergue de ses qualités de sorte à le tirer vers le haut.

Nous rêvons de ce monde marqué par l’expression d’une indignation collective vis à vis de l’injustice faite à l’autre, peu importe les différences qui nous caractérisent. Ne dit on pas que nos différences constituent nos richesses ? A quand ce monde où chaque habitant sera plus soucieux des déboires de l’autre afin de lui apporter du réconfort ?

Nous méritons ce monde avec des Dirigeants encore plus conscients et respectueux de leurs obligations à l’endroit des populations.

Nous voulons d’un monde plus unifié, un monde plus pacifié, un monde plus tolérant, un monde plus courtois, un monde plus souriant, un monde gage de notre épanouissement psychologique, moral, intellectuel et social.

Les Acteurs de ce monde à venir sont à pied d’oeuvre, ils ne ménagent aucun effort pour sa construction. Pour ce faire, ils sont réunis au sein d’une Famille bien singulière, une famille riche en diversité et forte de la convergence de ses pensées pour la cause commune. Cette Famille là, c’est Mondoblog et je suis fier d’en faire partie.

M.Z.