Dans la « conscience » des coups d’Etats en Afrique

Article : Dans la « conscience » des coups d’Etats en Afrique
Crédit: G.I.
17 septembre 2015

Dans la « conscience » des coups d’Etats en Afrique

Au moment où certains de nos Etats africains espèrent sortir de l’auberge en vue d’emprunter le véritable chemin qui mène à la démocratie, certaines personnes se contentent plutôt de rester sur la berge d’où elles réfléchissent ardemment à la meilleure stratégie qui puisse permettre au pays de régresser d’au moins une décennie. Quelle vision ! Je me demande très souvent ce qui peut bien se lire dans la tête de ces acteurs « hollywoodiens » de la vie politique de notre continent – rien à foutre de ces chers téléspectateurs que représente la population civile et pour qui le prochain « film » sera réalisé. Le plus important, c’est que le monde entier entende parler de nous. Mieux, si certains médias se montrent impertinents au cours du montage de notre scénario, il suffira juste de leur fermer la bouche pour de bon et de la manière la plus brutale possible, comme ça nous travaillerons à arrêter la marche vers le développement économique de notre pays en toute tranquillité.  En plus, pour que le pays s’enfonce à huis clos, nous fermerons toutes les voies d’entrées et de sorties possibles…

On paye tous les pots cassés

Des manifestants à la place de la Nation à Ouagadougou (photo d'archive utilisée juste à titre d'illustration), crédit photo : Google Images
Des manifestants à la place de la Nation à Ouagadougou (photo d’archive utilisée juste à titre d’illustration), crédit photo : Google Images

Malheureusement, les premières victimes, les plus vulnérables d’un tel processus (que j’ai toujours des difficultés à qualifier) sont les populations civiles – et curieusement, cette instabilité coûte à tous sans exception : parents et proches de politiciens, militaires, disons toute personne présente sur le territoire, sans oublier les victimes collatérales au-delà du territoire. J’ai du mal à comprendre et j’aimerais bien obtenir une réponse satisfaisante à ma préoccupation : Comment, et pourquoi à un mois des élections, peut-on tirer ainsi à bout portant sur l’ambulance qui conduit le pays déjà « mal en point » vers une issue démocratique de sorte à faire couler le sang d’innocentes personnes aspirant tout simplement à un bien être et une vie plus sereine ? D’aucuns diraient que le processus a été vicié par une exclusion habillée d’un manteau juridico institutionnel. Mais si tel est le cas, n’y a-t-il pas d’autres voies de recours que celle de faire parler les armes ?

Où est passée la grande muette ?

(Photo d`archive utilisée juste a titre d`illustration), crédit photo : Google Images
(Photo d`archive utilisée juste a titre d`illustration), crédit photo : Google Images

Pourquoi les armées sont-elles si bavardes de ce côté du monde ? On-t-elles perdues à jamais leurs attributs de grande muette par laquelle on les désigne ? Nous avons toujours ce sentiment de révolte vis-à-vis de la plupart des Etats occidentaux pour leur supposée ingérence dans nos affaires. Nous leur reprochons même de vouloir nous enseigner la démocratie. Mais dites moi, lequel de ces Etats incriminés a connu un coup de force comme nous avons l’habitude de les voir ici sous plusieurs formules ? Pourtant, chez eux, ce n’est pas que l’opposition les trouve irréprochables. L’opposition y existe bel et bien et de manière remarquable d’ailleurs ! La seule différence, sinon le monde de différence qui existe entre leur opposition et la notre, c’est qu’elle évolue dans un environnement politique marqué par le respect des règles démocratiques de base que sont  l’égalité et la liberté des citoyens.

L’Afrique a parfois mal à la Tolérance

Je crois que ce que nos dirigeants doivent comprendre, le tout n’est pas d’être un homme politique, bon ou moins bon. Il s’agit plutôt d’être un homme épris de valeurs sur le fondement d’un certain nombre de principes et de qualités humaines. Prenons le cas de Nelson Mandela : prisonnier durant 27 ans, de surcroît injustement, son souci majeur à sa sortie n’était pas de régler ses comptes avec ses adversaires et bourreaux d’alors. Animé d’un esprit de tolérance jusque là inégalé, lorsqu’il a pris la tête du gouvernement sud africain le 11 février 1990, son premier défi a été de faire travailler les Noirs et les Blancs, sachant que ces deux races ne s’entendaient pas du tout. Aujourd’hui, l’Afrique du Sud est l’une des premières puissances économiques du continent africain. C’est aussi ça le prix de la tolérance, cette valeur qui manque encore malheureusement aux acteurs politiques d’ici. En attendant, c’est le retour à la case départ – et comme s’interrogeait un internaute burkinabé le cœur meurtri « Qui voulez-vous gouverner??? ». Bien malin ce « démocrate » des temps « modernes » qui pourra répondre à cette question.

M.Z.

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Commentaires

Bado
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Truth ! Que dire de plus ? Hélas les valeurs que tu as parfatement decrit devraient caractériser nos acteurs. Hélas l'ADN de la race de politiciens dominante de la scène politique , est totalement refractaire à ces valeurs pourtant incroyablement simples à assimiler