Voyage au cœur du droit international (Première partie)

Article : Voyage au cœur du droit international (Première partie)
Crédit: M. Zoro
3 décembre 2014

Voyage au cœur du droit international (Première partie)

Entre le rêve et la réalité, il y a vraiment un pas. Oui, et un tout petit pas. Il suffit juste d’y croire, tout en menant des actions – aussi petites soient-elles – dans le sens de sa réalisation. Il y a de cela quelques années, alors que j’étais encore étudiant en droit, les noms de certains cours et tribunaux internationaux revenaient régulièrement dans la plupart des programmes relatifs au droit international. A cette époque, il n’était pas tout à fait évident pour moi d’imaginer qu’un jour, quelque part sur le bord du Nil, en Egypte, loin de mes cours de droit international public, j’aurais eu l’opportunité de côtoyer ces institutions, ainsi que leurs acteurs. Pourtant, cela a été possible grâce au programme « Influentials » : une initiative conjointe du Ministère néerlandais des Affaires étrangères et de la ville de la Haye.

En effet, il s’agissait pour les premiers responsables de la diplomatie néerlandaise d’œuvrer pour la promotion des cours et tribunaux ayant leur siège à la Haye, capitale du droit international et carrefour mondial pour les actions en faveur de la paix, de la justice et de la sécurité internationales. Ainsi, animé par la volonté de donner une forme à son idée, l’organisation du projet « Paix et Justice » – puisque c’est de cela qu’il s’agit – a connu un franc succès grâce à la collaboration de l’Agence NL et de la Radio Netherlands Worldwide (RNW). Cela a permis au gouvernement néerlandais de réunir aux Pays-Bas, du 16 au 22 novembre 2014, des journalistes et blogueurs africains francophones s’intéressant tout particulièrement aux questions de la paix, de la justice et de la résolution de conflits. Je faisais donc partie de cette délégation privilégiée, invitée dans ce pays qui abrite l’un des plus grands ports du monde, celui de Rotterdam.

Le Palais de la Paix de la Haye. Crédit photo : M. Zoro
Le Palais de la Paix de la Haye. Crédit photo : M. Zoro

Pour l’instant, je vous ferai l’économie des difficultés qui ont émaillé mon chemin vers La Haye. Cependant, j’ai toujours nourri l’idée selon laquelle plus l’intérêt que l’on accorde à une cause est grand et noble, mieux il faudrait s’armer de détermination en vue de surmonter d’éventuels obstacles. Eu égard aux maux qui minent nos sociétés respectives, que ne ferait-t-on pas pour la promotion de la paix et de la justice ? Pour moi, manquer à cette opportunité d’apporter ma contribution à l’édification de ce monde pacifique et juste s’apparenterait à un crime de lèse-majesté, un désaveu des principes qui me sont chers. En un mot: un refus d’œuvrer à l’avènement de ce monde nouveau, ce monde où le droit international serait davantage au service de tous les Etats, sans faire la part belle aux plus puissants; un monde où toutes les institutions judiciaires veilleraient à l’application stricte du droit pour le bonheur des Etats et des populations mondiales.

L’enjeu était donc important, voire tentant : aller à la découverte de ces incontournables juridictions internationales, basées à La Haye, afin de lever un coin de voile sur leur fonctionnement. Ainsi, la première journée de cette activité nous a conduits au Palais de la Paix de la Haye, cette institution vivante du droit international ouverte en 1913 afin d’assurer la paix mondiale dans un contexte de conflit. Création de l’architecte français Louis Cordonnier, ce « Palais de rêve pour la paix mondiale » abrite plusieurs organisations dont la Cour internationale de Justice, organe judiciaire principal des Nations Unies, la Cour permanente d’Arbitrage, la plus ancienne organisation intergouvernementale dans le domaine de l’Arbitrage international, et l’Académie de droit international de La Haye. Cela fait de ce gigantesque bâtiment le siège du droit international le plus remarquable de la société globalisée. Pour y avoir été, je peux dire que cet édifice imposant n’est rien d’autre que l’expression de la grande vision et conviction qu’avaient ses bâtisseurs de la possibilité d’un monde meilleur. Le décor de l’enceinte en dit long sur le sérieux que mettaient les acteurs de ce Palais à promouvoir les idéaux de paix et de justice. Une fois l’entrée principale franchie, l’on peut lire au sol un écriteau en latin indiquant à l’endroit des visiteurs « Que la lumière de la justice nous illumine tous ». C’est donc habité par l’espoir qu’apportera cette lumière exceptionnelle que j’ai dû regagner mon hôtel, tout en pensant à la prochaine étape, qui doit nous conduire au siège de la Cour Pénale Internationale.

M.Z.

Étiquettes
Partagez

Commentaires